Dossier collectif IA00070551 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Eglises, chapelles
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    église, chapelle
  • Aires d'études
    Saint-Bonnet-en-Champsaur

OBSERVATIONS GÉNÉRALES

A. Les églises paroissiales

Sur les 24 églises paroissiales recensées dans le canton rares sont celles à comporter des parties antérieures au XIXe siècle 1. Le chœur de l'église du Noyer est peut-être médiéval mais l'édifice a été en partie reconstruit au XVIIe siècle et profondément restauré au XIXe siècle. Il en est de même pour l'église de Poligny. Les églises de La Fare et de Saint-Bonnet dateraient du XVIIe siècle. Ces quatre édifices ont d'ailleurs été restaurés, voire en partie reconstruits au XIXe siècle. Les autres églises du canton ont été édifiées au XIXe siècle, entre 1841 et 1884.

Édifices du deuxième quart du XIXe siècle :

Ancelle. Chef-lieu. Église Saint-Martin-de-Tours (1845).

Buissard. Rissents. Église Saint-Barthélemy (1849).

Les Costes. Isolée. Église Saint-Jean-Baptiste (1848).

Saint-Michel-de-Chaillol. Chaillol. Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (1841).

Édifices du troisième quart du XIXe siècle :

Chabottes. Les Estèves. Église de la Nativité (1855).

Forest-Saint-Julien. Manse. Église Saint-Louis.

Saint-Julien-en-Champsaur. Chef-lieu. Église Saint-Julien (1862).

Saint-Michel-de-Chaillol. Saint-Michel (1868).

Édifices du quatrième quart du XIXe siècle :

Ancelle. Château d'Ancelle. Église Sainte-Catherine (1878).

Bénévent-et-Charbillac. Charbillac. Église Saint-Gervais-et-Saint-Protais (1877).

Bénévent-et-Charbillac. Les Gentillons. Église Saint-Pancrace (1871).

Chabottes. Chef-lieu. Église de l'Assomption (1884).

Saint-Laurent-du-Cros. Chef-lieu. Église Saint-Laurent (1878).

Saint-Léger-les-Mélèzes. Chef-lieu. Église Saint-Léger (1870).

L'église des Infournas est postérieure au cadastre de 1836, celle de Laye paraît de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Situation

Lorsque la commune comporte un chef-lieu aggloméré l'église paroissiale se trouve généralement au centre, si possible dans une position dominante (Ancelle, Chaillol, Saint-Julien, Saint-Laurent...). Lorsque le bâti du village est plus lâche ou le terrain plat, l'église peut se trouver à la périphérie (Les Infournas, La Motte, Château d'Ancelle, Charbillac) voire à l'écart (église Saint-Michel à Saint-Michel-de-Chaillol, église Saint-Pancrace aux Gentillons).

Même dans les paroisses ne comportant pas de véritable chef-lieu, l'église se trouve dans un hameau (Les Estèves, Les Gentillons...). Seule celle des Costes est isolée, à mi-chemin entre les deux hameaux les plus importants de la commune.

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les églises paroissiales étaient orientées comme en témoignent les plans du cadastre. Les églises du XXe siècle ne le sont que si la topographie s'y prête (Ancelle, château d'Ancelle), ou si elles sont construites sur les fondations de l'édifice antérieur (Chabottes). Seulement 8 des 24 églises du canton de Saint-Bonnet sont actuellement orientées. La plupart des autres ont un chœur au nord.

Au début du XIXe siècle toutes les églises étaient entourées d'un cimetière. Ceux-ci ont rarement été transférés à l'extérieur du village (Ancelle, Château d'Ancelle). Dans la plupart des cas le cimetière a simplement été entouré d'un mur de clôture et doré d'un accès particulier afin d'éviter de le traverser pour accéder à l'église.

Devant la plupart des églises se dresse une croix monumentale qui ne semble pas être la croix de l'ancien cimetière (sauf à Château d'Ancelle).

Matériaux

- Murs :

Les édifices modestes sont construits comme les bâtiments mineurs (fermes, chapelles, fours...) en moellons de pierre grossièrement équarris hourdés à la chaux. Pour les églises plus importantes on a parfois utilisé la pierre de taille soit pour la façade (Saint-Léger), pour les murs de la nef (Chabottes), pour une partie du clocher ou simplement pour les chaînes d'angle.

- Voûtes :

Elles sont enduites et le matériau est la plupart du temps invisible. A Ancelle la voûte XIXe siècle (refaite récemment) était en tuf. On trouve également des voûtes en briques et en blocage de moellons.

- Sols :

Les planchers de mélèze du XIXe siècle ont parfois été remplacés par des carrelages.

- Baies :

Chambranles en pierre de taille (grès du Champsaur).

Élévation

Les édifices les plus modestes comportent, sur le modèle des chapellesdu hameau, un clocher-mur à une ou plusieurs baies. C'est le cas de 5 des 24 églises étudiées, chiffre auquel on peut rajouter la chapelle Notre-Dame de La Plaine-de-Chabottes agrandie en église paroissiale à la fin du XIXe siècle. L'église Saint-Michel à Saint-Michel-de-Chaillol est la seule à comporter un petit campanile en charpente. Toutes les autres églises comportent un clocher tour, généralement accolé au chœur, plus rarement formant porche en façade (Les Gentillons, Lacoue au Noyer, Saint-Laurent).

Couverture

A la fin du XVIIIe siècle l'église était souvent le seul édifice du bourg a être couvert d'ardoise 2. Mais l'église de La Fare était encore couverte en chaume en 1888 3. Aujourd'hu i les églises sont couvertes de fibro-ciment ou de tuiles en écaille.

5 des clochers sont couronnés d'une flèche pyramidale en maçonnerie, 12 d'une flèche quadrigonale en charpente parfois couverte d'ardoises, un seul (Saint-Eusèbe) d'un bulbe.

Distribution intérieure

L'un des intérêts des églises paroissiales du canton de Saint-Bonnet est d'avoir conservé leurs décors du XIXe siècle : décors architecturés en staff (Saint-Julien, Saint-Laurent...), mais surtout décors peints, peut-être réalisés par des artisans itinérants suisses ou italiens. Parfois limités au chœur (Château d'Ancelle) ou aux pilastres et arcs doubleaux, ils peuvent aussi recouvrir tout l'édifice. Celui de l'église Saint-Pancrace aux Gentillons (commune de Bénévent-et-Charbillac) est particulièrement exemplaire

Paramètres de repérage des églises paroissiales :

Situation : 1. au centre du bourg.

2. à l'extrémité du bourg.

3. dans un écart.

4. isolée.

Orientation : 1. chœur orienté.

2. chœur non orienté.

Plan : 1. allongé.

2. en croix latine.

Clocher : 1. clocher-mur.

2. campanile.

3. clocher tour accolé au chœur ou à la nef

4. clocher tour formant porche.

Couverture du clocher : 1. flèche polygonale en maçonnerie.

2. flèche polygonale en charpente.

3. bulbe.

Décor : 1. peintures murales intérieures.

2. décor en staff.

B. Les chapelles

Les chapelles isolées sont l'exception et ont souvent une histoire particulière. Notre-Dame-de-Boisvert à La Fare aurait été entourée de bâtiments conventuels aujourd'hui disparus. C'était comme la chapelle Saint-Etienne à Poligny un lieu de pèlerinage. La chapelle Saint-Michel qui domine la commune de Bénévent-et-Charbillac aurait été comme la chapelle Notre-Dame à la Plaine de Chabottes une église paroissiale. Elles sont encore toutes deux entourées d'un cimetière. La grande majorité des chapelles recensées sont situées dans des hameaux. Elles sont comme le four banal et certaines fontaines propriété de la communauté des habitants du hameau. Le culte n'y est célébré qu'exceptionnellement, pour la fête patronale et quelques fêtes familiales (mariages...). Une seule chapelle privée a été recensée, aux Aliberts, commune de Saint-Bonnet), mais elle était utilisée par l'ensemble des familles du hameau (comme c'était le cas pour les fours privés construits à la fin du XIXe siècle 4.

Les chapelles de hameau sont attestées anciennement. Beaucoup sont citées dans la visite pastorale de 1685 5. D'autres ont été construites au XVIIIe siècle. Mais ces édifices ont été souvent restaurés, voire reconstruits, à de nombreuses reprises (à Saint-Michel-de-Chaillol, la chapelle de la Villette a été reconstruite en 1950). Les édifices actuels sont difficiles à dater d'autant plus qu'ils sont pour la plupart construits sur un modèle extrêmement répandu dans le nord des Hautes-Alpes.

Situation

Les chapelles sont situées au centre du hameau, souvent à proximité du four banal et de la fontaine (Saint-Hilaire à Ancelle, Pisançon à Bénévent-et-Charbillac...).

Matériaux

- Gros-œuvre

Les matériaux de gros-œuvre sont identiques à ceux utilisés dans l'architecture mineure. Les murs sont en moellons de pierre hourdés à la chaux. Les voûtes anciennes sont en blocage de moellons. Certains berceaux sont de fausses voûtes formées d'un lattis de bois plâtré (ex. Ancelle, Les Matherons, chapelle Saint-Pierre). Certaines voûtes de la fin du XIXe siècle sont en brique (par exemple à Ancelle, la chapelle Saint-Hilaire). Mais la plupart du temps le matériau n'a pu être identifié car les enduits sont en bon état.

- Les sols

Seule la chapelle Saint-Grégoire à l'Auberie a conservé un dallage de lauzes. Dans les autres chapelles le sol est constitué par un plancher de mélèze souvent remplacé au XXe siècle par un carrelage.

Structure

Les voûtements des chapelles rurales du canton de Saint-Bonnet sont extrêmement simples et ont pu être classés en six types que l'on aurait souhaité dater. Mais les incertitudes et des lacunes dans la datation des édifices, les restaurations successives et la difficulté de distinguer voûte et fausse voûte rendent toute typo-chronologie hasardeuse. On se contentera d'un classement indicatif.

Édifices de plan rectangulaire voûtés en berceau :

- Ancelle. Les Matherons. Chapelle Saint-Pierre-es-liens (1803). Fausse voûte en berceau formée d'un lattis plâtré.

- Bénévent-et-Charbillac. Isolée. Chapelle Saint-Michel (deuxième moitié du XVIIIe siècle?).

- Poligny. Villeneuve. Chapelle Sainte-Anne (1852).

- Saint-Bonnet. L'Aulagnier. Chapelle Saint-Roch. (1687?- 1858 ?).

- Saint-Bonnet. Villard-Trottier. Vocable inconnu. (1856).

- Saint-Eusèbe-en-Champsaur. Le Villard. Chapelle Saint-Pierre (1685 ?,1876 ?).

- Saint-Michel-de-Chaillol. Chaillolet. Chapelle Sainte-Brigitte-et-Saint-Ignace (1842). Fausse voûte formée d'un lattis plâtré.

- Saint-Michel-de-Chaillol. La Villette. Chapelle Saint-Claude-et-Sainte-Anne.

Édifices de plan rectangulaire voûtés d'arêtes :

- Bénévent-et-Charbillac. L'Auberie. Chapelle Saint-Grégoire (1743).

- Forest-Saint-Julien. Chapelle Saint-Antoine (1765, restaurée en 1807,1879, 1962).

- Le Noyer. Les Evarras. Chapelle Notre-Dame (1679).

- Poligny . Les Forestons. Chapelle Saint-Grégoire (1833).

- Saint-Laurent-du-Cros. Le Cros. Chapelle Sainte-Marie-l'Egyptienne (1830).

Édifices à chœur demi-circulaire voûté en cul-de-four et nef voûtée en berceau :

- Chabottes. La Plaine. Chapelle Notre-Dame. (Etat avant transformation en église paroissiale en 1743).

- La Fare. Boisvert. Chapelle Notre-Dame (avant 1685. Restaurée en1840).

- Laye. Le Villard. Chapelle Notre-Dame (avant 1685).

- Poligny. Isolée. Chapelle Saint-Etienne (avant 1685).

- Saint-Bonnet. Les Combes. Chapelle Notre-Dame (1862).

- Saint-Eusèbe-en-Champsaur. Le Villardon. Chapelle Saint-Louis (avant 1685).

- Saint-Julien-en-Champsaur. Les Chanets. Chapelle Saint-Laurent (1877).

Édifices à chœur de plan demi-circulaire voûté en cul-de-four et nef voûtée d'une seule travée d'arêtes :

-La Fare-en-Champsaur. Les Allards. Chapelle Saint-Joseph (avant 1685).

- Laye. Brutinel. Chapelle Notre-Dame (1708 ?).

- Saint-Laurent-du-Cros. Serre-Richard (1837).

Édifices à chœur en cul -de-four et nef à deux travées d'arêtes :

- Bénévent-et-Charbillac. Pisançon. Chapelle Saint-Paul (entre 1864 et1875).

- Saint-Bonnet. Les Aliberts. Chapelle de la Sainte- Famille (1872).

Édifices à chœur voûté en cul-de-four et nef voûtée en berceau à lunettes :

- Ancelle. Saint-Hilaire. Chapelle Saint-Hilaire (deuxième moitié XIXe siècle).

- Saint-Julien. Chantaussel. Chapelle Saint-Roch (?).

- Saint-Julien. Les Combettes. Chapelle Saint-Paul (1861).

Élévation

La presque totalité des chapelles comportent un clocher-mur à une baie en couronnement du pignon opposé au chœur. A Poligny, Villeneuve, chapelle Sainte-Anne, le clocher-mur a été transformé (sans doute récemment), en campanile en maçonnerie. Seule la chapelle Sainte-Marie-l'Egyptienne à Saint-Laurent-du-Cros comporte un campanile en maçonnerie d'origine qui se donne des allures de clocher-tour. Il est possible que cet édifice construit en 1830 ait servi de succursale à l'église paroissiale : il était entouré d'un cimetière et comporte une tribune.

Les baies (porte, oculus et fenêtres) sont souvent encadrées de pierre de taille, parfois de briques pour les édifices de la fin du XIXe siècle.

Couverture

Comme les fermes qui les entourent, les chapelles rurales ont été couvertes de chaume parfois jusqu'au début du XXe siècle. Les toitures sont actuellement en tôle, fibro-ciment ou tuiles en écaille. Les édifices restaurés à la fin du XIXe siècle comportent une génoise.

1ROMAN (Joseph). Répertoire archéologique des Hautes-Alpes. Imprimerienationale, Paris, 1888, col . 134 à 142.2GUILLAUME (chanoine Paul). Le Champsaur et le Valgaudemar en 1789. Impr.Jean et Peyrot, Gap : Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1912.3ROMAN (Joseph). Op. cit., col. 137.4Cf. D.C. cantonal Fournils IA00070552.5Source citée par le chanoine JACQUES. Chapelles rurales des Hautes-Alpes.T. II, le Gapençais.

Edifices des 17e, 18e et 19e siècles souvent très transformés dans la 2e moitié du 19e siècle ou la 1ère moitié du 20e ; nombreux décors peints de la 2e moitié du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Typologies
    églises paroissiales à clocher tour ; églises dites chapelles à clocher mur à une baie en façade
  • Toits
    chaume, ardoise, tuile en écaille, tôle ondulée, matériau synthétique en couverture
  • Murs
    • pierre
    • moellon
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudié 52
    • repéré 53
Date d'enquête 1979 ; Date(s) de rédaction 1990
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