Dossier d’œuvre architecture IA04002780 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Rédacteur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Ensemble agricole puis ferme du Fontanil
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit le Fontanil
  • Cadastre 1827 C3 366-377  ; 2015 c 03 261-262, 597
  • Dénominations
    ensemble agricole, ferme
  • Appellations
    ferme du Fontanil
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, fenil, four, bergerie, remise agricole

L'ensemble agricole du Fontanil remonte au 18e siècle. Il comprenait plusieurs maisons (369, 373, 376 et 377), bâtiments ruraux (367, 372 et 375) et aménagements agricoles (aires aux parcelles 368, 370 et 371) en plus des terres agricoles lorsque le cadastre ancien fut levé en 1827. Il s'agissait d'un hameau comprenant deux familles - Trinquier et Blanc. A une date indéterminée, très vraisemblablement dans la seconde moitié du 19e siècle, l'ensemble des bâtiments revint à un certain Jean-Baptiste Gaymard, domicilié à Thorame-Basse, avant de changer de mains en 1886 : les lieux sont alors déclarés appartenir à un certain Simon Fournier, domicilié à Beauvezer et époux d'Augustine Gaymard. Le hameau agricole serait donc devenu ferme monofamiliale dès la fin du 19e siècle siècle, avec un propriétaire unique, forain de surcroît. C'est toujours le cas aujourd'hui puisque le propriétaire habite dans le Var.

Les bâtiments constitutifs de l'ensemble ont évolué. Ainsi la maison occupant l'ancienne parcelle 373 est signalée en tant que bâtiment démoli en 1873, état confirmé en 1891. Or, cette parcelle a de nouveau été bâtie à une date indéterminée mais très vraisemblablement à la limite du 19e siècle et du 20e siècle (une mission aérienne de 1965 - cliché identifié sous le matricule C3741-0311_1965_CDP6572_9640 - atteste d'une disposition qui n'a pas varié jusqu'à aujourd'hui), alors que la ferme était encore en exploitation. En revanche, le bâtiment n'est plus une maison, mais un entrepôt agricole de type fenil sur étable, et en ce sens davantage utile à la production. Ce nouveau bâtiment a sans doute été construit avec les pierres de l'ancienne maison, voire avec les restes de l'entrepôt agricole correspondant à l'ancienne parcelle 372, tombé en ruine ou détruit à une date indéterminée - les matrices cadastrales des propriétés bâties pour la période 1882 à 1914 mentionnent les maisons exclusivement sans tenir compte des autres catégories d'édifices. De même, un four, non répertorié sur le cadastre de 1827 et l'état de section correspondant, doit dater de la fin du 19e siècle voire le début du 20e siècle. Il n'est plus en activité - la chambre de cuisson s'est effondrée -, mais le fournil a été remonté et couvert pour servir de remise par l'actuel propriétaire. Ce dernier occupe la ferme l'été et continue l'activité familiale d'élevage, mais il a troqué les brebis pour les ânes (environ 80 bêtes, d'après Aline Sarti). Il a restauré la partie logis (anciennes parcelles 369, 376 et 377), tout comme le four, sans modifier le parti architectural des bâtiments.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle
  • Dates

L'ensemble - l'ancien hameau du Fontanil - se compose de quatre bâtiments, un corps de logis et trois dépendances, réparties comme suit : deux anciennes bergeries devenues étables à mulets pour l'élevage actuel, et un four. Un chemin y conduit et on y pénètre par le nord.

Le corps de logis, de forme longitudinale, est situé au nord de la ferme, selon un axe sud-ouest/nord-est. C'est la plus grosse construction du site agricole. Il est constitué de trois parties : trois anciennes "maisons" (correspondant aux parcelles 369, 376 et 377 du cadastre dit napoléonien) qui forment un ensemble cohérent, auquel a été adjoint contre le mur-pignon sud-ouest un bâtiment avec toit couvert en appentis, disposant d'un accès indépendant et partiellement ouvert sur l'extérieur, qui sert de bûcher. A l'image du reste de la ferme, le corps de logis relève d'une maçonnerie de moellon de grès lié au mortier du chaux. Il se déploie sur trois niveaux : un étages de soubassement, un étage de logis et un étage de comble. On trouve à l'étage de soubassement et sur la façade principale orientée au sud-est deux accès indépendants à droite de l'entrée ; chacun mène à une pièce voutée en berceau segmentaire, l'une avec des lunettes en pénétration, tenant lieu d'étable et de remise pour le petit matériel agricole. La porte du logis ouvre sur un escalier droit maçonné desservant au rez-de-chaussée surélevé les différentes pièces du logis. Il existe aussi, témoignage des divisions anciennes, deux accès indépendants pour cet étage côté façade postérieure. L'étage de comble est dévolu au fenil. Il est possible d'y parvenir directement depuis l'extérieur, en façade postérieure, grâce à une porte haute surélevée qui dispose d'une échelle d'accès toujours en place. Une porte haute est également visible sur le pignon nord-est. Le toit à longs pans et pente forte est recouvert de tôle ondulée, qui remplace la planche de bois de mélèze d'environ 1 mètre de longueur, encore visible sur une photographie de 1945 et toujours en place sur les deux étables. L'avant-toit traité en saillie de rive présente un fort débordement assuré par des aisseliers en bois.

Les trois bâtiments complémentaires de l'exploitation forment avec le corps de logis un ensemble dont la cohérence fonctionnelle peut être contrariée par l'emplacement de la plus grosse dépendance, qui reprend exactement celui d'une ancienne maison déclarée démolie en 1873. Le four et la première étable en revanche s'accordent bien avec le corps de logis. En effet, le four constitue le premier bâtiment de la ferme. Il est à la fois proche et suffisamment distant du corps de logis (environ quatre mètres) pour éviter toute propagation d'un incendie éventuel. Traditionnellement, il s'agit d'un édifice simple, bordant le chemin d'accès à la ferme. Le bâtiment a été restauré par l'actuel propriétaire mais la chambre de cuisson s'est effondrée. Il sert aujourd'hui de remise. A l'instar des autres dépendances, ses pignons sont montés en planches de bois jointives, avec une ouverture. Le toit à longs pans et pente accusée est recouvert de tôle plate et ondulée.

La première étable (une ancienne bergerie) borde le chemin qui longe la façade principale du corps de logis, en contrebas. Ce chemin est taluté en maçonnerie de pierre sèche et sert de point d'appui au bâtiment qui l'intègre dans sa structure. De ce fait, le pignon en planche avec ouverture sur le fenil est directement accessible depuis le chemin. L'entrée de l'étable, d'une largeur de 2 mètres environ mais sans porte pérenne pour clôturer l'ouverture, s'effectue sur le mur gouttereau sud-ouest. Une banquette maçonnée avec mangeoire en bois occupe le mur pignon nord-ouest.

La seconde étable (une ancienne bergerie également) est un bâtiment plus imposant que son pendant, tant au niveau de la surface au sol que de la volumétrie du fenil. Il occupe aussi un emplacement et présente une orientation différents. En effet, il apparaît en léger retrait par rapport au corps de logis et il est orienté selon un axe nord/sud, quand la première étable s'inscrit selon un axe nord-ouest/sud-est. Cependant, la disposition générale ne varie pas : l'entrée s'effectue sur le mur gouttereau (ouest), à l'étage de soubassement, qui correspond à l'étable. L'espace, de vastes dimensions (environ 40 mètres carrés), n'est pas voûté. Une très longue poutre d'environ 7 mètres de longueur et orientée dans l'axe nord-sud des murs-pignons est soulagée en son milieu par une pilier central maçonné. Des poutres perpendiculaires tendues entre les deux murs gouttereaux reçoivent le plancher du fenil à l'étage de comble. La banquette maçonnée est située le long du mur-pignon nord. Le mur-pignon sud est renforcé par un contrefort maçonné. Une porte haute à double vantaux et fermée par un système de targette en bois ouvre sur le fenil, sur le pignon nord. Elevée, il faut une échelle pour y accéder, puis descendre quelques marches en bois pour atteindre le plancher du fenil. Un jour dans le pignon sud permet d'éclairer mais surtout d'aérer l'espace, comme d'ailleurs à l'étage de soubassement, dans l'étable. On notera que seule la partie supérieure des pignons nord et sud reçoit un essentage de planche. Les deux étables avec fenil ont un toit à longs pans à forte pente et sont couvertes en planche de mélèze.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    tôle ondulée, bois en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Département des Basses-Alpes/Arrondissement de Castellane/Canton de Colmars/Commune de Thorame-Haute/Cadastre/ Matrices cadastrales des propriétés bâties [1882-1914]. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 1108.

    Case 85, mutation intervenue en 1886

Bibliographie

  • SARTI, Aline. La Colle Saint-Michel : des Bas-Alpins à la hauteur, une Provence méconnue. Digne-les-Bains : Aline Sarti, 2011, 399 p.

    Bref historique du hameau du Fontanil aux 19e et 20e sièclesp. 372-373

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Haute, 1827 / Dessin à l'encre sur papier par Bonnete, Builly, Fortoul, Frison, Lambert et Laugier, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 219 / 001 à 019.

    105 Fi 219 / 012. Feuille levée par Frison.
  • [Le Fontanil, septembre 1945. Le troupeau des Fournier au milieu des maisons. Derrière la tête des brebis, on aperçoit le toit du four] / Photographie noir et blanc, septembre 1945. Dans "La Colle Saint-Michel : des Bas-Alpins à la hauteur, une Provence méconnue" / Aline Sarti, Digne-les-Bains : Aline Sarti, 2011.

    p. 372
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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