Dossier d’œuvre architecture IA04002353 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Eglise paroissiale puis chapelle Saint-Pons
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Haute
  • Lieu-dit Peyresq
  • Cadastre 1838 C3 91, 92  ; 2017 C 220, 221
  • Dénominations
    église paroissiale, chapelle
  • Vocables
    Saint-Pons
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

Commentaire historique

Il faut noter qu'il convient d'écrire Peyresc pour désigner le village avant la Révolution, l'orthographe est ensuite modifiée en Peyresq pour distinguer le lieu du "cy-devant" Fabri de Peiresc.

La première mention de Peyresc se trouve dans une la charte d'Annot du cartulaire de Saint-Victor où il est question du castro Perisco, charte de 1042. Le castrum de Peiresco est ensuite mentionné, vers 1200, dans le cartulaire dit Pergamenorum, où sont recopiés les actes essentiels concernant le comté de Provence, de 921 à 1331, cité par Bouche. Le lieu est à nouveau cité dans les pouillés en 1252, puis dans l'enquête de Leopardo da Foligno en 1332. Il n'est cependant question de l'église, dans ces mêmes pouillés, qu'en 1351 : on trouve l'ecclesia de Petrisco dans les comptes royaux, à nouveau en 1376 dans les comptes de procurations puis dans la liste des taxes synodales du 16e siècle. L'église de Peyresc dépend du diocèse de Glandèves.

D'après Françoise Hildesheimer, qui retrace l'histoire du diocèse de Glandèves, l'abbaye Saint-Dalmas de Pedona (aujourd'hui Borgo San Dalmazzo), au Piémont, avait des prieurés dans le diocèse de Glandèves et notamment à Peyresc. Assertion confirmée par Jean-Claude Poteur qui détaille les possessions de l'abbaye au Moyen Age, et mentionne Saint-Michel de Peyresc. Le prieuré figure également sur la carte des abbayes et prieurés bénédictins au 13e siècle de l'Atlas historique. La première église de Peyresc pourrait donc avoir été édifiée au 13e siècle, sous l'égide des moines de l'abbaye de Pédone, à l'époque de la deuxième période d'expansion de ladite abbaye, peut-être avant 1252 (date la première mention du lieu dans les pouillés). C'est en effet du début du 13e siècle que Luc Thévenon date la partie la plus ancienne de l'édifice.

En 1456, a lieu une nouvelle consécration de l'église. Dans les archives de Fabri de Peiresc (1580-1637), conservées à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, on trouve copie d'un document manuscrit de 1456, écrit en latin, qui avait été, au début du 17e siècle, trouvé, enveloppé de cire dans un trou de la pierre d'autel du maître-autel de l'église. La transcription de ce document pourrait être celle-ci : "En l'an du Seigneur 1456 et le 16 du mois d'août, la présente église a été faite avec l'autel en l'honneur de saint Pons par le Révérend père frère Pierre Marini, évêque de Glandèves, confesseur du Roi". Si l'on analyse l'architecture de la chapelle, on pourrait déduire que cette nouvelle consécration correspond à de grands travaux : au début du 15e siècle, la voûte a visiblement été refaite. On observe en effet une rupture de l'appareil entre les murs et la voûte, des ouvertures ont été reprises ou murées et les arcs doubleaux de la voûte retombent sur les piliers encastrés mal calibrés par rapport aux sections des arcs. Il se peut que l'édifice ait été au préalable voûtée en bois.

Carte de Cassini, 3e quart 18e siècle [hameau de Peyresc].Carte de Cassini, 3e quart 18e siècle [hameau de Peyresc].Le bénéfice de Peyresc passe en 1480, aux mains de l'évêque. Le registre des insinuations de l'évêché de Glandèves porte en effet, à la date du 16 octobre 1480 : "Reconnaissance par les héritiers et donataires du vicaire de Pedona des droits ouverts au profit de Mgr l'évêque de Glandèves par le décès dudit vicaire". En 1744, Thevenon et Navello mentionnent des travaux intérieures (notamment le retable de 1744 sur l'autel majeur). L'église apparaît clairement sur la carte militaire de Bourcet de la Saigne, mais aussi sur la carte de Cassini, dans le 3e quart du 18e siècle.

L'église, tout comme le village, est laissée en déshérence après la Révolution, Féraud le décrit ainsi. Au 19e siècle de nombreux travaux sont entrepris pour la remise en état de l'église. En 1850, le sol de l'église est abaissé. En 1859, le conseil de fabrique envisage la construction d'une sacristie, l'église n'en possédait pas jusque-là, comme cela est clairement lisible sur le cadastre napoléonien. En 1867, le conseil municipal prend une délibération pour la construction de cette sacristie, le prix-fait est passé entre la commune et Jacques Janutol, "tailleur de pierre et maçon" de Beauvezer pour la "confection de gouttières en mélèze pour l'église" et "l'achat et la pose d'un tirant de fer pour l'église". Cette nouvelle sacristie est meublée d'une crédence en noyer grâce au don de l'abbé Boyer. En 1865, le perron à huit degrés est également construit (ou reconstruit), son avant dernière marche portant la date gravée dans la contremarche. En 1878, le conseil de fabrique puis le conseil municipal, décident de changer la grande porte de l'église selon le devis, "la porte sera répartie en trois pièces, dont une fermera l'arc de la porte et les deux autres les deux battants", elle est réalisée en noyer par Rémi Agnel. Est également placée une pierre de taille pour "servir de seuil à la dite porte", enfin il est convenu de "reprendre et crépir le jambage de trois fenêtres [...] et mettre une pierre de taille à l'une d'elles". Selon Louise Navello, "devant la porte d'entrée pointait un énorme rocher qui recouvrait 1/5e de la superficie de la place. Il sera enlevé au 19e siècle".

En 1903-1904, est entreprise la restauration du cimetière. L'adjudication des travaux a lieu le 31 mai 1903 à Joseph Simon, entrepreneur à Thorame-Basse, la réception des travaux, le 29 décembre 1904. Un mur de soutènement en pierres sèches est remplacé pour un mur de clôture en maçonnerie ordinaire. Un mur en maçonnerie ordinaire est construit sur le côté sud du cimetière, il est percé d'une porte d'entrée avec "deux pilastres en pierre de taille". Le mur côté est est exhaussé. Un chemin est tracé au milieu du cimetière (1m80 de large).

En 1920, la réfection de la toiture est réalisée avec le remplacement de lauzes de grès. Les lauzes proviennent de la carrière du Grand Coyer (près de la Colle-Saint-Michel). La toiture est définitivement remplacée par des bardeaux de mélèze en 1983 par l'entreprise René Simon, de Saint-André-les-Alpes. En 1983, l'association Pro-Peyresq décroûte l'intérieur de l'église, et notamment la voûte en cul-de-four de l'abside, couverte alors d'une fresque en ciel étoilé. Les mêmes déposent ensuite l'ancien parquet en mélèze, font couler une chape de béton et la recouvre d'une parquet neuf. Enfin, deux corbeaux sont taillés pour soutenir la tribune au fond de l'église, tribune moderne.

Analyse architecturale

La chapelle de Peyresq se trouve au centre du hameau, en bordure de la grande place. L'édifice, orienté, est construit en moyen appareil, à assises régulières, de moellons équarris de grès ; étant érigé perpendiculairement à la pente, le mur nord Vue générale intérieure vers l'est.Vue générale intérieure vers l'est.est partiellement enterré, des roches naturelles affleurent dans les parties basses du mur sud. La chapelle est actuellement couverte de bardeaux de mélèze sur la chapelle et la sacristie et de lauzes sur l'abside du chevet. Un clocher-peigne à deux baies se dresse à l'aplomb du mur séparant abside et nef.

L'édifice est composé d'une nef unique couverte d'une voûte appareillée en berceau brisé. La nef compte deux travées délimitées par un arc doubleau. L'abside, à l'est de la nef, est voûtée en cul-de-four, un cordon en quart-de-rond court à la base de la voûte. L'entrée se fait par le mur sud, par ailleurs percé de trois baies étroites, en plein cintre, garnies de verrières : ces baies ont été percées ou agrandies après la construction de la chapelle si l'on en croit les désordre de l'appareil, bien visibles à l'intérieur. Le chœur est éclairé par une petite baie axiale percée sans doute plus tardivement que la construction du chevet : deux baies ont été murées de part et d'autre. La partie supérieure du mur ouest est percée d'une baie crucifère.

On accède à la sacristie par une porte percée dans le mur de l'abside, côté sud. Elle a été construite complètement désaxée par rapport à l'église, en mordant sur le cimetière. Elle est voûté d’arêtes. Le cimetière entour l'édifice à l'est et au nord. Le portail se trouve côté ouest. La plus ancienne tombe date de 1893.

La première mention de l'église de Peyresc se trouve dans les pouillés en 1351, même si le lieu est cité dès 1252. C'est alors un prieur de l'abbaye Saint-Dalmas de Pedona (aujourd'hui Borgo San Dalmazzo), au Piémont. La première église de Peyresc pourrait donc avoir été édifiée au 13e siècle, sous l'égide des moines de l'abbaye de Pédone, à l'époque de la deuxième période d'expansion de ladite abbaye, peut-être avant 1252. Des modifications ont ensuite lieu au début du 15e siècle, l'église est voûtée de pierres. D'autres travaux importants dans le courant du 18e siècle. Au 19e siècle ensuite, l'église est rénovée, puis à la fin du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle

La chapelle de Peyresq se trouve au centre du hameau, en bordure de la grande place. L'édifice, orienté, est construit en moyen appareil, à assises régulières, de moellons équarris de grès ; étant érigé perpendiculairement à la pente, le mur nord est partiellement enterré, des roches naturelles affleurent dans les parties basses du mur sud. La chapelle est actuellement couverte de bardeaux de mélèze sur la chapelle et la sacristie et de lauzes sur l'abside du chevet. Un clocher-peigne à deux baies se dresse à l'aplomb du mur séparant abside et nef.

L'édifice est composé d'une nef unique couverte d'une voûte appareillée en berceau brisé. La nef compte deux travées délimitées par un arc doubleau. L'abside, à l'est de la nef, est voûtée en cul-de-four, un cordon en quart-de-rond court à la base de la voûte. L'entrée se fait par le mur sud, par ailleurs percé de trois baies étroites, en plein cintre, garnies de verrières : ces baies ont été percées ou agrandies après la construction de la chapelle si l'on en croit les désordre de l'appareil, bien visibles à l'intérieur. Le chœur est éclairé par une petite baie axiale percée sans doute plus tardivement que la construction du chevet : deux baies ont été murées de part et d'autre. La partie supérieure du mur ouest est percée d'une baie crucifère.

On accède à la sacristie par une porte percée dans le mur de l'abside, côté sud. Elle a été construite complètement désaxée par rapport à l'église, en mordant sur le cimetière. Elle est voûté d’arêtes. Le cimetière entour l'édifice à l'est et au nord. Le portail se trouve côté ouest. La plus ancienne tombe date de 1893.

  • Murs
    • grès moellon
  • Toits
    bardeau
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Précisions sur la protection

    1971/10/15 : inscrit MH

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Turcs. Voyages. Mélanges de divers papiers. XVIIe siècle. [Copie de la consécration de l'église de Peiresc en 1456]. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras : Ms. 1777, f° 443 r.

  • Répertoire des insinuations de l'évêché de Glandèves. 19e siècle [répertoire établi au 19e siècle portant sur les années 1480 à 1514]. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 G 1.

  • Rapport et estimations des réparations aux mobiliers et immeubles de l'évêché de Glandèves par jugement du Parlement de Provence. 1722-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 G 1.

    Lieu de "Peiresq".
  • Dossier d'archives concernant des travaux de restauration à l'église de Peyresq. 1861-1878. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 338.

    Projet de construction d'une sacristie. Confection de gouttières en mélèze et pose d'un tirant de fer. Changement de la "grande porte" de l'église.
  • Dossier d'archives concernant des travaux de restauration du cimetière de Peyresq. 1903-1904. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 338.

  • NAVELLO SGARAVIZZI, Louise. La vie en Haute-Provence. Découverte d'une seigneurie : Peyresq (1604-1789). 2003. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : Doc 01 917.

Bibliographie

  • Variété paroissiale. A Peyresq, réparations. Dans : La Voix du Bon Pasteur, N°7, juillet 1920.

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    p. 219
  • BARATIER, Edouard, DUBY, Georges, HILDESHEIMER, Ernest. Atlas historique : Provence, Comtat Venaissin, Principauté de Monaco, Principauté d'Orange, Comté de Nice. Paris : Armand Colin, 1969

    carte 75.
  • BOUCHE, Honoré. La chorographie ou description de Provence et l'histoire chronologique du mesme pays. Aix : Charles David imprimeur du Roy, 1664, 2 tomes et 2 fasc. de suppl. reliés en 2 vol.

    Tome I, p. 280 et 282.
  • VERLHAC, Josette, VIRE, Marie-Madeleine. Monuments d'hier et d'aujourd'hui. Dans : Annales de Haute-Provence ; le Haut-Verdon, n°306, 2e trimestre 1988, p. 221-271.

    p. 229.
  • CLOUZOT, Etienne. PROU, Maurice. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Glandèves. Paris : Imprimerie nationale, 1923.

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 482.
  • GUERARD, Benjamin, DELISLE Léopold, De WAILLY Natalis. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. Collection des cartulaires de France, t. VIII, éditeur B. Guérard, Paris : Typographie de Ch. Lahure, 1857, 2 volumes, CLVI-651-945 p.

    Charte n°779, carta de Anoth, 1042.
  • HILDESHEIMER, Françoise (Dir.). Histoire des diocèses de France : Nice et Monaco. Paris : Beauchesne, 1984, 387 pages.

    p. 70 et 164.
  • NAVELLO SGARAVIZZI, Louise. Peyresq. L'extraordinaire destin d'un village des Alpes provençales. Nice : Association pour la promotion culturelle du Païs Nissart, 2003, 236 p.

  • NAVELLO-SGARAVIZZI, Louise. A la découverte des villages. Peyresq. Dans : Le Haut-Verdon. Annales de Haute-Provence, 1988, n°306, p. 293-295.

  • DA FOLIGNO, Leopardo. L'enquête générale de Leopardo da Foligno en Provence, 1331-1333. Dir. Thierry Pécout, Paris : Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientiques, 2008-2013, 7 volumes.

  • POTEUR, Jean-Claude. POTEUR, Catherine. THEVENON, Luc. Les possessions de l'abbaye Saint-Eusèbe de Saignon dans la haute vallée du Var (XIIe-XIVe siècles). Dans : L'abbaye de Saint-Eusèbe de Saignon et ses dépendances. Histoire et archéologie, Forcalquier : Les Alpes de Lumière, 2006 (Coll.les Cahiers de Haute-Provence, 5).

    Comparaisons entre les possessions médiévales de l'abbaye Saint-Eusèbe de Saignon et celles de l'abbaye Saint-Dalmas de Pédone.
  • THEVENON, Luc. L'art du Moyen-Age dans les Alpes méridionales. Nice : Editions Serre, 1983.

    p. 60.

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-10.
  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

    Carte de Cassini, feuille n°153, 1782 : Peyresc.
  • Plan cadastral de la commune de Peyresq, 1838. / Dessin sur papier à l'encre et au lavis levé par Gras, 1838. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 147 / 001 à 006.

    Section C3, parcelles 91, 92.
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2013
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général