Dossier d’œuvre architecture IA05001393 | Réalisé par
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
Eglise paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Antonaves
  • Adresse place de l' Eglise d'Antonaves
  • Cadastre 2018 Feuille 5 A 02 503 Le cimetière occupe la parcelle 513 attenante. ; 1824 A 59 Le cimetière occupe la parcelle 58.
  • Précisions anciennement commune de Antonaves
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Pierre-aux-Liens
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

Le compte des décimes de 1274 mentionne un archiprêtré desservi par un capellanus à Antonaves. Ce serait la plus ancienne mention de l'église paroissiale. L'église est placée sous la titulature Saint-Pierre-aux-Liens hormis lors de la visite pastorale de 1612 qui évoque uniquement Notre-Dame. Il pourrait s'agir d'une confusion avec le vocable du prieuré Sainte-Marie d'Antonaves, confusion générée ou entretenue par un tableau d'autel à l'image de Notre-Dame en 1612. Selon Pierre Melet, l'église du prieuré et l'église paroissiale n'en seraient qu'une seule.

L'église paroissiale d'Antonaves a été très fréquemment inspectée par les évêques au cours des visites pastorales entre 1602 et 1740. En 1602, elle est décrite comme "ruynée [par les guerres de religion], presque détruite n'ayant à présent que les quatres murailles (...) faites de neuf n'a guières de temps". En 1612, le parti est pris de reconstruire le clocher à l'emplacement et sur les fondations de l'ancien clocher que l'évêque souhaite pourvu de deux cloches, manifestement réalisées en 1687. Un presbytère est aménagé dans l'église. Les protestants sont enterrés à cent pas de là a minima. En 1641, l'église est "en assez mauvais état, fort obscure". En 1694, les consuls devront étayer le "jubé ou la tribune" d'une poutre. Première mention de la sacristie en 1712 : elle doit être voûtée et blanchie. En 1740, l'église est en assez bon état ; elle possède déjà un "œil de bœuf" pourvu de "carreaux".

La série Q des Archives départementales des Hautes-Alpes nous apprend que l'église n'a pas cessé de servir à l'exercice du culte lors de la Révolution. Elle est toutefois décrite en "mauvais état". Entre 1829 et 1830, la chapelle Notre-Dame (chapelle nord) dont la voûte, la toiture et une partie des murs étaient écroulés est reconstruite par Antoine Durriou, maçon d'Antonaves. Entre 1835 et 1838, le clocher est réparé, ainsi que la charpente et les toitures de l'église et de la sacristie. La démolition de la tribune "aux bois entièrement décomposés" et de son escalier est programmée sans aboutir.

Le projet ambitieux d'agrandissement de l'église avec construction d'un clocher à quatre faces de forme carré lancé en 1855 échoue faute d'argent. Le projet de l'architecte Goulain, conçu en 1867 est réalisé par le maître maçon Salvator Aprile de Laragne et le serrurier Frédéric Bernard. L'église change de physionomie :

- le chevet à fond plat situé au levant est déplacé au sud-ouest et devient semi-circulaire (gain d'espace)

- la nef est élargie par le recul du mur pignon est, elle est divisée en travée grâce à des arcs doubleaux

- la grande chapelle nord scindée en deux abritera désormais la sacristie (elle aussi était au levant initialement)

- la chapelle sud est construite

- la porte d'entrée de l'édifice qui était au sud, jugée trop proche du nouveau chœur, est percée à l'est, en 1870, comme l'atteste le chronogramme.

La tribune, au-dessus de l'entrée est, prévue sur les plans de Goulain semble ne jamais avoir été réalisée. A partir de 1877,l'architecte départemental L. Chaudier poursuit le projet.

Complétant l’assainissement par drainage de 1866, des murs de soutènement et d'assainissement pour lutter contre l'humidité et la poussée des terres sont bâtis entre 1891 et 1892. Leur construction nécessite l'achat d'une partie du jardin de Michel Hippolyte.

Succédant à une situation alarmante, des travaux de restauration sont réalisés dans l'église entre 1960 et 1964. A cette occasion, le crépis est refait : il est identique à celui couvrant la chapelle Saint-Eutrope.

L'ancien cimetière, situé place du cimetière, sur une parcelle distincte de la parcelle de l'église, était à l'abandon dans les années 1950. A partir de 1959, une équipe de bénévole le réorganise et le déblaie : il est désormais attenant à l'église. Un nouveau règlement est approuvé par le préfet en 1964. Toutes les tombes sont de la seconde moitié du 20e siècle.

Mentionnée dès le Moyen Age, l'église paroissiale d'Antonaves est bien documentée, notamment grâce aux visites pastorales. Elle connut d'importantes réparations entre 1829 et 1838 (chapelle Notre-Dame, clocher et toiture) et une réfection d'ampleur lancée en 1867 par l'architecte Goulain, poursuivie par l'architecte Chaudier qui lui conféra son aspect actuel, éloigné du plan dont témoigne le cadastre napoléonien.

Située dans le village d'Antonaves, l'église paroissiale Saint-Pierre-aux-liens est entourée de murs de soutènement. Elle recouverte d'un crépis épais laissant apparaître des pierres de taille encadrant les baies (trois fenêtres et une porte plein cintre) et des chaînes d'angles harpées ; à l'intérieur, les murs du chevet non enduits sur 2 m de hauteur sont maçonnés des moellons semi-assisés de différents gabarits. L'église comporte un chevet au sud-ouest, une sacristie au nord-ouest et deux chapelles, l'une au nord, l'autre au sud. Si le chevet et les chapelles sont voûtées en cul-de-four, la nef unique est divisée en quatre travées, voûtées d’arêtes et la sacristie est voûtée en berceau. Les chapelles sont rehaussés d'un degré, le chœur de deux degrés. Au nord est, la porte d'entrée à laquelle quatre degrés permettent d'accéder est ornée d'une clé gravée d'un chronogramme et surmontée d'un décor remployé puis d'un oculus. Dans le même axe, se trouve le clocher-mur pourvu de deux cloches. Dans la nef, une ouverture murée au sud laisse supposer une ancienne entrée. Le toit de l'église à longs pans réalisé en tuiles creuses comporte trois rangs de génoises, hormis au-dessus de la sacristie où il n'en comporte que deux. Le sol est d'une calade de dalles carrées, usées.

  • Murs
    • brique enduit
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • cul-de-four
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    menacé
  • Précision représentations

    Un Agnus dei en calcaire sculpté et le chronogramme 1870 surmontent la porte d'entrée.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1602. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 780.

    22 juin 1602, p.414-433
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1612. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 781.

    28 juillet 1612, p.631 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1641. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 784.

    27 mai 1641, fol.192-195
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1687. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 785.

    17 mars 1687, p.584-588
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1694. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 786.

    3 octobre 1694, fol.166-166v°
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1712-1713. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 787.

    1er novembre 1712, p.282-283
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1733-1741. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 788.

    7 octobre 1740, p.330-334
  • État des biens invendus du domaine ecclésiastique, an XI. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 Q 399.

    Eglises d'Antonaves
  • Travaux communaux. Commune d'Antonaves. 1807-1908. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 2 O 645-5.

Bibliographie

  • MELET, Pierre. Antonaves mille ans d'histoire. Antonaves : Les Amis du Village, 1965.

    p.14, p.49-50, 131
  • ROMAN, Joseph. Dictionnaire topographique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1884. 200 p.

    Sainte-Marie d'Anthonaves, p.4

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Antonaves. / Dessin à l'encre sur papier par Guiramand, géomètre du cadastre, 1824. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 135.

    Section A, le village, parcelle 59
Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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