Dossier d’œuvre architecture IA04003128 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
écuries puis maisons (actuellement ensemble de deux maisons)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Adresse rue du Couvent , rue Serpente
  • Cadastre 1816 G 209, 210  ; 2020 G 71, 72
  • Dénominations
    écurie, maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, étable, séchoir

Bien que les deux maisons forment un ensemble, il est préférable de proposer pour chacune une description de leur mise en oeuvre et organisation, qui prendra aussi en compte leur réunion tardive. En effet, la propriété se présente sous la forme de deux maisons contiguës mais distinctes qui communiquent, malgré une légère déclivité rachetée par un degré intérieur, en rez-de-chaussée surélevé.

I . Maison de la parcelle 72 (ancienne parcelle 210) :

La maison, avec une façade principale sur le mur gouttereau à l'ouest, rue Serpente, est construite sur deux niveaux : un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé prolongé par un grenier sous un toit à pan unique. Le premier niveau est construit en pierre de taille calcaire, mais l'enduit à la tyrolienne gris masque la façade, ne laissant apparaître que l'encadrement de la porte charretière lui aussi en pierre de taille avec un arc segmentaire, ainsi que la chaîne d'angle. Le reste de la maçonnerie est en moellons calcaire liés au mortier de chaux et de sable. Le rehaussement d'un étage transformant le bâtiment en maison d'habitation a entraîné la mise en oeuvre d'un escalier extérieur lui aussi en pierre de taille calcaire, avec une arche en plein cintre dans le mur d'échiffre pour laisser la lumière atteindre le fenestron de l'ancienne écurie voûtée en arc segmentaire et apporter un éclairage naturel modeste. De forme droite, il est parallèle à la façade. Une porte avec encadrement en pierre de taille, piédroit en chaînage harpé, arc segmentaire et clef passante, donne accès à la pièce de logis en rez-de-chaussée surélevé. Il n'y a pas d'escalier de distribution intérieur. Une ouverture large, manifestement moderne, apporte un éclairage à la pièce. L'avant-toit est traité en façade principale à double rang de génoise peint en blanc, à rang simple sur le gouttereau sud.

II. Maison de la parcelle 71 (ancienne parcelle 209) :

Cette maison est elle aussi le résultat de transformations profondes, puisqu'elle se déploie sur cinq niveaux à l'angle de la rue Serpente à l'ouest et de la rue du Couvent au nord : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble. La maçonnerie répond à une mise en oeuvre traditionnelle dans le village, avec des moellons calcaire liés au mortier de chaux et de sable. Elle reçoit un enduit de couvrement identique à celui de l'autre maison, à savoir une tyrolienne au ciment de couleur gris foncé. Les encadrements de la porte et des fenêtres en façade principale sur la rue du Couvent sont traités en réserve dans l'enduit et peints en blanc. Ils imitent la pierre de taille, avec pour l'arc segmentaire façonné de la porte d'entrée ainsi que pour les plate-bandes des deux fenêtres alignées formant travée, une clef passante. Au-dessus de l'entrée, à l'étage carré, un oriel sur une base polygonale à cinq côtés en béton saille sur la façade. L'étage de soubassement reçoit lui aussi un décor de faux appareil avec de faux joints peints en réserve. Le décor ne se limite pas à la façade principale : il se poursuit rue Serpente, avec une travée alignée, les deux fenêtres en rez-de-chaussée surélevé et à l'étage carré étant à l'aplomb de la porte d'accès à l'ancienne écurie devenue cellier voûtée en arc segmentaire en étage de soubassement (actuel cellier). Ce niveau ne communique pas avec l'étage de soubassement de l'autre maison.

L'entrée rue du Couvent ouvre sur un petit couloir où prend place l'escalier tournant qui se déploie jusqu'en fond de parcelle. Directement à droite, une pièce unique sert aujourd'hui de cuisine, avec dans le sol une trappe qui permet d'accéder au cellier à l'étage inférieur, grâce à une échelle de meunier. Une cheminée inscrite dans le mur ouest donnant rue Serpente servait à chauffer les lieux et surtout à cuire la nourriture. Au fond de la pièce, un degré de quelques marches permet de racheter la différence de niveau entre le rez-de-chaussée surélevé et celui de la voisine légèrement en contrebas. Cet espace tient aujourd'hui lieu de salon. L'escalier tournant mène au premier étage carré, dont la pièce donnant sur la façade rue du Couvent est éclairée par l'oriel. L'escalier tournant mène ensuite au deuxième étage carré, puis à l'étage de comble réaménagé en pièce d'habitation. Ces deux derniers étages sont éclairés naturellement par deux ouvertures en façade sud. Celle du deuxième étage carré est pourvue d'un balcon. Celle de l'étage de comble est une baie qui fait largement pénétrer la lumière. On y faisait sécher les olives. L'avant-toit est traité à un rang simple de génoise et le toit à pan unique est couvert en tuile creuse.

L'historique des deux bâtiments, qui peuvent dater chacun du 18e siècle, peut se résumer en quatre étapes, depuis la veille de la Révolution française jusqu'à la situation actuelle, et constituer une forme de retour à un état antérieur du foncier, celui initial sous l'Ancien Régime. Première étape : les deux bâtiments correspondaient vraisemblablement à deux dépendances de la demeure épiscopale (parcelle 73). Deuxième étape : l'état de section du cadastre levé de 1818 indique que chacun des deux bâtiments (l'un sur l'ancienne parcelle 209, l'autre sur l'ancienne parcelle 210) appartenait à deux propriétaires différents, respectivement le bourgeois François-Marie-René Deprats-Carros et l'architecte François Matty. Troisième étape : de toute évidence, l'un et l'autre bâtiments ont fait l'objet de modifications majeures (exhaussement, de plusieurs étages en ce qui concerne l'écurie sur l'ancienne parcelle 210) afin de les transformer en maisons d'habitation. Sans possibilité d'avancer une datation précise pour cette intervention d'ampleur, on peut imaginer des travaux réalisés dans la deuxième moitié du 19e siècle, plus vraisemblablement à la fin du 19e siècle. Quatrième étape : elle correspond à l'unification des deux maisons. Le ravalement de la façade de la maison de la parcelle 71 (ancienne parcelle 209) avec son enduit à la tyrolienne est daté de 1935, comme l'atteste une inscription sur une marche qui sert à racheter la déclivité pour accéder à l'entrée : .L.B. 1935. J.H./.MAX. (Max désignant le fils toujours propriétaire de la maison en 2009). Cette date fournit un terminus ad quem de la fusion des deux maisons pour n'en faire qu'une, selon les informations orales fournies par l'un des enfants du propriétaire à cette époque. Elle fournit également un terminus pour le changement de destination des deux espaces agricoles en étage de soubassement, les deux étables devenant l'une remise (parcelle 72), l'autre cellier (parcelle 71).

La propriété se présente sous la forme de deux maisons contiguës mais distinctes qui communiquent, malgré une légère déclivité rachetée par un degré intérieur, en rez-de-chaussée surélevé. La première maison (parcelle 72), construite en maçonnerie de moellons calcaire liés au mortier de chaux et de sable, est construite sur deux niveaux (étage de soubassement et rez-de-chaussée surélevé obtenu par rehaussement d'un étage) avec un escalier de distribution extérieur maçonné parallèle à la façade. Le toit est à pan unique couvert en tuile creuse. La maison reçoit un enduit de couvrement gris à la tyrolienne. La seconde maison (parcelle 71) répond au même principe de mise en oeuvre (maçonnerie et enduit, comme la couverture) mais elle se déploie sur cinq niveaux : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble, avec un escalier de distribution dans-oeuvre tournant et maçonné. Cette seconde maison a bénéficié d'un traitement décoratif de faux encadrement des ouvertures ainsi que d'une fausse chaîne d'angle. Un oriel a été aménagé au premier étage carré de la façade rue du Couvent. Chacune des deux maisons dispose d'une étable en étage de soubassement, voûtée d'arêtes pour la maison de la parcelle 72. Ces deux espaces ont changé de fonction : l'étable de la parcelle 72 sert de remise, celle de la maison en 71 correspond à un cellier auquel une trappe permet d'accéder depuis la cuisine située au rez-de-chaussée surélevé.

  • Murs
    • calcaire moellon crépi
    • pierre de taille crépi
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à un pan
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    A3b : maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • ornement
  • Précision représentations

    Décor de faux appareil et de faux encadrements avec de faux joints peints de couleur blanche en réserve dans l'enduit.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.

    Section G dte de Ville.
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2020
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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