Dossier d’œuvre architecture IA83003127 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, patrimoine religieux de Provence Verte Verdon
Eglise paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • (c) Provence Verte Verdon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de la Provence Verte - Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
  • Commune La Verdière
  • Adresse rue Paradis
  • Cadastre 1823 A 426  ; 2017 AB 114
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame-de-l'Assomption
  • Parties constituantes non étudiées
    presbytère

Hypothèses de datation

L’église du castrum de La Verdière est mentionnée dès 1251. En 1348, le testament de Rayne de Vintimille indique qu’elle est dédiée à Notre Dame. Ce document atteste de l’existence d’un tombeau seigneurial (enfeu) dont l'emplacement est visible dans la chapelle surmontée d'une tribune, ainsi que de chapelles dédiées à saint Laurent et saint Antoine. Les masques et l'arc de la porte sud, les motifs ornant la retombée des ogives et les chapiteaux de la partie orientale pourraient dater de cette période. D'après Michel-Palamède de Forbin d'Oppède, les pierres employées à la base des piédroits du portail proviendraient du remaniement d'un édifice antérieur. Il propose une restitution du castrum figurant, à l’emplacement de l’église, une chapelle orientée et fait l’hypothèse d’une reconstruction dans la période comprise entre 1262 et 1437, alors que le castrum appartient à la famille de Vintimille. En l’absence de fouilles archéologiques, il convient de traiter cette hypothèse avec prudence. D'après le curé Roibaud, l'église apparaît comme paroissiale dès le début du 16e siècle dans deux actes portant donation et autorisation de trois chapellenies, dont deux fondées dans l'église paroissiale.

Phases de construction

L’intérieur de l’édifice a été remanié, plusieurs réparations à l’église paroissiale étant signalées à l’époque moderne. Un prix-fait daté du 2 avril 1636 mentionne l'érection de la chapelle du Rosaire par Marcel et Balthazar Vallent, maçons de La Verdière. Les délibérations de la communauté indiquent la construction d’une chapelle dédiée à saint Joseph en 1639. La visite pastorale de 1676 signale le vocable de Notre-Dame-d'Espérance ainsi que les chapelles dédiées à la sainte Croix, à saint Antoine et à saint Anne du côté de l'évangile (à gauche du maître-autel), et les chapelles de saint Clair, saint Laurent, Notre-Dame-du-Rosaire, saint Joseph et saint Jacques du côté de l'épître. L'évêque ordonne de réparer le toit de l'église au niveau de la chapelle dédiée à Notre-Dame du Rosaire. Le pavé "est rompu en quelques endroits estant iceluy partie brique partie de taille." En 1698, l'évêque ordonne l'agrandissement de la sacristie et le percement d'une fenêtre pour éclairer le sanctuaire. Cette sacristie primitive pourrait correspondre au bâtiment annexe accolé au chevet, au nord de l'édifice (les délibérations de la fabrique mentionnent cette "ancienne sacristie" en 1866, à l'occasion de l'enlèvement de décombres jouxtant la muraille du chœur). Une nouvelle sacristie fut construite vers 1717, d'après une transaction passée entre le prieur et la communauté (sacristie actuelle ?). Selon les délibérations de la communauté, une chapelle dédiée à saint Roch fût financée en 1720 par la marquise d’Oppède (il pourrait s'agir de Marie-Charlotte Marin, épouse de Jean-Baptiste de Forbin-Maynier), alors que la peste sévissait en Provence. Les chapelles situées à l'ouest ont été remaniées à l'occasion d'aménagements au presbytère, accolé l'ouest de l'édifice. L’escalier de pierre grand degré conduisant à l’édifice a été bâti aux alentours de 1725 (rénové en 1859). Une baie à ébrasement avec claveaux (actuellement murée) a été percée dans le chevet en 1883, comme le mentionne une délibération de la fabrique qui indique de "faire ouvrir au fond de l'abside une grande fenêtre romane où sera placé un vitrail représentant l'assomption de la sainte Vierge titulaire de l'église paroissiale".

Édification de la tribune seigneuriale

La tribune assurant la communication entre le château et l’église aurait été construite durant le dernier quart du 17e siècle, à cause de l’impossibilité, pour le seigneur, de se rendre directement à l’église suite aux remaniements du château. Si l’on en croit Michel-Palamède de Forbin d’Oppède, c’est l’archevêque d’Aix, monseigneur Charles Le Goux de la Berchère, qui autorisa son érection au-dessus de l’enfeu des Castellane-Vintimille, par une concession à perpétuité, « à condition que l’on fit dire trois messes dans ladite chapelle et que la tribune fut grillée. » L'auteur ne donnant pas de date, la courte période d'exercice de cet archevêque, entre 1685 et 1687, permet de présumer l'époque de cette première érection. Près d'un siècle plus tard, en 1781, les délibérations communales signalent des enchères pour la construction d’une tribune à l’église paroissiale, mais il s'agit peut-être de l'autorisation, donnée au seigneur par la communauté, de faire griller la chapelle Saint-Laurent se trouvant au-dessous de la tribune. D'après le curé Roibaud, la tribune fut détruite à la Révolution, quelques mois après l'enfeu supprimé le 20 décembre 1792. Elle fut relevée vers 1818 à l’initiative d’Augustin d’Oppède, membre de la famille de Forbin.

Présence de deux tours-clochers

L'édifice présentait deux tours-clochers : l'actuelle, et une autre (disparue) située à l'aplomb de la façade principale, flanquée d'une horloge et surmontée d'un campanile en métal. Cette horloge est mentionnée dans les délibérations de la communauté dès le 17e siècle. Elles indiquent l'emploi d’une cloche issue de l’église paroissiale à placer à l’horloge en 1614, puis l’utilisation des débris d’une cloche pour fabriquer celle de l’horloge en 1615. En 1777, un peintre aixois réalise une « montre solaire » sur la façade de l’église, « afin de suppléer l’horloge continuellement dérangée ». Le cadastre de 1823 la signale bien comme « horloge », tandis qu'une gravure de 1880 ainsi que des cartes postales datées des deux premières décennies du 20e siècle représentent simultanément les deux tours-clochers, dont l’actuelle. La date de démolition de cette horloge est donc postérieure aux années 1920.

L’église du castrum de La Verdière est mentionnée dès 1251. Cependant, l'édifice actuel a probablement été bâti au cours du 14e siècle, alors que le fief appartient à la famille de Vintimille. La chapelle du Rosaire a été bâtie en 1636 par les maçons Marcel et Balthazar Vallent. La chapelle Saint-Joseph fut érigée en 1639, le retable de saint Roch fut placé dans sa travée en 1720, et la sacristie fut bâtie au début du 18e siècle. La tribune située dans la chapelle seigneuriale aurait été construite au 17e siècle suite à l'autorisation de Charles Le Goux de la Berchère, archevêque d'Aix, puis relevée après la Révolution sur l'initiative d'un membre de la famille de Forbin.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 13e siècle , daté par travaux historiques , (incertitude)
    • Principale : 14e siècle , daté par source , (incertitude)
    • Secondaire : 17e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 18e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 19e siècle , daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

L’église paroissiale Notre-Dame-de-l’Assomption se trouve au sommet du village, dans l’ancienne enceinte fortifiée médiévale. Elle est bordée à l’ouest et au nord par des constructions, son flanc est étant en partie accolé au château. Orienté nord-est / sud-ouest, l’édifice est construit en moyen appareil de pierres de taille, à assises régulières. De plan allongé, il est prolongé par un chevet à pans coupés. Sa couverture en tuile de type complexe se compose de plusieurs pans de forme et de taille diverses. Une tour-clocher de plan carré à quatre baies en plein cintre, en petit appareil de moellons équarris, se dresse à l’aplomb de l’angle nord-est. L’église se compose d’une nef principale et d’un bas-côté à l’est. Elle est couverte d’une voûte appareillée en arc brisé, complétée d'une voûte en anse de panier au niveau de la travée de chœur. Elle compte quatre travées délimitées par des arcs doubleaux, rythmées par des arcades en plein cintre et brisé et un cordon mouluré régnant à la naissance de la voûte. Des arcatures aveugles occupent les deux dernières travées sud-ouest. L’abside est voûtée en cul-de-four. Le sol de la nef est légèrement pentu. On distingue une baie murée au niveau du chevet et une autre à ébrasement dans le mur est situé sous le clocher. L’accès à la sacristie se fait par une porte percée dans le mur de l’abside. Le bas-côté s’ouvre sur la nef par des arcades reposant sur des pilastres. Dans la chapelle seigneuriale surmontée d'une tribune maçonnée et grillagée communiquant avec le château, une niche murale est le seul vestige d'un enfeu. Une voûte d'ogive couvre cette chapelle, les deux chapelles du chœur ainsi que les chapelles de Notre-Dame du Rosaire et de saint Joseph du bas-côté. Les deux travées situées à l'extrémité sud-ouest ne comportent pas de chapelle, bien que celle à l'extrême sud présente un retable et sa statue dédiés à saint Roch. On distingue dans le mur sud de la chapelle des Âmes du Purgatoire une niche accompagnée d'une petite tribune, communiquant avec l'ancien presbytère qui est accolé à l'ouest de l'église. L’entrée se fait par le mur sud, percé d’une baie axiale en plein cintre garnie d’une verrière, et d’un portail gothique surmonté d'un arc brisé, avec voussures, complété par un cordon régnant sur toute la largeur de la façade. La clé de la voussure supérieure est sculptée d’une croix. Les piédroits reposent sur des pierres portant un décor à enroulements et sont couronnés d’un décor anthropomorphe. On accède à la façade par un escalier extérieur à degrés rectangulaires.

  • Murs
    • pierre moyen appareil
    • pierre moellon
  • Toits
    tuile
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'ogives
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • croix grecque symbole chrétien,
    • agrafe IHS,
    • animal fantastique
    • tête humaine symbole chrétien,
  • Précision représentations

    Les chapiteaux intérieurs, de style ionique, sont ponctués de décors divers : croix grecque, motifs zoomorphes (?) et floraux, visages. Les deux agrafes des voûtes à ogive des chapelles latérales représentent respectivement un décor d’arabesques et l’inscription « I.H.S. ».

    Les chapelles du chœur sont voûtées d’ogives aux arêtes terminées par des culots anthropomorphes pour l’une, par un décor à enroulements pour l’autre. Les quatre culots anthropomorphes présentent des compositions différentes : un visage, un visage associé à des mains fermées, un visage associé à des paumes de mains, et un visage associé à des dos de mains. La clé de la chapelle surmontée d'une tribune figure les armoiries de la famille de Forbin d'Oppède. Elles sont visibles depuis l'intérieur de cette tribune.

    Les visages sculptés du portail sont représentés yeux fermés du côté senestre, ouverts du côté dextre. Ils symboliseraient le monde avant et après Jésus Christ.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1947/05/30
  • Précisions sur la protection

    Eglise : inscription par arrêté du 30 mai 1947.

  • Référence MH
  • MAHUE, Alexandre. Château de La Verdière. Opava : Cardère, 2019.

  • ROIBAUD, Louis Cosme Marie. Monographie de La Verdière. Dans : La Croix du Var, 5 août, 25 août et 6 septembre 1888. Médiathèque, La Verdière : non coté.

    Eglises paroissiales de La Verdière (5 août). Tribune (25 août, 2 septembre).

Documents d'archives

  • Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790. La Verdière. 1552 - 1793. Archives départementales du Var, Draguignan : 2 MI 240 R1. Disponible en ligne : <http://www.archives.var.fr/arkotheque/consult_fonds/fonds_seriel_resu_rech.php?ref_fonds=19>. Date de consultation : 2020.

  • Prix-fait par François Magallon, menasgier de la Verdière à Marcel et Balthazar Vallent, frères et maçons de la Verdière. Dans minutes de Me Malherbe Mathieu, notaire à La Verdière, 1634 - 1636. 2 avril 1636. Archives départementales du Var, Draguignan : 3 E 3900.

    f° 624. Mention dans la notice de protection du retable et tableau d'autel du Rosaire [Référence PM83003175].
  • Inventaire des églises du diocèse d'Aix, ornements et objets du culte, 1642-1681. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1 G 1354.

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1674-1676. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1341.

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1689-1700. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1 G 1343.

  • Registre des délibérations et actes du conseil de fabrique et du bureau des marguilliers de la paroisse de La Verdière. 1848 - ? Archives paroissiales, La Verdière : non coté.

  • ARNAUD Claude, BORREANI Marc, JERPHANION Guillaume de. [Evolution historique de l'habitat en Provence Verte Verdon.] Tapuscrit, [vers 2020]. Collection particulière : non coté.

    Testament de Rayne de Vintimille, 1348.

Bibliographie

  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Senez. Paris : Imprimerie nationale, 1923.

  • FORBIN D'OPPEDE, Michel-Palamède de. Monographie de la terre et du château de La Verdière, et des familles qui l'ont successivement possédé sans interruption du Xe au XIXe siècle. Marseille : 1880. Publication en ligne : <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k852565w.texteImage>. Date de mise en ligne : 09/04/2013.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de la Verdière, 1823. / Dessin à l'encre sur papier par le géomètre Bragier, 1823. Archives départementales du Var, Draguignan : 3PP 146.

  • EGLISE - PLAN. [Plan de l'église paroissiale]. / Lithographie par F. Roustan, arch. del. et Marius Olive Photo. Lithog., 1880. Dans : "Monographie de la terre et du château de La Verdière, et des familles qui l'ont successivement possédé sans interruption du Xe au XIXe siècle" / FORBIN D'OPPEDE, Michel-Palamède de, Marseille, 1880.

  • VUE DU CHÂTEAU PRISE DE LA ROUTE DE RIANS. / Lithographie par F. Roustan, arch. del. et Marius Olive Photo. Lithog., 1880. Dans : "Monographie de la terre et du château de La Verdière, et des familles qui l'ont successivement possédé sans interruption du Xe au XIXe siècle" / FORBIN D'OPPEDE, Michel-Palamède de, Marseille, 1880.

  • PLAN DU CHÂTEAU XVIIIe & XIXe SIECLES. / Lithographie par M.-P. de Forbin, F. Roustan, arch. del. et Marius Olive Photo. Lithog., 1880. Dans : "Monographie de la terre et du château de La Verdière, et des familles qui l'ont successivement possédé sans interruption du Xe au XIXe siècle" / FORBIN D'OPPEDE, Michel-Palamède de, Marseille, 1880.

  • EGLISE. COUPE LONGITUDINALE. / Lithographie par F. Roustan, arch. del. et Marius Olive Photo. Lithog., 1880. Dans : "Monographie de la terre et du château de La Verdière, et des familles qui l'ont successivement possédé sans interruption du Xe au XIXe siècle" / FORBIN D'OPPEDE, Michel-Palamède de, Marseille, 1880.

Date d'enquête 2020 ; Date(s) de rédaction 2020
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(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général