Dossier collectif IA05000201 | Réalisé par ;
Feracci-Reynier Françoise
Feracci-Reynier Françoise

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1974 à 2007, spécialisée dans l'étude du mobilier (civil et religieux). Chargée d'études documentaires à la Conservation régionale des Monuments historiques à partir de 2007, puis au centre national des archives d'outre-mer.

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Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
églises paroissiales, chapelles
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    église paroissiale, chapelle
  • Aires d'études
    Monêtier-les-Bains (Le)

ÉLÉMENTS HISTORIQUES

Le canton de Monêtier appartient à l'ancien diocèse d'Embrun. Son réseau paroissial actuel ne se superpose pas aux anciennes divisions.

- Certaines chapelles actuelles, isolées ou intégrés à un hameau sont d'anciennes églises paroissiales, dont l'origine est probablement antérieure à la réorganisation du diocèse et au mouvement de reconstruction quasi systématique des églises paroissiales entre 1450 et 1520 environ. L'exemple le plus net en est donné par la chapelle Saint-Arnoul, commune de Saint-Chaffrey. Actuellement isolée à la sortie du hameau de la Villette, elle était siège de la paroisse, sous le vocable de Saint-Chaffrey, avant la construction au XVIe siècle de l'actuelle église paroissiale Saint-Chaffrey, au centre du village.

- Au XIXe siècle, de nouvelles paroisses ont été créées, érigeant les chapelles de certains gros écarts en églises paroissiales : c'est le cas de l'église Saint-Claude au Casset, de celle de Saint-Esprit aux Guibertes (commune de Monêtier), de Saint-Sébastien du Bez (commune de La Salle).

Peu d'édifices conservent des traces antérieures à la reconstruction des XVe / XVIe siècles. C'est le cas de la chapelle Saint-Arnoul à Saint-Chaffrey dont l'arc surmontant la porte présente un appareillage datable du XIIe siècle. Le clocher de l'église paroissiale Saint-Marcellin de La Salle constituerait le seul vestige de l'édifice du XIVe siècle.

Sur les 57 édifices repérés, 47 ont reçu une datation, par source (écrite ou orale) ou travaux historiques. Les édifices non datés sont toutes de petites chapelles isolées ou implantées dans des hameaux d'altitude, dont la construction, très rudimentaire, ne peut donner lieu à une analyse stylistique. Le mouvement de construction progresse régulièrement à partir du milieu XVe (chapelle Saint-Barthélémy à La Salle, vers 1450) et semble se terminer à la fin du premier tiers du XVIe (église paroissiale de SaintChaffrey, 1536).

Peu de constructions au XVIIe siècle : la nef de l'église des Guibertes, les chapelles Saint-Jacques au Casset (1662) et Saint-Pierre-Saint-Paul au Monêtier (1670), la réfection des lambris de couvrement des chapelles Saint-Barthélémy à La Salle et de l'Annonciation aux Pananches (vers 1680).

Le mouvement reprend au XVIIIe, souvent par nécessité, à la suite de destructions partielles ou totales dues aux nombreux incendies (Le Casset : église Saint-Claude, Chantemerle : église Saint-Jacques) parfois pour compléter un édifice en le dotant d'un clocher tour (Freyssinet, église Sainte-Agathe), parfois ex-nihilo.

Les constructions nouvelles des XIXe et XXe siècles concernent surtout de petites chapelles isolées, à l'exception de la reconstruction de la chapelle de l'hospice de Villard-Laté à Saint-Chaffrey, déplacée pour permettre l'aménagement d'une nouvelle route. Les dernières dates recueillies se situent dans les années 1930 (Puy-Chirouzan 1935, Fréjus 1936) et en 1956 (Maison-Blanche).

ÉLÉMENTS DE TYPOLOGIE

Plans, orientations

Les plans sont en quasi-totalité à nef unique, qu'il s'agisse de chapelles de taille modeste ou d'églises paroissiales. Seule exception, l'église paroissiale de Saint-Chaffrey présente un plan à trois vaisseaux. La quasi-totalité des édifices est voûtée, à l'exception des chapelles Saint-Barthélémy et de l'Annonciation des Pananches à La Salle et Saint-Arnoul à La Villette (commune de Saint-Chaffrey), couvertes d'un lambris.

Beaucoup d'édifices présentent plusieurs types de voûtes, distribués sur la nef, le chœur et les chapelles latérales : voûtes d'arêtes, d'ogives, berceaux plein cintre et brisé. Cependant, la plupart des petites chapelles n'ont qu'un type de voûte : berceau ou arêtes.

Les édifices sont en règle générale orientés, mais quelques exceptions sont notables. Elles concernent en particulier les édifices construits à partir du XVIIIe siècle et surtout au XIXe et au XXe siècles. Il s'agit souvent de chapelles d'altitude, implantées en fonction du relief et de l'exposition des versants : dans ces cas, l'adaptation au terrain a prévalu. Cependant, certains édifices construits au XVIIIe ou au XIXe siècle et ne respectant pas l'orientation habituelle se situent en agglomération. C'est le cas par exemple de la chapelle de l'Ange-Gardien à Saint -Chaffrey, de Saint -Joseph au Tronchet, de Sainte-Madeleine à Villard-Laté, de Saint-Roch au Lauzet, de Notre-Dame-de-l'Espérance à La Salle. Il convient toutefois de signaler quelques édifices plus anciens, remontant en général au XVIe siècle et orientés de façon atypique : Sainte-Agathe à Freyssinet, Saint-Mamet à Serre-Barbin, Sainte-Barbe à la Chirouze, Saint-Roch à Chantemerle.

Matériaux

Le gros-œuvre est en général en moellons enduits, sauf pour certaines églises paroissiales qui présentent un appareillage de pierre de taille (Saint-Marcellin à La Salle, Saint-Chaffrey, Notre-Dame au Monêtier). La pierre locale est couramment utilisée : marbre, tuf (surtout pour les voûtes et les clochers, parfois calcaire).

Les couvertures d'origine ont très souvent été remplacées par de la tôle ondulée. Les toits restés couverts en bardeaux de chêne ou en ardoises représentent en général des réfections du siècle dernier.

Clochers

Les clochers se répartissent en deux types :

- le clocher-mur à une baie, ou clocher-arcade, implanté au-dessus du pignon de la façade, est majoritairement présent dans les chapelles, chapelles de villages, de hameaux ou isolées : 22 cas sur les 57 édifices repérés (39%), dont l'époque de construction va du XVe au XXe siècle.

Deux unicums peuvent se rattacher à cette famille de clochers : le clocheton en bois de la chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul à Fréjus, et le clocheton en maçonnerie de la chapelle Saint-Lucie à Villeneuve, tous deux sur la commune de La Salle.

- le clocher-tour carré (11 cas sur 57, soit 19%) présente quelques variantes : il peut être dans l’œuvre, ou demi hors-oeuvre, exceptionnellement hors-œuvre (église paroissiale Saint-Agathe du Freyssinet au Monêtier), être implanté au niveau du chœur ou à l'extrémité de la nef où il peut former porche (églises paroissiales Saint-Claude au Casset et Saint-Roch au Lauzet, commune de Monêtier).

Les clochers des églises de La Salle, Chantemerle (Saint-Chaffrey), Monêtier et Freyssinet comportent des étages de baies en plein cintre, séparées par des colonnettes et une flèche en maçonnerie cantonnées de pyramidions. Ce type de clochers appartient à une famille dérivée du modèle de la cathédrale d'Embrun et qui se perpétue jusqu'au XVIIIe siècle avec des modifications de pure forme : au clocher de l'église de Chantemerle, les deux étages de baies présentent de simples arcades en plein cintre et les pyramidions d'angle, toujours présents, sont devenus des pots à feu.

Les autres clochers-tours sont couverts d'ardoises sur toits en pavillon, flèches en charpente (chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul au Monêtier) ou toits à l'impériale (église Saint-Claude au Cassset, église des Guibertes). Pour tous les clochers-tours, l'accès aux niveaux supérieurs et aux cloches se fait par des échelles.

Porche

Unique dans le canton, le porche de l'église paroissiale de La Salle appartient au groupe de porches briançonnais (Vallouise, Les Vigneaux, L'Argentière, Villard-Saint-Pancrace, Guillestre, Risoul...).

Le plus souvent à une travée voûtée d'ogives, ils peuvent en comporter plusieurs, qui en font de véritables galeries comme à La Salle, à Guillestre ou à Risoul. Les éléments de support (colonnes, chapiteaux, lions) sont peut-être des remplois d'anciens porches en appentis de charpente.

Tribunes

Présente dans 14 édifices (25%), la tribune caractérise les églises paroissiales ou les grosses chapelles développant un volume suffisant pour son implantation : elle est donc absente des petites chapelles d'alpages. Elle semble souvent liée à l'existence d'une confrérie de pénitents ayant eu à un moment donnée l'usage de l'édifice. Les tribunes du canton ne présentent pas de caractère morphologique particulier, à deux exceptions près.

Dans la chapelle de pénitents Saint-Pierre-Saint-Paul de Monêtier, la tribune présente deux coursières en retours le long des murs nord et sud. Ces coursières sont accessibles depuis le chœur par deux escaliers tournants. Ce schéma est traditionnel dans les églises de pénitents du Briançonnais.

Dans la chapelle Saint-Claude du Casset (Monêtier), la tribune est également desservie par deux escaliers, dont un escalier tournant pratiqué dans le mur sud du chœur et un escalier droit partant du rez-de-chaussée du clocher-porche.

Le canton de Monêtier appartient à l'ancien diocèse d'Embrun. Son réseau paroissial actuel ne se superpose pas aux anciennes divisions. Certains édifices, actuellement chapelles isolées ou intégrées à un hameau, sont d'anciennes églises paroissiales dont l'origine est probablement antérieure à la réorganisation du diocèse et au mouvement de construction quasi systématique des églises paroissiales entre 1450 et 1520 environ. Au 19e siècle, de nouvelles églises paroissiales ont été créées, érigeant les chapelles de certains gros écarts en églises paroissiales. Sur les 57 édifices repérés, 47 sont précisément datés, par source écrite ou orale ou travaux historiques. Les autres édifices sont toutes de petites chapelles isolées ou implantées dans des hameaux d'altitude, dont la construction, très rudimentaire, ne peut donner lieu à une analyse stylistique. Peu d'édifices conservent des traces antérieures à la reconstruction des 15e et 16e siècles. Le mouvement de reconstruction progresse régulièrement à partir du milieu du 15e siècle et semble se terminer à la fin du premier tiers du 16e siècle : 19 édifices concernés. Peu de constructions au 17e siècle : 5 édifices concernées, en partie ou totalité. Le mouvement reprend au 18e siècle, souvent par nécessité, à la suite de destructions partielles ou totales dues aux nombreux incendies : 16 constructions ou réfections. Les constructions nouvelles des 19e et 20e siècles concernent surtout de petites chapelles isolées : 17 édifices concernés. Les dernières dates recueillies se situent dans les années 1930 et en 1956.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Typologies
    choeur à l'est ; choeur à l'ouest ; choeur au sud ; choeur au nord ; clocher-mur à une baie ; clocher-mur à une baie en façade ; clocher-mur à deux baies ; clocher-tour ; clocher-tour formant porche ; clocher-tour demi-hors-oeuvre ; porche ; présence d'une tribune
  • Toits
    ardoise, bardeau, tôle ondulée, pierre en couverture, matériau synthétique en couverture
  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • tuf pierre de taille
    • marbre pierre de taille
    • calcaire pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudié 23
    • repéré 57

Bibliographie

  • ALBERT, Antoine. Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun. Embrun : Pierre-François Moyse, 1783 [1786], 2 tomes, VI-501 p. Edition 1959.

  • Borel du Bez (Baron de). L'église succursale du Bez. Dans Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1963.

  • Gattefossé, Françoise. Eglise Saint-Marcellin, La Salle-les-Alpes. Lyon, 1970. 20 p.

  • DESVIGNES-MALLET Chantal, ENAUD, François, PARAVY, Pierrette et al. Peintures murales des Hautes-Alpes XVe-XVIe siècles. Paris : Ministère de la Culture et de la Communication, Inventaire général des Monuments et Richesses artistiques de la France ; Briançon : Société d'Etudes des Hautes-Alpes ; Aix-en-Provence : Culture et Patrimoine en Provence, Edisud, 1987. Cahiers de l'Inventaire ; 7.

  • JACQUES, Louis (chanoine). Chapelles rurales des Hautes-Alpes. 1956. t.1 et t.2.

  • MOYRAND-GATTEFOSSE, Françoise. Saint-Chaffrey. Approche historique et témoignages. Lyon : Imp. Lescuyer, 1982. 186 p.

  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

  • SENTIS, Gabrielle. Serre Chevalier ou la vallée de la Guisane : La Salle, Villeneuve, Le Bez, Chantemerle et Saint-Chaffrey. Gap : Imprimerie Louis-Jean, 1972, 87 p.

Date d'enquête 1981 ; Date(s) de rédaction 1996
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Feracci-Reynier Françoise
Feracci-Reynier Françoise

Chercheur au service régional de l'Inventaire de 1974 à 2007, spécialisée dans l'étude du mobilier (civil et religieux). Chargée d'études documentaires à la Conservation régionale des Monuments historiques à partir de 2007, puis au centre national des archives d'outre-mer.

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Fray François
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Sauze Elisabeth
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Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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