Dossier d’œuvre architecture IA83001436 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Raphaël - Saint-Raphaël
  • Commune Saint-Raphaël
  • Adresse parvis Jean XXIII
  • Cadastre 1981 AT 540, 541
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame-de-la-Victoire
  • Destinations
    basilique
  • Parties constituantes non étudiées
    presbytère

La construction d'une nouvelle église à Saint-Raphaël en 1883 s'inscrit totalement dans le cadre de la constitution de la station de villégiature, qu'il s'agit de doter d'un édifice de culte à sa mesure. Construite à l'initiative du nouveau curé de la paroisse, l'abbé Bernard, elle est entièrement financée par les nouveaux résidents fortunés. L'architecte est un des leurs, Pierre Aublé, qui a déjà à son actif deux hôtels, deux établissement d'enseignement et de très nombreuses villas. Ce lien est souligné par l'abbé Bernard lui-même dans son discours d'inauguration, le 14 avril 1887 : Celle-ci, spacieuse et belle, dont la tête s'élève noblement sur le sol comme une reine au milieu des villas ses vassales et à laquelle la population nouvelle veut confier la garde de son avenir ! Le transfert du culte de l'ancienne église paroissiale et sa désaffectation entérine définitivement la fin du Village en temps que centre de la vie communale au profit de la station balnéaire.

Le style de Pierre Aublé est éclectique, faisant souvent référence à l'architecture de Palladio dans ses villas. A Notre-Dame-de-la-Victoire, il use d'un style que l'on qualifie en général de romano-byzantin (polychromie des appareils, dômes, décor de mosaïques ou de peintures sur fond or). Il est ici totalement dans l'air du temps où l'on voit se construire à Marseille, la cathédrale de la Major (Vaudoyer, 1852) et Notre-Dame-de-la Garde (Esperandieu, 1864), à Paris, le Sacré-cœur (Abadie, 1875) et à Lyon, Notre-Dame-de-Fourvière (Bossan, 1872). On retrouve ainsi à Saint-Raphaël, l'ordonnance générale de la façade de la Major, cantonnée par ses deux clochetons, et de Notre-Dame-de-Fourvière couronnée par un fronton triangulaire et où de faux mâchicoulis soulignent les deux tours. Mais Aublé tire en fait ses sources de l'art roman tout court en particulier de l'art roman du Poitou ou d'Auvergne. Nous y retrouvons les petits dômes à écailles de Notre-Dame-la-Grande et les arcatures aveugles, qui courent ici autour du chevet, des églises auvergnates. Dans les archives paroissiales, un petit carnet confectionné par Aublé lui-même avec des cartes de visites périmées renferme des croquis au crayon de détails des arcatures de la nef et du transept de Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand (fin 11e siècle-début 12e siècle). Plus près de lui, Aublé reprend sur le chevet les contreforts de faible saillie de l'église Saint-Pierre.

La nouvelle église de Saint-Raphaël a été construite à l'initiative de l'abbé Bernard, curé de la paroisse de 1882 à 1889. Il réunit une somme de 400 000 F par souscription auprès des paroissiens, notamment les nouveaux habitants fortunés liés à la villégiature. Les plans sont de l'architecte Pierre Aublé. Il semble qu'il y ait eu 3 projets. Le premier n'a pas pu être vu. Le deuxième et le troisième sont tous deux datés du 30 juin 1883. Il s'agit du même plan avec une orientation différente. Le deuxième projet était orienté. Dans celui qui a été réalisé, on a choisi une ouverture sur l'avenue Félix-Martin et donc une orientation du chœur à l'ouest. Le devis dressé par l'architecte mentionne de la pierre dure de Cassis pour les socles, piédroits, seuils et marches. Les parements sur la pierre de Cassis doivent être finis à la pointe ou à l'aiguille avec des ciselures relevées et réglées faits en ravalement ou sur le chantier. Il est également fait mention de pierre de l'Estaillade, de Montpan, de Ménerbes, de la pierre blanche de Saint-Véran, de la molasse bleue pour maçonnerie de parement en moellon, de pierre de Beaucaire, Arles et Fontvieille.La première pierre est posée le 11 septembre 1883. Les travaux sont réalisés par l'entreprise Bousquet et fils et Fabri. L'inauguration a lieu le 14 avril 1887 et la consécration le 14 avril 1888 sous le vocable Notre-Dame-de-la-Victoire en référence à la victoire de la chrétienté sur les Turcs à Lépante en 1571 (ce vocable était celui de l'église de la ville natale d'Aublé, Rhodes, dans laquelle il fut baptisé). Dans le compte-rendu de l'inauguration relaté par le journal Le Var du 21 avril 1887, il est dit que le maître-autel est en place mais que la décoration intérieure n'est pas encore commencée. Elle sera réalisée d'avril 1887 à avril 1890 (autels, vitraux, chaire, etc.). D'avril 1890 à janvier 1891, on réalise également les deux clochers qui couronnent la façade antérieure. La croix surmontant la coupole est hissée le 4 mars 1887 et la statue dorée de la Vierge (IM83002027) est mise en place au fronton le 27 février 1892. La décision de translation du culte de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre à la nouvelle, est prise par arrêté préfectoral du 30 octobre 1891. Le plan de la sacristie et du logement du vicaire date de 1894. Le presbytère de la rue Jean-Aicard est également dû à Pierre Aublé (plans et devis de 1902). Il est achevé en 1906. Le dallage du sol de l'église a été refait en 2001. Notre-Dame-de-la-Victoire a été élevée au rang de basilique par un décret pontifical du 14 janvier 2004.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1883, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Aublé Pierre
      Aublé Pierre

      La famille de l'architecte Pierre Aublé est originaire du Lyonnais. Son père, employé des Messageries Maritimes de Rhodes avait épousé une Grecque, Marie Clidion. Pierre nait à Rhodes en 1842. Après des études à l’École Polytechnique de Lyon, il travaille comme ingénieur en Turquie à partir de 1869, puis à Saint-Raphaël à partir de 1879, appelé par Félix Martin. Aublé et Martin s’étaient connus lors de leurs études communes à l’École Polytechnique. Ils s’étaient aussi retrouvés en Turquie, lors d’un voyage d’étude de Félix Martin. En 1879, l’architecte de la ville est déjà un Lyonnais, Laurent Vianay. La première grande réalisation de Pierre Aublé est Le Grand Hôtel, à Notre-Dame, premier « palace » de Saint-Raphaël. En 1882, ce sera l’Hôtel Beau-Rivage (détruit), puis en 1882 et 1883, deux édifices d’enseignement, le pensionnat de jeunes filles de Valescure et le collège de garçons de Boulouris. Le grand chantier d’Aublé, c’est la nouvelle église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, de 1883 à 1887. Son agence compte alors 20 employés. Il construit dans le même temps une soixantaine de villas à Notre-Dame, Valescure, ou Les Cazeaux.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Bousquet et Fils
      Bousquet et Fils

      Entrepreneurs en maçonnerie ayant réalisé les travaux de la basilique de Saint-Raphaël entre 1882 et 1889.

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      entrepreneur attribution par source
    • Auteur :
      Fabri
      Fabri

      Entrepreneur de maçonnerie ayant réalisé avec Bousquet et fils les travaux de la basilique de Saint-Raphaël entre 1882 et 1889.

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      entrepreneur attribution par source

La basilique est pour la plus grande part construite en grès rouge de l'Estérel. Les éléments secondaires (chaînes, voussures des baies, corniches, clochers, piliers de la nef...) sont en calcaire blanc. Le soubassement est en calcaire blanc plus dur. Les 6 colonnettes du portail sont en porphyre du Dramont. Toits à longs pans des nefs et du transept et croupe du chevet couverts de tuiles plates mécaniques. Dôme couvert d'ardoise et d'une frise de tuiles plates plombifères jaunes et noires. Extrados des voûtes des clochers en calcaire, à motif d'écailles. La sacristie et le logement du vicaire, situés au sud-ouest, sont construits dans les mêmes matériaux : grès rouge, chaînes en calcaire blanc et couverture de tuiles plates mécaniques.

  • Murs
    • grès moyen appareil
    • calcaire
    • porphyre
  • Toits
    tuile plate mécanique, ardoise, tuile plate plombifère, calcaire en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • coupole à trompes
    • cul-de-four
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • extrados de voûte
    • toit à longs pans
    • dôme circulaire
    • pignon couvert
    • pignon découvert
    • croupe ronde
  • Techniques
    • maçonnerie
    • peinture
    • mosaïque
    • vitrail
  • Représentations
    • ornement architectural
    • colonne
    • fronton
    • ange
    • tête
    • ange
    • guirlande
    • aile
    • guirlande
    • fleur
    • marguerite
  • Précision représentations

    Les élévations extérieures portent un décor architectural assez abondant dont, sur la façade antérieure, les colonnettes du portail et des trois baies géminées de la fenêtre haute. On retrouve ces colonnettes aux arcatures aveugles du chevet. Les baies du tambour du dôme sont surmontées de frontons triangulaires. Une corniche de faux mâchicoulis couronne les façades. Le cul-de-four du chœur est entièrement couvert d'une peinture murale représentant un séraphin reconnaissable à ses trois paires d'ailes et entouré de l'inscription Spiritus Sanctus superveniet in te et virtus altissimi Deum...tibi. Il est entouré de têtes d'anges sur fond or dans des médaillons formés par une guirlande d'ailes. Au-dessous se trouve une autre guirlande de fleurs stylisées. L'ensemble est souligné par un bandeau où est inscrit un passage des litanies de la Vierge. Décor de marguerites en mosaïque (parties préservées du sol d'origine).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Dossier de l'église Notre-Dame-de-la-Victoire (Saint-Raphaël). 1883-1887. Archives paroissiales, Saint-Raphaël : non coté.

    Archives paroissiales, Saint-Raphaël : Non coté

Bibliographie

  • CARLINI, Marcel. Saint-Raphaël. Barbentane : Éditions Équinoxe, 1998, 184 p., ill.

    P. 108 à 111.
  • JEANNIN-MICHAUD, Emilie. Saint-Raphaël, naissance d'une station. Étude architecturale. Th. doct. : Paris 10 : 1983.

    P. 291 à 295.

Documents figurés

  • Église Notre-Dame-des-Victoires. St Raphaël. 2eme projet. Façade principale. Façade latérale. / Crayon, papier calque par Pierre Aublé, 1883, 38 x 50 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

    Le deuxième projet était orienté.
  • Église Notre-Dame-des-Victoires. St Raphaël. 2eme projet. [Façade latérale nord.] / Crayon et lavis sur papier calque par Pierre Aublé, 1883, 52 x 35 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Église Notre-Dame-des-Victoires. Plan des murs de fondations et du R. D. Chée. / Encre et lavis sur papier calque par Pierre Aublé, 1883, 102 x 70 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Notre-Dame-des-Victoires. St Raphaël. Plan au dessus du parvis de l'église. / Encre et lavis rouges sur papier calque par Pierre Aublé, 1883, 100 x 66 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Plan du dallage du sol. / Encre et crayon de couleur sur carton par Pierre Aublé, 4e quart 19e siècle, 100 x 67 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Église Notre-Dame de la Victoire. Coupe sur le transept perpendiculairement à l'axe de l’Église. / Crayon sur papier calque collé sur carton par Pierre Aublé, 1883, 100 x 65 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Église Notre-Dame-des-Victoires. Façade latérale de la cote 15m 547. Jusqu'à la corniche supérieure de la grande nef. / Encre et crayon de couleur sur papier calque collé sur carton par Pierre Aublé, 1883, 70 x 102 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • [Élévation ouest. Chevet]. / Crayon sur papier calque collé sur carton par Pierre Aublé, 1883, 100 x 67 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • [Élévation antérieure.] / Crayon sur carton par Pierre Aublé, 1883, 50 x 40 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • [Dôme surmonté d'une croix dorée.] / Aquarelle et gouache sur carton par Pierre Aublé, 1883 (?), 130 x 50 cm.

  • [Projet du décor peint de la voûte du chœur. Séraphin.] / Aquarelle sur carton par Pierre Aublé, 1887 (?), 51 x 38,5 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • Projet de presbytère. / Crayon et aquarelle sur carton par Pierre Aublé, 1894, 42 x 50 cm. Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Victoire, actuellement basilique.

  • 20. Saint-Raphaël. Le Port. / Carte postale, début du XXe siècle. Collection particulière.

    Vue de situation de l'église prise de l'ouest au début du XXe siècle.
  • 165. Saint-Raphaël (Var). Le port et l'église de Notre-Dame-de-la-Victoire. / Carte postale, début du XXe siècle. Collection particulière.

    Collection particulière
Date d'enquête 2007 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général