Dossier d’œuvre architecture IA05000875 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Sébastien
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Briançon
  • Commune Névache
  • Lieu-dit Plampinet
  • Cadastre 1846 E9 1674  ; 1977 E9 1492
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Sébastien

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Bâtie sur le côté nord du village qu'elle domine, l'église s'élève sur un terrain fortement incliné vers le sud, à la limite de l'agglomération : elle est bordée, au nord par des prairies qui descendent du pied de la montagne, au sud par un parvis herbeux ceint d'une murette et marqué au centre par une croix datée de 1734. A l'est et à l'ouest s'échelonnent diverses maisons, légèrement en contrebas du côté est.

L'église se présente sous la forme d'un groupe de trois masses parallélépipédiques : la nef, orientée, flanquée d'un chœur et d'une sacristie d'un seul tenant de moindre hauteur, et sur le côté nord, d'un haut clocher coiffé d'un toit à l'impériale.

Vue d'ensemble prise du nord-est.Vue d'ensemble prise du nord-est. Façade ouest. Angle nord-ouest. Extrémité de la sablière portant l'égoût de la toiture.Façade ouest. Angle nord-ouest. Extrémité de la sablière portant l'égoût de la toiture.

Matériaux et leur mise en œuvre

L'ensemble de l'édifice est construit en un blocage de gros moellons éclatés de pierre locale noirâtre, disposés en lits assez réguliers, et maintenus par un mortier grossier. Les angles sont dépourvus de chaînes proprement dites. Seuls sont appareillés les baies et les cordons du clocher. Les fenêtres de la façade sud sont appareillées en un calcaire granuleux et poreux de couleur jaunâtre. Il n'est pas certain que les murs aient été crépis.

Les voûtes sont en blocage avec de nombreuses traces de coffrage celles de l'église sont enduites.

Parti général, plan, coupes et élévations intérieures

Église à nef unique orientée et chœur de plan rectangulaire prolongé par une sacristie de même largeur.

- La nef est couverte d'un berceau sur deux doubleaux reposant sur des chapiteaux qui couronnaient probablement des colonnes engagées dont il ne reste aucune trace. L'entrée d'origine s'ouvrait à l'ouest, dans l'axe de la façade ; elle est actuellement-murée et remplacée par la porte sud ouvrant sur un perron accessible par un degré rustique de 8 marches.

Quatre poutres équarries, disposées au-dessus de la naissance du berceau, contre les murs est et ouest et contre les deux doubleaux, doivent servir de tirants ; elles dépassent légèrement sur la façade nord où leur section est circulaire ; les deux poutres centrales soutiennent une pièce de bois verticale englobée dans l'épaisseur du mur portant l'about de deux poutres de la charpente, dont l'extrémité est profilée.

Au-dessus du chœur, un oculus muré éclairait la nef ; un autre, plus petit, s'ouvrait au sommet de la façade ouest. Deux fenêtres s'ouvrent au sud de part et d'autre de la porte, à des hauteurs différentes.

- Le chœur est lui aussi voûté en berceau. Au sud, il est bordé par un chœur des chantres de plan polygonal couvert d'un cul-de-four.

- La sacristie prolonge exactement le chœur à l'est ; elle est couverte d'un même berceau ; il est possible que la voûte soit unique pour ces deux parties, séparées par un mur élevé après coup.

- Le clocher, accessible sur le côté gauche du chœur, est de plan carré ; il comprend quatre étages de planchers, le dernier, à hauteur des cloches, couvert d'une voûte en arc de cloitre détruite au centre, donnant accès à la charpente ; les trois premiers étages sont éclairés à l'est par des jours rectangulaires.

Élévations extérieures

- Façade antérieure sud

Elle se compose de trois parties :

- la nef : mur percé de la porte d1entrée actuelle, légèrement décalé à droite, en plein cintre, dont la moulure est arrêtée, au-dessus des bases par un congé. A sa droite un bénitier en forme de coquille, simplement incisée, cassé. Au-dessus, cadran solaire en mortier badigeonné, daté de1823. De part et d'autre, une fenêtre en plein cintre ébrasée ; l'arc de celle de gauche est daté 1772, celui de droite, 15 . 2.

- le chœur des chantres, à trois pans, percé au centre d'une fenêtre identique aux précédentes, datée 1768.

- la sacristie, percée d'une fenêtre identique, de petites dimensions. Ces deux dernières parties ont une moindre hauteur que la nef.

Sacristie. Façade est.Sacristie. Façade est. Façade sud. Cadran solaire peint, daté 1823.Façade sud. Cadran solaire peint, daté 1823.

- Façade ouest

Mur-pignon percé de l'ancienne porte d'entrée en plein cintre, au chanfrein arrêté par deux congés pyramidaux. Au-dessus, oculus muré.

- Façade nord

Elle se compose de trois parties :

- la sacristie, aveugle

- le clocher (cf. infra)

- la nef, aveugle. Au pied du mur est pratiqué un drain voûté en demi-berceau.

- Façade est, chevet

S'échelonnent les deux pignons avec leurs oculi murés, de la nef et de la sacristie. La date de 1634 est récente.

- Le clocher

Ses élévations comprennent trois niveaux : - le premier constituant la tour elle-même, percé à l'est de quatre jours rectangulaires éclairant les étages et portant des cadrans solaires de mortier badigeonné et effacé, sur les côtés sud (avec l'horloge) et ouest. Subsistent çà et là des trous de boulins (échafaudages).

- Le deuxième percé de quatre fenêtres géminées en plein cintre, avec un arc de décharge couvrant l'embrasure intérieure ; les colonnettes, chanfreinées, sont couronnées d'un chapiteau simplement épannelé. Un cordon creusé d'un cavet court autour du clocher à hauteur d'appui.

- Le troisième est percé d'un simple fenestron carré sur un bandeau plat ceinturant le clocher

Vue d'ensemble prise de l'est.Vue d'ensemble prise de l'est. Clocher. Vue de détail de la charpente en contre-plongée.Clocher. Vue de détail de la charpente en contre-plongée.

Combles et couvertures

- La nef et le chœur-sacristie sont couverts de bardeaux refaits à neuf doublant de la tôle ondulée côté sud. Les extrémités des pannes, sur les murs-pignons, sont profilées ou sculptées (tête de monstre à l'angle sud-ouest).

Les avant-toits constituent de petits plafonds avec chevrons moulurés et cache-joints cloués.

- Le clocher est couvert d'ardoises en écailles reposant sur une charpente de mélèze de couleur rousse. Il conserve en fort mauvais état une boule de faîtage en fer avec les restes d'une croix ou d'une girouette.

Distribution intérieure

- La nef : le sol est un plancher établi à hauteur du seuil de pierre locale noirâtre.

Les murs et la voûte, ainsi que les poutres, ont été badigeonnés en blanc à l'exception du premier doubleau et des deux chapiteaux ; le deuxième doubleau, la troisième travée de la voûte et le mur ouest sont couverts de peintures faisant l'objet d'un sous-dossier ; il convient cependant de noter que les deux chapiteaux dont la corbeille est simplement épannelée sont recouverts d'un décor peint simulant une sculpture en trompe-l’œil (fond rouge ; crosses et tailloir ocre-jaune ; palmettes en grisaille). Une inscription en lettres latines noires sur fond gris, peinte sur la quatrième poutre au-dessus du chœur, est masquée par le badigeon.

- Le chœur : les murs sont badigeonnés à l'exception du haut du côté est peint en faux marbre comme le berceau, orné d'un médaillon central représentant un couronnement de la Vierge très dégradé et repeint. A l'entrée du chœur, une inscription : "SANCTA SANCTORIUM".

L'autel est un massif de maçonnerie portant une table monolithe en pierre noire locale dont le rebord chanfreiné s'orne d'un tore marqué de torsades. La porte de la sacristie conserve un linteau orné d'une minuscule accolade surmontée d'une croix et de la date de 1635.

- La sacristie est badigeonnée en blanc.

Vue d'ensemble prise vers le choeur.Vue d'ensemble prise vers le choeur. Vue d'ensemble de la nef prise vers l'ouest.Vue d'ensemble de la nef prise vers l'ouest.

NOTE DE SYNTHÈSE

Il ne semble pas que l'église remonte au-delà du XVIe siècle, comme semble d'ailleurs le confirmer l'inscription peinte de la deuxième fenêtre de la nef qui donne la date de 1510 pour la construction. La porte d'entrée ouest remonte en effet à cette époque (chanfrein arrêté par deux congés pyramidaux).

Il est cependant remarquable que l'architecture de l'édifice trahisse un archaïsme notable {clocher de type roman - berceau sur doubleaux).

Une première transformation concerna le chœur dont on sépara le fond pour en faire une sacristie. Le mur est en effet collé sous le berceau. La porte de la sacristie est datée de 1635.

D'autres transformations ont concerné le côté sud du chœur (1768), les fenêtres de la nef (1772) et la porte sud, la suppression de la porte ouest sans doute lors de l'édification d'une tribune dont il ne reste que peu de traces.

Quant à la date de 15.2 gravée sur la deuxième fenêtre de la nef, elle semble une reprise d'une date détruite ou simplement celle de la consécration (1532).

Eglise du début du 16e siècle, consacrée en 1532, siège d'une paroisse jusqu'en 1903. Dates portées : 1635 sur la porte de la sacristie, 15[.]2, 1768 et 1772 sur des fenêtres, 1823 sur le cadran solaire ; le clocher a subi des travaux en 1602 et 1749. Décor peint de la première moitié du 16e siècle à l'intérieur.

Eglise bâtie au nord du village, qu'elle domine ; elle se présente sous la forme d'une groupe de trois masses parallélépipédiques : la nef, orientée, flanquée d'un choeur et d'une sacristie tenant de moindre hauteur et sur le côté nord, d'un clocher coiffé d'un toit à l'impériale. L'ensemble de l'édifice est en blocage de gros moellons éclatés de pierre locale, disposés en lits assez réguliers et maintenus par un mortier grossier. Seuls sont appareillés les baies et les cordons du clocher. Il n'est pas certain que les murs aient été crépis. Eglise à nef unique choeur de plan rectangulaire prolongé par une sacristie de même largeur. Le nef est couverte d'une berceau sur deux doubleaux reposant sur des chapiteaux qui couronnaient probablement des colonnes engagées dont il ne reste aucune trace. L'entrée d'origine s'ouvrait à l'ouest, dans l'axe de la façade ; elle est actuellement murée et remplacée par la porte sud ouvrant sur un perron. Quatre poutres équarries disposées contre les murs est et ouest doivent servir de tirants. Le choeur est lui aussi voûté en berceau et prolongé par la sacristie : il s'agit de la même voûte, séparée par un mur ; au sud, il est bordé par un choeur des chantres de plan polygonal couvert d'un cul-de-four. Le clocher, accessible sur le côté gauche du choeur, est de plan carré ; il comprend quatre étages de planchers dont le dernier est voûté en arc-de-cloître détruit au centre ; les trois premiers étages sont éclairés à l'est par des jours rectangulaires et le deuxième percé de quatre fenêtres géminées plein-cintre avec un arc de décharge couvrant l'embrasure intérieure. Les baies sont rares : au sud, deux fenêtres ébrasées de part et d'autre d'un cadran solaire, fenêtre dans le choeur des chantres et à la sacristie ; la façade nord est aveugle. Les façades portent de nombreuses dates, témoignage des diverses phases de travaux.

  • Murs
    • moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    tôle ondulée, bardeau, ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • bulbe
  • Techniques
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1991/02/11
  • Précisions sur la protection

    Eglise, ainsi que la croix datée de 1745 placée devant l'église et l'enclos du cimetière désaffecté : classement par arrêté du 11 février 1991.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Dictionnaire des églises de France. 2D Alpes, Provence, Corse. Paris : Robert Laffont, 1966.

  • SENTIS, Gabrielle. L'art du Briançonnais I : la peinture au XVe siècle. Grenoble, 1970. 157 p.

  • JACQUES, Louis (chanoine). Chapelles rurales des Hautes-Alpes. 1956. t.1 et t.2.

  • ROMAGNE, Louis. Eglises et chapelles de Névache. Lyon : Audin-Tixier, 1981. 63 p.

  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

  • ROMAN, Joseph. Monuments et objets d'art récemment détruits dans le département des Hautes-Alpes. Dans Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1er trimestre 1911.

  • FAUCHER, B. Un septième exemplaire dans les Hautes-Alpes de la peinture des vertus et des vices découvert à Plampinet. Dans Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1920.

Date d'enquête 1975 ; Date(s) de rédaction 2001
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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