Dossier d’œuvre architecture IA05000249 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption dite Notre-Dame-d'Aquilon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guillestre
  • Commune Guillestre
  • Cadastre 1830 E4 850  ; 2001 AA 134
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame-de-l'Assomption
  • Appellations
    Notre-Dame-d'Aquilon

HISTORlQUE

Le 20 décembre 1118, le pape Gélase II confirme à l'abbaye bénédictine de Saint-André de Villeneuve près d'Avignon la possession de l'église de Guillestre au vocable de Sainte-Marie (Bibl. Nation., Mss. Latin 13916, cité dans P. Guillaume, 1906, p. X). Le chanoine P. Guillaume estime que la création du prieuré de Guillestre est postérieure à 1096, date à laquelle le pape Urbain II ne mentionne pas ce dernier dans les possessions de l'Abbaye de Saint-André de Villeneuve fondée en 999 (Guillaume 1906, p. XLI). Entre 1158 et 1176, Nicolo prévôt d'Oulx donne à l'église Sainte-Marie de Guillestre l'église de Saint-Ponzio de Demonte (Collino, p. 140). L'ancienne église paroissiale apparaît plus tard dans un texte de 1332: le 17 juillet, le notaire Hugues Polili enregistre une sentence selon laquelle Guillaume de Réotier n'est pas tenu à la réfection de l'église (AD. 05: FF 2, cité dans Guillaume, 1906, p. 307). Quatre ans plus tard, Alexandre de Risoul réclame à Guillestre les dépenses qu'il a faites pour la communauté « in opere de Guilhestra ecclesie » (AD. 05 : FF 3, cité dans Guillaume, 1906, p. 307).

Le 20 juin 1507, à la suite de la visite pastorale de Rostain d'Ancézune, le prix-fait de la reconstruction de l'église de Guillestre est donné par les consuls de la ville, Marc Michel et Jean Vasserot, à deux maîtres maçons, Jean Gerbon, d'origine italienne (Gerbonni) et son gendre Pierre Brun. L'acte original est rédigé sur parchemin et comporte soixante et une lignes dont les dix dernières ont été détachées après 1866. Il en existe deux copies, l'une de 1853 faite par Joseph-André Gignoux, curé d'Aiguilles et l'autre vers 1866 par M. Bing, archiviste des Hautes-Alpes (Guillaume, 1884, p.164). Maîtres Gerbon et Brun s'engagent « à faire un chœur ou presbytère en dehors des remparts (extra tamen barrium hujus ville, inter hortum cure hujus loci), en style gothique, avec croisées d'ogives, tiercerons et moulures convenables (ad modum terceroni cum croseriis et molaturis decentibus), conformément au plan dressé par maître Galéas (magistri appellati Gallee) ; à élever dans le choeur un autel convenable,à faire au-dessus de l'autel une fenêtre à deux baies (de duplici forma) et à ouvrir une autre fenêtre à une seule baie du côté du couchant ; à faire une armoire ou custode décente sur le côté du choeur ou de l'autel pour y enfermer les hosties consacrées ainsi qu'une niche (parvam fenestram) pour le lavabo ; à faire le pavement du chœur avec un degré à l'entrée en marbre rouge régulièrement taillé (cormiolum) [corniol ou cormiol en patois] ; le choeur de quatre cannes [8m environ] de côté, six cannes et demi ou sept cannes de haut, les murs de sept palmes d'épaisseur sous terre et 6 au-dessus; les parois seront surmontées de créneaux (merletos seu creneos) ; les contreforts (ancoras) auront trois pieds de large et un pied et demi de saillie, la croisée d'ogive, les memebres de cette croisée et l'arc d'entrée du chœur seront en marbre rouge appareillé et le ciel de la voûte en tuf ; la nef partant du choeur neuf rejoindra le portail de l'église actuelle. Cette nef aura douze cannes de longs et huit de haut en trois travées, les marbres des croisées, les contreforts, les nervures seront en marbre rouge le ciel et la voûte en tuf ; il y aura dans cette nef quatre chapelles, deux au levant et deux au couchant qui s'ouvriront sous un arc en pierre de taille, ornées de moulure et avec revêtement ; chaque chapelle aura son armoire pour ranger les ornements et une niche pour recevoir les burettes (metretas) également en pierre de taille; à la place des chapelles de saint Honorat, de saint Antoine et de la Trinité, sous la tribune (planchatum) on ménagera la sacristie avec une porte en marbre ; une roue à huit branches, des fenêtres en nombre nécessaire, une porte latérale qui servira au prieur et au curé, un portail à l'entrée de la nef et sur le modèle du portail de l'église des Orres (in forma portalis ecclesie de Orreis) seront exécutés en marbre rouge ; le réal ou porche existant présentement sera remplacé par un porche avec des léopards (et mutabunt regale quod nunc est cum leopardis supra dictum portale de novo construendum) et èlevé au-dessus du portail ; deux portes en marbre seront percées de chaque côté de la nef dans le rempart afin de pouvoir faire tout le tour de l'église en procession, un cordon en pierre de taille fera tout le tour de l'église et une corniche (cornis) supportera au sommet des murailles les poutres du toit ; les mêmes maîtres s'engagent à crépir les murs du chœur et de la nef au-dedans et au-dehors ; à finir les travaux dans l'espace de 6 ans ...Les consuls promettent la somme de 2630 florins... lesdits consuls fourniront aux entrepreneurs une habitation avec une cave (domum cum penore), trois lits et un des jardins de la cure» (AD. 05 : GG 6). La communauté doit fournir les salaires, les denrées alimentaires, l'habitation, le travail des manœuvres, le transport des matériaux sur le chantier (blocs de pierre, chaux, sable, planches, poutres, ferrures, clous) [Guillaume, 1884].

L'église paroissiale de Guillestre est consacrée sous le titre Notre-Dame d'Aquilon (Beatissime virginis Marie de Aquilone) le 15 novembre 1532 par Antoine Pascalis, évêque de Rosée et vicaire général d'Antoine de Lévis, alors archevêque d'Embrun (AD. 05 : GG 6).

De nombreux textes témoignent de l'enthousiasme des guillestrins à se faire ensevelir à proximité et dans l'église, nous donnant par la même une idée de l'organisation de l'édifice au XVIe siècle. Les tombes étaient installées à l'extérieur devant ou sous le Réal, mais aussi à l'intérieur, dans le chœur, dans la nef, à côté de la porte du prieur et du bénitier, près de l'autel Notre-Dame de Pitié, devant l'autel Saint-Claude, l'autel de la Trinité et l'autel Sainte-Catherine. Jean Parron, menuisier à Guillestre, demande à être enterré «devant le réal et au devant du leu [lion], au tombel de ses prédécesseurs », tandis que Peyronne Salva souhaite que sa sépulture soit « desoubz'Ie Réalle de l'église ... , à la tombe de feu maître Chaffré Marchis, son premier mary, auquel réal a légué, en réparation d'iceluy, ce qui sera ordonné par messieurs les consuls» (AD. 05: E 666, 667, 671). Le 8 décembre 1547, Claude Arnaud lègue à son tour par testament 10 florins pour réparer le Réal (AD. 05 : E 668).

En 1633, l'archevêque Guillaume d'Hugues ayant constaté que le sol de l'église n'est pas pavé, ordonne que l'on y pose un plancher (AD. 05 : GG 7). Un projet de refaire le toit est enregistré par le notaire Jean-Baptiste Albert le 25 juin 1679, mais celui-ci ne sera pas suivi d'effet (AD. 05 : E 710). Par contre l'année suivante, les charpentiers Michel Maurel et Jean Paure fournissent un prix-fait pour démolir « le couvert qui est au-dessous de celui de la grande nef de l'église de Guillestre et de le refaire» (AD. 05: E 710). En 1684, l'archevêque Charles Brulard de Genlis, à la suite d'une visite sur place, demande que l'on fasse faire «une sacristie commode pour conserver les ornements (AD. 05: pp 33, GG 7). En septembre 1697, l'archevêque précise « attendu que le lieu destiné pour une sacristie ... se trouve occupé par les fortifications ... on choisira ailleurs le lieu le plus commode pour la construction de ladite sacristie» (AD. 05 : pp 35). L'ordre de construire une pièce pour conserver les ornements est renouvelé le 20 juillet 1700 (AD, 05 : pp 33).

Dix-huit ans plus tard un procès est intenté aux décimateurs de l'église de Guillestre, afin de les obliger à certains travaux: «le pavé de l'église sera réparé ... la croisée faite à neuf sera murée étant trop large, trop basse et mal placée, pour en faire une au-dessus de l'autel de la Trinité ... on construira une sacristie» (AD. 05 : FF 33). Dès 1719, le prix-fait de réparer le pavé de l'église « depuis la porte du porche jusques aux balustrades des autels du Saint-Sacrement et du Rosaire » est donné à Claude Vagnan de Mont-Dauphin, Barnabé Jouine d'Embrun et Michel Beru de Chevot près de Suse (Italie), tous maîtres tailleurs de pierre (AD. 05 : FF 35). Le 13 septembre 1712, un prix-fait est donné au maître maçon d'Embrun François Auger pour « construire la muraille de la sacristie sur « 3 pieds d'épaisseur dans le fondement et 2 pieds 1/2 d'épaisseur sur le haut, en observant de marquer la naissance de la voûte portée par ledit devis (déposé chez le notaire Brun) et de faire deux croisées de 3 pieds de large sur la hauteur de 6 pieds, dans l'endroit qui sera indiqué, sous les conditions que tous les matériaux seront mis aux frais de la communauté au pied du bastion du cimetière ... il sera permis audit Auger, de rompre ledit bastion sur la largeur de 6 pieds pour prendre dans ledit endroit plus facilement lesdits matériaux et de commencer les travaux le 25» (AD. 05 : CC 88). Il faut cependant attendre le 15 décembre 1719 pour que le devis des travaux de construction de la sacristie soit dressé par « le sieur d'Eyglun, ingénieur ». Ce dernier prévoit que les murs de la sacristie à construire « à coté de l'église paroissiale» auront huit toises quatre pouces de longueur. L'adjudication des travaux de maçonnerie est faite à François Mercier (AD. 05 : FF 33). Le prix-fait pour construire la voûte de la sacristie « à trois croisillons, de la hauteur de II pieds au-dessus du cordon de la muraille de l'église, avec un arc doubleau en maçonnerie au milieu des deux bonnetz [7] de la sacristie qui débordent de 4 pouces» est donné à Claude et Jean Vagnat, maîtres maçons à Mont-Dauphin, moyennant 1201. et doit être réalisé avant le jour de la saint Martin (AD. 05 : CC 90). Le 25 juillet 1724 Jean-Pierre Sucquet, maître maçon de la vallée d'Aoste reçoit des consuls le prix-fait pour refaire une fenêtre «du côté du couchant» qui « soit à niveau de celle du choeur» (AD. 05 : CC 93). En 1726, lors de sa visite à Guillestre, l'archevêque ordonne que la porte de la sacristie à construire soit ouverte « au coin qui fait face à la nef» (AD. 05 : FF 33). Le clocher-mur à une baie est construit en 1710 et reçoit une cloche baptisée saint Jean (AD. 05 : GG 10). En 1727 le chœur subit des réparations exécutées par les maîtres-maçons savoyards François et Claude-François Sautier de « Somin en Fossigni » qui refont la pierre du maître-autel, ainsi que le pavage du choeur « en carreaux posés en lausange » de marbre de Guillestre (AD. 05 : CC 93, CC 94, FF 34), tandis que les vitres sont refaites par Jean-Baptiste et Castre Coutins, maîtres vitriers suisses (AD. 05 : CC 101). Dans une lettre adressée aux consuls par le notaire Jean-Baptiste Albert le 24 janvier 1728, il est précisé que l'archevêque souhaite que la porte de la sacristie soit ouverte dans le chœur (AD. 05 : CC 94). Le 18 mai 1729, une ordonnance de la cour enjoint de liquider les frais engagés pour la construction de la sacristie (AD. 05 : FF 33). Le prix-fait de la couverture de la nouvelle sacristie donné à Joseph Achard date quant à lui de 1722 (AD. 05 : CC 89). En 1759, l'église est blanchie à l'exception de la voûte qui sera simplement nettoyée. Les travaux sont exécutés entre le 15 et le 29 juillet par François Lazar et François Pedronne, maîtres-maçons italiens (AD. 05 : BB 14). A cette date, le chœur « cause une difformité terrible dans l'église» faute de travaux (AD. 05 : CC 131). Le pignon de la façade est surmonté d'une arcade-clocher en 1710 (AD. 05, cité dans Giordanengo, p. 83)

Le 15 septembre 1802, le conseil municipal délibère au sujet de dépenses extraordinaires «pour reconstruire à neuf le toit du parvis de l'église qui est entièrement pourri et occasionne la destruction du parvis» (AD. 05 : 3 E 3439). En 1818, une barrière en fer est placée à gauche du parvis par Gaspard Jourdan taillandier, pour éviter le passage des animaux (AD. 05 : 2 0 1065). Le 9 mai 1829 un devis estimatif de travaux urgents est proposé pour « partie de voûte à refaire à la chapelle, crépissage général [... ], corniche en plâtre de l'ordre toscan au pourtour des murs du chœur, blanchissage général de l'église, plancher sol à refaire à neuf, châssis des fenêtres à remplacer, maçonnerie pour boucher trois grandes ouvertures au mur du grenier d'abondance attenant à l'église ». Les travaux sont adjugés à Antoine Fallety le 23 mai et réceptionnés le 29 décembre 1831. En 1859 c'est la toiture qui subit des travaux exécutés par le charpentier Bonnafond, tandis que le dallage de l'église est refait en marbre de Guillestre en 1862 et le changement de celui du porche est programmé en 1863, en prévision de la prochaine visite pastorale (AD. 05 : 2 0 1065). En 1852 une arcade plein-cintre est percée dans le mur du rempart qui traverse la troisième travée du bas-côté. A la place du grenier d'abondance qui se trouvait entre la muraille et la sacristie on construit une chapelle dédiée àl1a Vierge, dont les frais de construction sont pris en charge par la famille Curnier de Lavalette (A Par. de Guillestre, cité dans Giordanengo, 1972, p. 82).

Travaux de restauration par les Monuments Historiques.

En 1913 la toiture est refaite (couverture et charpente). En 1949, le service des Monuments historiques procède au rebouchement des fissures de la voûte, à l'enlèvement des peintures et badigeons sur voûte, sur les colonnes des arcs formerets et doubleaux. La peinture faux-marbre est enlevée. Le plancher de la nef est en partie remplacé. La couverture est de nouveau refaite en 1956. En 1961 c'est au tour de celle du porche de la façade principale, de la nef et du chœur. En 1972, réfection des couvertures du versant sud de la nef et de la sacristie et restauration des maçonneries intérieures (AM.H., 81/05/61). Des sondages effectués sur la façade principale et le clocher en 1989 mettent au jour des peintures murales d'un grand intérêt (visage sur la partie basse du mm ouest du clocher). Les travaux de décroutage sont entrepris dans le courant de l'année 2003 (AC.R.M.H.).

DESCRIPTION

Situation

L'église paroissiale de Guillestre se situe sur un terrain relativement plat, dominant le Rif-Bel dont un méandre coule environ 40 m en contrebas. Elle est implantée au sommet de l'un des quartiers les plus anciens de la ville, au centre d'un tissu urbain médiéval irrégulier qui se développe au sud de l'actuelle rue Maurice Petsche. Orientée selon un axe qui place le chœur au sud, elle est précédée d'une petite place triangulaire qui donne à l'ouest sur l'ancienne rue principale de la vieille ville, aujourd'hui 1ère Grande-Rue. A l'ouest se trouvent également la chapelle des pénitents noirs de Saint-Jean-Baptiste, ainsi que le presbytère.

Le cimetière paroissial quant à lui, se développait autour de l'église, depuis la porte du prieur à l'ouest, jusqu'à la hauteur de l'ancien rempart à l'est. La rue des Processions borde l'église à l'est.

Matériaux

L'édifice est entièrement construit en gros galets et blocs de pierre irréguliers provenant du lit du Rif-Bel, noyés dans un mortier de chauxDétail de la maçonnerie du mur ouest.Détail de la maçonnerie du mur ouest.. L'ensemble des élévations est recouvert d'un enduit à la chaux récemment refait qui ne laisse apparaître le matériau de construction que dans certaines parties basses et au niveau des ouvertures. Les encadrements des baies, chaînes d'angles, contreforts, nervures des voûtes, colonnes et pilastres corniers, la corniche et la plinthe des murs, les chapiteaux ainsi que le dallage de la nef et du chœur et l'ensemble des éléments du porche sont en pierre marbrière rose locale, cormiolum en latin, cormiol ou corniol en patois, issus des carrières ouvertes dans la montagne au-dessus de Guillestre à Combe-Chauve. Les voûtes sont en tuf. La couverture est en bardeaux de bois et la flèche du clocher en moellons de tuf.

Structure et élévations intérieures

L'église, de plan approximativement rectangulaire, se compose d'un vaisseau central, d'un bas-côté, d'un chœur à chevet plat et d'une sacristie. La tour du clocher s'élève à l'angle nord-ouest de l'édifice, à droite de la façade principale. Celle-ci est précédée d'un porche appelé localement réal. A l'ouest, une construction de deux étages est accolée à l'église.

La nefVue générale de la nef vers le choeur.Vue générale de la nef vers le choeur.

Structure :

La nef se divise en trois travées voûtées d'ogives dont les branches à double chanfrein retombent sur des colonnes engagées par pénétration. Au nord, les retombées des nervures de la première travée sont en partie noyées dans la maçonnerie. A l'est, elles s'appuient sur une première colonne qui monte de fond et se termine, à environ 3 mètres du sol, par un fût hexagonal à arêtes inférieures saillantes. Celle-ci repose sur une base à chanfrein concave à congés ornés de crosses sculptées. Les deux colonnes suivantes, de forme différente, s'interrompent à environ 2 mètres de la base. Ces colonnes ont, sans doute, été tronquées et retaillées en arrondie ultérieurement.

La dernière nervure au nord de la nef retombe sur une colonnette à base polygonale. Côté ouest, la première nervure en partant du nord retombe sur une colonne engagée à fût et base cylindriques, la seconde sur une colonne plus épaisse reposant sur une base cylindrique, et la dernière sur une colonne identique reposant sur une base polygonale chanfreinée à arêtes inférieures saillantes (identique à la base de la colonne qui lui fait face, de l'autre côté de la nef, à l'entrée du chœur).

Une tribune récente occupe une partie de la première travée.

Elévations :

A l'ouest, la première travée est aveugle et les deux suivantes sont percées d'une fenêtre-haute en berceau plein-cintre sans remplage, à profond ébrasement.

Sous ces baies se trouvent deux niches plates rectangulaires au sol, couvertes d'un arc en berceau plein-cintre. Chacune d'elles accueille une chapelle. Une niche identique se retrouve à l'est dans la dernière travée avant le chœur.

Le bas-côté

Structure :

A l'est, se trouve un collatéral de plan irrégulier comprenant trois travées. La première s'ouvre sur le vaisseau central par un arc brisé à double rouleau plat retombant sur de massives colonnes appareillées engagées, par l'intermédiaire de chapiteaux à décor végétal en faible relief. Cette première travée est voûtée d'ogives à nervures de profil semi-circulaire comportant une légère saillie à leur base. La clé de voûte est sculptée d'une grosse fleur à huit pétales et gros cœur. Les nervures retombent à l'est sur des chapiteaux supportés par des cul-de-lampe Cul-de-lampe dans l'ancien choeur.Cul-de-lampe dans l'ancien choeur. et à l'ouest sur des colonnes appareillées engagées. Ces dernières forment ainsi, avec les colonnes supportant l'arc brisé ouvrant sur la nef et celle soutenant l'arc de la travée suivante, un massif composite. Le chapiteau de l'angle nord-est se compose d'une corbeille à galbe arrondi ornée de motifs en forme de cœur et d'un abaque carré dont les angles saillants au-dessus de la corbeille reposent sur des motifs à enroulement. Ces mêmes motifs se retrouvent sur le chapiteau qui lui fait face au sud-est et qui cependant semble plus récent. Il faut remarquer, notamment sur les trois colonnes de gauche en entrant dans la chapelle, que de fines pierres de calage en schiste ont été introduites entre le chapiteau et le tailloir

La deuxième chapelle latérale s'ouvre à l'est de la nef par un arc brisé à double chanfrein concave et congés moulurés.Chapelle latérale datée 1542.Chapelle latérale datée 1542. Elle est voûtée d'ogives dont les branches ont un profil à double chanfrein concave. Celle de l'angle nord-est retombe sur un culot mouluré, celle de l'angle sud-est pénètre dans une colonne appareillée montant de fond, et celles du côté sud s'appuient par pénétration dans la maçonnerie de l'arc d'entrée. L'arc doubleau qui sépare les deux travées retombe sur deux colonnes appareillées et engagées par l'intermédiaire d'un chapiteau mouluré à l'est, et d'un chapiteau à feuillage stylisé et enroulements en crosse à l'ouest. La colonne de l'angle nord-est porte une inscription datante sculptée sous le chapiteau « 1542 A[H] ou [D] ».

Au sud de cette travée on peut voir l'emprise du rempart de la ville, sur lequel la nouvelle église s'est en partie implantée au début du XVIe siècle. En effet, la voûte d'ogives de la troisième travée, dont les nervures ont le même profil que celles de la travée précédente, est à moitié noyée dans le mur d'enceinte. La maçonnerie est percée en partie basse d'un arc plein-cintre donnant accès à la chapelle de la Vierge. Cette dernière est voûtée d'arêtes et s'ouvre sur la nef par un arc brisé.

Vue générale du bas-côté vers la chapelle de la Vierge.Vue générale du bas-côté vers la chapelle de la Vierge.

Elévations :

La première chapelle (chœur de l'ancienne église) est éclairée par une fenêtre-haute en berceau plein-cintre sans remplage et à ébrasement intérieur. La partie supérieure de ce dernier est tronquée par le voûtain est de l'ogive. Un cordon en pierre marbrière règne sur le mur nord, à hauteur des chapiteaux.

La seconde chapelle est munie d'une fenêtre à tympan à jour, sous laquelle se trouve une niche au sol identique à celles déjà signalées dans la nef. Elle est flanquée à gauche d'une petite niche-crédence surmontée d'un arc en accolade.

La dernière chapelle est éclairée par une fenêtre en berceau plein-cintre sans remplage, à faible ébrasement intérieur.

Le chœurVoûte du choeur.Voûte du choeur.

Structure :

Le chœur de plan approximativement carré est couvert d'une voûte d'ogives à liernes et tiercerons. Il s'ouvre sur la nef par un arc brisé, à deux chanfreins concaves.

Elévations :

Il est éclairé au sud par une fenêtre à remplage gothique à double meneau Fenêtre axiale.Fenêtre axiale. et à l'ouest par deux fenêtre-hautes en berceau plein-cintre trilobé, sans remplage et à ébrasement intérieur.

La sacristie

La sacristie est une pièce carrée accolée à l'est du chœur, avec lequel elle communique par une porte à linteau droit. Une seconde porte permet d'accéder directement à la chapelle de la Vierge.

La partie haute du clocher. Vue prise du nord-ouest.La partie haute du clocher. Vue prise du nord-ouest.Le clocher

Structure :

Empiétant sur le porche, à l'angle et en saillie de la façade principale et de la façade sud, s'élève le clocher, tour de plan carré comprenant un sous-sol voûté, une partie inférieure comptant sept niveaux, et la chambre des cloches qui en comprend trois.

La VicairieAncienne Vicairie : élévation est.Ancienne Vicairie : élévation est.

Structure :

Édicule de plan trapézoïdal accolé au mur ouest de la nef et à l'élévation sud du clocher. Le rez-de-chaussée est actuellement aménagé en débarras. L'ancienne porte ouvrant directement sur la nef est murée. L'étage est accessible par un escalier extérieur droit parallèle à la façade.

Élévations extérieures

La nef

L'élévation ouest comporte quatre contreforts y compris celui du chevet. La porte du prieur est surmontée d'un linteau en accolade. Elle donne accès à la nef en contrebas par quelques marches.

Porte latérale dite porte du Prieur.Porte latérale dite porte du Prieur.

Deux baies plein-cintre éclairent la nef et deux ouvertures trilobées le chœur. La dernière fenêtre de la nef avant le chœur a un encadrement en galets complété par un coffrage au ciment peint faux-marbre, tout comme la première ouverture du chœur. La deuxième fenêtre du chœur (la plus au sud) a un encadrement appareil

L'élévation sud flanquée de deux pilastres corniers formant contreforts est percée d'une baie en arc brisé à encadrement appareillé.

L'élévation est comprend trois contreforts qui s'arrêtent à hauteur de l'appui des fenêtres. Celles-ci sont au nombre de cinq : les quatre premières en partant du nord correspondent à chacune des travées du bas-côté, la dernière au sud éclaire la sacristie. La première travée au nord correspond à l'élévation du chœur de l'ancienne église. Elle est séparée de la seconde travée par un léger ressaut à l'aplomb du deuxième contrefort. Les trois baies libres à linteau en bois percées en haut de l'élévation ouvrent sur le comble aménagé au-dessus du bas-côté. Les deux niveaux d'ouvertures au-dessus de la sacristie et de la chapelle de 1852 correspondent à la maison communale (ancienne école).

Le pignon nord, où se trouve le portail principal, est surmonté d'un clocher-mur à une baie. Le rampant du pignon est souligné par un cordon de section triangulaire. Un banc court à la base des murs sur toute la façade.

La porte d'entrée rectangulaire s'inscrit sous un linteau droit sculpté de remplages curvilignes et des lettres ms reposant sur des coussinets galbés en cavet. La voussure plein-cintre appareillée, à quatre rouleaux en ressauts et trois tores, repose sur des ébrasements à colonnettes engagées par l'intermédiaire d'un imposte mouluré et de pseudo-chapiteaux monolithes. Le chapiteau de l'ébrasement gauche est sculpté de remplages gothiques curvilignes, de deux coquilles et d'un cœur, celui de droite porte le même décor de remplages gothiques, deux fleurs stylisées et une croix. Le tympan ne porte aucun décor.

Une rose à dix branches est percée au-dessus du portail. Elle s'inscrit dans un encadrement carré, délimité par un corps de moulures surmonté d'une croix fleuronnée. Des traces de peinture murales à sujet figuratif sont visibles à différents endroits, notamment en partie haute, à droite de la porte (cf. dossier de programmation de travaux ME).

Le porche ou réal

Le portail est précédé d'un porche monumental hors-oeuvre en pierre de taille formant trois travées en largeur dont celle du centre est plus large que les deux autres. La travée ouest est en partie noyée dans la maçonnerie de la tour du clocher. Les voûtes sur croisée d'ogives, de même profil qu'à l'intérieur, retombent en ouvrant sur des arcs brisés. Côté façade, elles s'appuient sur des culots sculptés (cf. dossier: chapiteaux (4), culs-de-lampes (4) et côté place sur quatre colonnes, par l'intermédiaire de chapiteaux figurés (cf. dossiers). Les deux colonnes du centre reposent sur des félins stylophores La travée centrale du porche.La travée centrale du porche.cf. dossier supports zoomorphes (2) : Lions accroupis), celle de droite sur un haut socle quadrangulaire et celle de gauche sur un socle pris dans la maçonnerie d'une maison, Les nervures sculptées de deux chanfreins concaves sont identiques à celles que l'on trouve dans la nef et dans la chapelle datée 1542, Les trois clés de voûte portent un décor sculpté : MA (pour Ave Maria) dans la travée de gauche, HS (pour Iésus ?) dans celle du centre, une clé à tête losangique sur une porte de tabernacle dans celle de droite.

Du côté du mur pignon, les ogives et arcs doubleaux retombent sur des chapiteaux moulurés reposant eux-mêmes sur des culs-de-lampes figurés (cf dossier: chapiteaux (4), culs-de-lampes (4). A gauche il est décoré d'une tête d'homme feuillu. Ceux qui flanquent le portail sont ornés d'un homme moustachu assis, les mains sur les genoux, regardant chacun vers le la porte d'entrée.

Le sommet de l'élévation est souligné sur les trois côtés par une frise de lambrequins et un cordon saillant. L'angle nord-ouest de la façade, renforcé par un contrefort est en partie noyé dans la maçonnerie du clocher.

Le clocher

La base de la tour présente un fort renflement dans l'angle nord-ouest. L'arête de cet angle se prolonge également en forte saillie sur la rue (trace d'arrachement 7). Un culot du porche est fixé sur l'élévation est : il représente un ange vêtu d'une jupe ondée et qui tient dans sa main un objet non identifié (cf. dossier console d'architecture, culot), Une console est également fixée sur la façade nord du clocher, Elle est sculptée d'une tête d'homme portant des moustaches tombantes retroussées en crosse et aux oreilles feuillues. La partie supérieure de la console est identique aux culots du pignon nord.

L'entrée du clocher se fait en façade nord par une petite porte accessible par quelques degrés. Des jours en archère sont percés dans l'élévation ouest.

La partie haute du clocher.La partie haute du clocher.Dans la moitié supérieure de l'élévation, l'étage des cloches se compose de trois niveaux de baies identiques en plein-cintre, séparés par un cordon en pierre marbrière. Le premier étage comporte une seule ouverture, le second deux baies jumelées reposant sur une pile rectangulaire centrale appareillée, le troisième trois baies jumelées retombant sur des couples de colonnettes à chapiteau monolithe. La flèche est cantonnée de pyramidions, Elle est percée à sa base et à mi-hauteur de deux étages de lucarnes.

Deux cadrans solaires restaurés en 1993 sont peints au-dessus du premier cordon des élévations ouest et sud, Le premier porte l'inscription: « Soli Deo honor et gloria 1993 », le second: « Ce que l'une refuse l'autre l'apporte ».

La Vicairie

Au rez-de-chaussée, l'entrée se fait par l'ancienne porte en partie murée qui faisait environ 1,48 m de large, Il s'agit d'une ouverture rectangulaire à linteau monolithe droit reposant sur des piédroits appareillés par l'intermédiaire de coussinets galbés dont seul celui de droite est encore en place, Un tympan monolithe et un arc appareillé en plein-cintre surmontent le linteau.

Un escalier à onze degrés dessert le premier étage auquel on accède par une porte à piédroits appareillés et linteau surmonté d'une baie à encadrement en bois.

Couverture

Charpente à chevrons-portant-ferme remaniée. Toit à longs pans. Long pan à croupe pour le chœur.

SYNTHÈSE

L'église de Guillestre a été reconstruite au début du XVIe siècle à l'emplacement de l'ancienne église dont il ne reste que quelques vestiges (trois chapiteaux déposés dans la nef, lions stylophores, consoles du porche" ancien chœur, base du clocher, porte de la vicairie). Les travaux commencent en 1507 d'après le prix-fait établi le 20 juin par les consuls de la ville. Ils sont confiés à Jean Gerbon et Pierre Brun, entrepreneurs embrunais qui travaillent d'après les plans d'un certain maître Galéas, artiste d'origine probablement italienne. L'édifice qui doit être achevé en 1513, ne l'est sans doute que quelques années plus tard, sans qu'il soit possible d'affirmer s'il l'était avant 1532, date de sa consécration. Il semble que la réalisation finale corresponde fidèlement au projet de 1507.

La nouvelle église est implantée perpendiculairement au premier édifice, selon un axe nord-sud. La nef est élevée entre le nouveau chœur, bâti hors du rempart récemment achevé et le portail de l'ancienne église, au nord. L'ancien chœur, probablement du XVe siècle, devient ainsi une simple chapelle, la première à l'est de la nef. La seconde chapelle latérale quant à elle date de 1542, comme l'indique la date sculptée sur l'un de ses piliers. Sa construction a entraîné la disparition de l'une des quatre chapelles de 1507. En façade, le portail principal est précédé d'un porche qui remplace le portique de l'ancien édifice, sur le modèle de celui de l'église des Orres, daté de 1501. Les deux lions stylophores sont des rempIois du porche antérieur. Il est difficile de savoir à quelle date le nouveau porche a été achevé puisqu'entre 1545 et 1556 plusieurs habitants de Guillestre ont légué une somme d'argent «pour réparations au réal ». Selon Gérard Giordanengo qui se fonde sur des critères stylistiques, le sculpteur Jean Rostollan aurait sculpté le portail du réal de Guillestre laissant la réalisation du porche à des artisans italiens

Le clocher, dans sa partie inférieure tout au moins, est celui de l'édifice disparu. C'est ce qui explique qu'il soit décalé par rapport au reste de l'église et se trouve dans l'axe de l'ancien chœur. Les culots sans emploi qui sont encore visibles contre l'élévation orientale de la tour sont ceux de l'ancien porche.

Au début du XVIe siècle, la nef comprend au moins quatre autels : Notre-Dame de Pitié, Saint-Claude, la Trinité et Sainte-Catherine. Les chapelles Saint-Honorat, de la Trinité et de Saint-Antoine se trouvaient sous la tribune qui reposait sur des voûtes d'ogive au sud de l'ancienne nef, à l'arrière du clocher (actuelle vicairie). Elles sont alors remplacées par la sacristie. Il faut en effet attendre 1728 pour que la sacristie actuelle soit construite au-delà des remparts, à l'est du chœur. Pourtant, dès 1684 l'archevêque Charles Brulard de Genlis exige la construction d'un local commode pour conserver les ornements. L'adjudication des travaux à François Mercier et le devis de l'ingénieur Eyglun sont produits au mois de décembre 1719.

De même, le sol de l'église reste en terre battue très longtemps, puisqu'en août 1633 l'archevêque constatant que l'édifice n'est toujours pas pavé demande qu'il reçoive un plancher. Le dallage de la nef est refait en pierre marbrière de Guillestre en 1719 et celui du chœur en 1727. La dernière fenêtre de la nef, côté ouest, est sans doute celle percée en 1718 à la suite de la visite de Monseigneur d'Argenson, tandis que la seconde fenêtre du chœur date de 1724. Crépis à l'intérieur comme à l'extérieur dès l'origine, les murs de la nef sont blanchis en 1759 par des maîtres-maçons italiens. Le toit du porche en trop mauvais état est quant à lui refait en 1802. Entre 1829 et 1831 l'église qui semble en mauvais état subit des travaux d'urgence: la voûte de l'une des chapelles est en partie refaite, une corniche d'ordre toscan est prévue sur le pourtour du chœur, l'ensemble de l'édifice est blanchi, le plancher est refait à neuf, les châssis des fenêtres sont remplacés. La toiture quant à elle est réparée en 1859, tandis que le remplacement du dallage de l'allée centrale et celui du porche sont respectivement prévus en 1862 et 1863. En 1852, la chapelle de la Vierge, dite aussi Curnier de Lavalette, est construite entre le mur du rempart et la sacristie (porte la date). A cette occasion une porte est percée entre cette chapelle et la nef provoquant la disparition de l'armoire et de la niche à burettes de la deuxième chapelle de la ne.

Les travaux de l'église de Guillestre commencent en 1507 d'après un prix-fait établi le 20 juin. Ils sont confiés à Jean Gerbon et Pierre Brun, entrepreneurs embrunais qui travaillent d'après les plans de maître Galéas, artiste d'origine italienne. L'édifice qui devait être achevé en 1513 a été consacré en 1532 sous le vocable de l'Assomption. Le nouveau bâtiment est construit perpendiculairement à l'ancienne église. Le chevet neuf quant à lui s'élève à l'extérieur du rempart et l'ancien chœur, probablement du 15e siècle, devient une chapelle, la première à l'est de la nef. La deuxième chapelle latérale nord date de 1542 (porte la date). Le porche appelé aussi réal, contemporain de la reconstruction de l'église, remplace l'ancien portique dont il réutilise les deux lions stylophores. La sacristie d'abord située dans la vicairie, au sud de l'ancienne nef, est aménagée à l'emplacement actuel en 1728 (daté par source), alors que l'adjudication des travaux à François Mercier et le devis de l'ingénieur Eyglun datent de décembre 1719. Le pavage de la nef, postérieur à 1633, est refait en marbre de Guillestre en 1719 et celui du chœur en 1727. Crépis à l'intérieur comme à l'extérieur dès l'origine, les murs de la nef sont blanchis en 1759 par des maîtres-maçons italiens. Le toit du porche est refait en 1802. Entre 1829 et 1831 l'église subit des travaux d'urgence : la voûte de l'une des chapelles est en partie refaite, une corniche d'ordre toscan est prévue sur le pourtour du chœur, l'ensemble de l'édifice est blanchi, le plancher est refait à neuf, les châssis des fenêtres sont remplacés. La toiture quant à elle est réparée en 1859, tandis que le remplacement du dallage de l'allée centrale et celui du porche sont respectivement prévus en 1862 et 1863. La chapelle de la Vierge financée par la famille Curnier de Lavalette est construite au nord de la sacristie en 1852 (porte la date).

L'église de plan approximativement rectangulaire se compose d'un vaisseau central à trois travées voûtées d'ogives, d'un bas-côté comptant trois chapelles, d'un choeur à chevet plat couvert d'une voûte d'ogives à liernes et tiercerons et d'une sacristie. Les deux premières chapelles sont couvertes d'une voûte d'ogives, la troisième d'une voûte d'arêtes. Le portail principal percé en façade nord est précédé d'un porche appelé localement réal. Les voûtes d'ogives retombent sur quatre colonnes par l'intermédiaire de chapiteaux sculptés. Les deux colonnes du centre reposent sur un lion couché. Le porche est surmonté d'une rose à huit branches. A l'angle nord-ouest se dresse la tour du clocher dont la partie haute à trois niveaux d'ouvertures est couronnée par une flèche polygonale en tuf cantonnée de pyramidions. La vicairie, construction comprenant un étage carré accessible par un escalier extérieur, est adossée à l'élévation ouest de la nef. L'édifice est entièrement construit en gros galets et blocs de pierre irréguliers noyés dans un mortier de chaux. L'ensemble des élévations est recouvert d'un enduit à la chaux récemment refait. Les encadrements des baies, chaînes d'angles, contreforts, nervures des voûtes, colonnes et pilastres corniers, la corniche et la plinthe des murs, les chapiteaux ainsi que le dallage de la nef et du choeur et l'ensemble des éléments du porche sont en pierre marbrière rose locale. Les voûtes sont en tuf. La nef et le porche sont couverts d'un toit à longs pans en bardeaux de mélèze. Deux cadrans solaires sont peints, l'un sur l'élévation nord, l'autre sur l'élévation ouest du clocher.

  • Murs
    • marbre galet
    • pierre de taille enduit
  • Toits
    bardeau, tufeau en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    chevet plat ; église fortifiée ; porche latéral ; porche à lions stylophores ; clocher à pyramidions
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • sculpture
    • peinture
  • Représentations
    • coeur
    • feuille
    • enroulement
  • Précision représentations

    Les chapiteaux de la première chapelle nord (choeur de l'église du 15e siècle) portent un décor sculpté de feuilles stylisées, d'enroulement et de motifs en coeur.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH partiellement, 1911/04/04
  • Précisions sur la protection

    Eglise à l'exception de la sacristie et de la vicairie : classement par arrêté du 4 avril 1911.

  • Référence MH
  • GIORDANENGO, Gérard. La reconstruction des églises paroissiales dans le diocèse d'Embrun (XVe siècle - milieu du XVIe siècle). Dans : Congrès archéologique de France, Dauphiné, 1972. Paris : Société française d'archéologie, 1974, p. 162-181.

Documents d'archives

  • Bulle du pape Gélase II. 1118. Bibliothèque nationale de France, Paris : Mss latin 13916, f°126 v°.

  • Sentence du compromis entre Guillaume de Réotier et les syndics de Guillestre. 17 décembre 1332. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : FF 2.

  • Transaction entre Alexandre de Risoul et les consuls de Guillestre au sujet des dépenses faites par lui pour la communauté. 17 février 1336. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : FF 3.

  • Prix-fait de la reconstruction de l'église de Guillestre. 20 juin 1507. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : GG 6.

  • Consécration de l'église de Guillestre. 15 novembre 1532. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : GG 6.

  • Projet de refaire le toit de l'église de Guillestre. 25 juin 1679. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 54.

  • Extraits des ordonnances de visite de l'église de Guillestre. 25 août 1684. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : GG 7.

  • Bénédiction des deux cloches de l'église de Guillestre. 8 mars 1710. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : GG 10.

  • Prix-fait à François Auger. 13 septembre 1712. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 88.

  • Prix-fait retranché des dossiers du procès contre les décimateurs de l'église de Guillestre. 21 avril 1719. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : FF 35.

  • Prix-fait à Joseph Achard pour la couverture de la nouvelle sacristie de Guillestre. 25 novembre 1722. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 89.

  • Prix-fait à Jean et Claude Vagniat pour la voûte de la sacristie de Guillestre. 12 juillet 1722. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 90.

  • Prix-fait à Jean-Pierre Sucquet. 25 juillet 1724. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 93.

  • Quittances des frères Coutins. 1727. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 101.

  • Requête de François et Claude-François Sautier. 1728. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 93.

  • Lettres aux consuls de Guillestre par J.-B. Albert. 24 janvier 1728. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 94.

  • Etat des sommes payées pour réparation du choeur de l'église de Guillestre. 25 octobrer 1728. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 94.

  • Délibérations de Guillestre. 15 juillet - 27 août 1759. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : BB 14.

  • Observations de la communauté de Guillestre. 6 mars 1761. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : CC 131.

  • Eglise de Guillestre : ordonnances de visite, procès contre les décimateurs de l'église, travaux de la sacristie, ordonnance de la cour. 1684-1729. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : FF 33.

  • Eglise de Guillestre : quittance de la pierre du maître-autel, procédure d'estimation des travaux du choeur. 1728-1730. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : FF 34.

  • Registres de Pierre Isnel, notaire, 1545-1547. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 E 2233, 1 E 2234, 1 E 2235, 1 E 2236, 1 E 2237, 1 E 2238 (2 Mi 136, 2Mi 137, 2 Mi 138).

  • Registre des délibérations de Guillestre. 1800-1827. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 3439.

  • Administration et comptabilité communale. Travaux à l'église de Guillestre. 1818-1863. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 2 O 1065.

  • Église de Guillestre : éclairage, toiture, maçonneries, plancher, couverture. 1912-1972. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : 0081/005/0009.

  • Eglise de Guillestre : restauration du clocher, de la façade nord et du proche. 1989-1994. Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conservation régionale des Monuments historiques, Aix-en-Provence.

Bibliographie

  • ALBERT, Antoine. Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun. Embrun : Pierre-François Moyse, 1783 [1786], 2 tomes, VI-501 p. Edition 1959.

    p. 146
  • LARBITRAY. Guillestre, souvenir d'un territorial. Dans Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, 1887, p. 334-336.

  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 192
  • COLLINO, Giovanni. Le carte della Prevostura d'Oulx, fino al 1300. Pinerolo, 1908.

    p. 140
  • DARTEVELLE, Guylaine. Églises médiévales des Hautes-Alpes. Taulignan : Plein Cintre éditions, 1990. 119 p.

    p. 80
  • FORNIER, Marcellin. Histoire générale des Alpes maritimes ou Cottiennes. Paris : Champion, 1890-1892. T. 1 : 816 p. ; T. 2 : 779 p. ; T. 3 : 558 p.

    p. 510
  • GIORDANENGO, Gérard. L'église paroissiale de Notre-Dame-de-l'Aquilon à Guillestre. Dans : Congrès archéologique de France, Dauphiné, 1972. Paris : Société française d'archéologie, 1974, p. 76-90.

  • GUILLAUME, Paul (abbé). Notes sur les anciennes églises du diocèse d'Embrun (Hautes-Alpes). Dans : Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, Gap, 1884.

  • GUILLAUME, Paul (abbé). Inventaire sommaire des archives communales antérieures à 1790. Hautes-Alpes. Archives de Guillestre. 1906.

    p. X, XLI-XLII, 307, 361-362, 472.
  • GUILLAUME, Paul (abbé). Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Série E. 1916.

    p. 457
  • GUILLAUME, Paul. Guillestre et ses environs. Paris : Res Universis, 1991. 312 p.

    p. 81-82, 101-108
  • ROMAN, Joseph. Répertoire archéologique du département des Hautes-Alpes. Paris : Imprimerie nationale, 1888.

  • ROQUES, M. Les architectes et les sculpteurs lombards dans le sud-est de la France entre 1400 et 1500. Dans Arte e artisti dei laghi lombardi. I Architetti e sculttori del quatrocento. Côme, 1959.

  • SENTIS, Gabrielle. L'art du Briançonnais II : la sculpture et l'art populaire. 1974.

    p. 24-26
  • THIRION, Jacques. Alpes romanes. La Pierre-qui-vire (Yonne) : Impr. des Ateliers de la Pierre-qui-Vire et des Ateliers de l'Abbaye Sainte-Marie, 1980, 434 p.

    p. 421-423
  • THIRION, Jacques. L'influence lombarde dans les Alpes françaises du sud. Dans : Bulletin monumental, n° 128, 1970, p. 7-40.

  • TILLIER, Alain. L'église Notre-Dame de l'Aquilon à Guillestre. Ministère de la Culture, Thèse de concours ACMH, mars 1984.

  • TIVOLLIER, Jean, ISNEL, Pierre. Le Queyras (Hautes-Alpes), 2 vol. Marseille : Laffitte Reprints, 1985.

    p. 24-25

Documents figurés

  • Plan de l'église de Guillestre 1507-1532. / Dessin de M. MATHIEU, secrétaire de la mairie de Guillestre, 1883. Dans "Notes sur les anciennes églises du diocèse d'Embrun (Hautes-Alpes)" / GUILLAUME, Paul (abbé), Gap : Bulletins de la Société d’Études des Hautes-Alpes, 1884, p. 160-161.

  • Façade de l'église de Guillestre. / Dessin de Larbitray, 1887. Dans : Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, 1887, p. 336.

  • Église Notre-Dame de l'Aquillon à Guillestre : plans, élévations, coupes et détails. / Dessins d'Alain Tillier, 1984. Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conservation régionale des Monuments historiques, Aix-en-Provence.

Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2000
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général