Dossier collectif IA00070681 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Demeures, fermes
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    demeure, ferme
  • Aires d'études
    Saint-Bonnet-en-Champsaur
  • Adresse
    • Commune : Saint-Bonnet-en-Champsaur

Observations générales

CHATEAUX, DEMEURES de maître, FERMES : voir les observations générales du dossier collectif cantonal DEMEURES IA00070550.

Le bourg de Saint-Bonnet, capitale administrative et commerciale du Champsaur, présente du point de vue de l'habitat des caractères différents de l'ensemble du canton, essentiellement rural. Deux catégories de demeures n'ont été recensées que dans ce village : les maisons et les immeubles à logements.

A. Les maisons du centre ancien :

A l'exception de quelques bâtiments qui sont à l'évidence des exploitations agricoles, on a regroupé, faute de mieux, les constructions du bourg de Saint-Bonnet sous la dénomination MAISON. L'ancienneté du bâti, l'évolution des fonctions, ne serait-ce que depuis le début du XIXe siècle, rendent difficile une identification plus précise. Il faut cependant noter qu'un grand nombre de bâtiments présente des parties agricoles (baie fenière, porte charretière en rez-de-chaussée laissant supposer l'existence d'une remise ou d'une étable) ou commerciales (devanture de boutique). D'autre part il n'est pas toujours aisé de distinguer, dans le centre ancien, les maisons des immeubles à logements. De nombreux bâtiments ont été divisés en plusieurs logements sous la pression démographique du premier tiers du XIXe siècle puis réunis en une seule unité d'habitation dans les décennies suivantes. Par exemple la parcelle 645, 2A place Grenette (cf. dossier correspondant) était-elle à l'origine une grosse demeure ou un immeuble à logements ?

I. HISTORIQUE

Le bourg de Saint-Bonnet existe depuis le Moyen-Age et la contrainte du tracé de l'enceinte médiévale dont il ne reste aucun vestige est encore sensible dans l'organisation du centre ancien. Cependant les maisons du bourg de Saint-Bonnet ont conservé peu d'éléments anciens

- une demi-croisée sur le mur nord de la parcelle 616 réputée être l'ancien château des Lesdiguières 1

- un linteau en accolade au-dessus d'une porte murée, parcelle 688, 2, rue des Paniers (cf. dossier correspondant)

- 2 maisons avec un escalier en vis contenu dans une tour en demi hors-œuvre, peut-être de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe (cf. dossiers MAISON ?

- IMMEUBLE ? 2A place Grenette, et MAISON place du Chèvreril/place de la Tour, parcelle 661) et une troisième maison desservie par un escalier en vis dans œuvre (parcelle 652) peut-être de la même époque 2

- 2 devantures de boutique semblables à celles construites fin XVIIe ou début du XVIIIe à Montdauphin (05. Canton de Guillestre) (cf. dossiers MAISON ? - IMMEUBLE ?, 2A place Grenette et MAISON -BOUTIQUE, passage de la Tour).

La plus grande partie des constructions du centre ancien ne paraissent pas antérieures au XVIIIe siècle. Le bourg a entièrement brûlé en 1722 3 et aurait été reconstruit dans les années suivantes. Les parties basses, les structures voûtées ont pu résister à l'incendie et être réutilisées dans les reconstructions, mais c'est actuellement difficile à voir.

L'examen des dates inscrites sur les bâtiments est peu significatif. Les dates relevées sur les maisons de Saint-Bonnet sont peu nombreuses et tardives. La date la plus ancienne, 1739, gravée sur la clé du portail d'une cour est certainement un remploi.

Nombre de dates relevées, classées par décennies :

1739 : 1

de 1770 à 1780 : 7

de 1781 à 1790 : 1

de 1791 à 1800 : 1

de 1801 à 1810 : 1

de 1811 à 1820 : 2

de 1821 à 1830: 6

de 1831 à 1840 : 4

de 1841 à 1850 : 0

de 1851 à 1860 : 2

de 1861 à 1870 : 4

de 1871 à 1880 : 0

de 1881 à 1890 : 0

de 1891 à 1900 : 1

de 1901 à 1910 : 1

de 1911 à 1920 : 1

de 1921 à 1930 : 1

de 1931 à 1940 : 1 (cf. la liste des dates relevées sur les demeures de la commune)

Le bâti du centre ancien a été très transformé à la fin du XIXe siècle et dans le premier tiers du XXe siècle (Cf. infra). A la même période la périphérie s'est construite et transformée.

II. DESCRIPTION

Situation

Statut des occupants : si l'on en croit les listes nominatives du XIXe siècle le centre ancien de Saint-Bonnet était alors habité par des fonctionnaires, des rentiers, des agriculteurs, des artisans, des commerçants, des journaliers et des domestiques (cf. annexe 1).

Ces catégories sociales se répartissaient par quartiers 4. Le centre, limité par la rue Lesdiguières au nord, la place Grenette à l'est, la rue des Maréchaux au sud et une ligne perpendiculaire au chevet de l'église à l'ouest était habité par des paysans propriétaires, des commerçants et des artisans. La partie est du bourg, autour de la place du Chèvreril, du champ de foire et de la rue de Chaillol était occupée par des professions liées aux foires et marchés et au commerce du bétail : négociants, aubergistes, maréchaux-ferrants, charrons, ainsi que par quelques paysans propriétaires. Les journaliers et les domestiques se répartissaient en petits quartiers à la périphérie du bourg, autour de la rue des Paniers à l'ouest, entre la rue des Ecuries et la rue de l'Eglise au nord et autour de la cour Langevin et de la rue du Coq au sud. Quelques notables possédaient une grosse demeure à la périphérie du bourg (cf. annexe 3).

Parti d'ensemble

Le centre ancien de Saint-Bonnet présente un bâti aggloméré. Les îlots de maisons mitoyennes par le pignon occupent la totalité des parcelles : elles sont bordées par deux voies et ne possèdent pas de cour, sauf dans les parties récemment remaniées du bourg, comme le quartier des incendiés au sud de l'église.

Les caves en sous-sol sont parfois construites sous les espaces publics, rues et places (cf. par exemple les dossiers suivants : MAISON ? - IMMEUBLE A LOGEMENTS ?, 2A place Grenette. MAISON place du Chèvreril/place de la Tour).

Matériaux

Murs : moellons de pierre hourdés à la chaux, enduits à la chaux,au ciment ou à la tyrolienne (cf. tableau de repérage 1).

Voûtes blocage de moellons.

Plafonds : plâtrés ou en planches.

Sols : planchers de mélèze.

Escaliers intérieurs : en bois.

Structure

Les caves en sous-sol sont voûtées en berceau, les caves en rez-de-chaussée en berceau ou d'arêtes.

Parmi les maisons visitées une seule comporte un logis voûté d'arêtes sur trois niveaux (MAISON de commerçant, place Grenette/rue Saint-Jacques). Dans tous les autres cas les pièces d'habitation sont plafonnées.

Élévations

Dans les rues les moins passantes et les moins commerçantes (impasse de la Tour, rue du Prieuré), les façades ont souvent un aspect rustique et négligé : enduit à la chaux en mauvais état, absence d'ordonnance des baies, chambranles en bois ou en pierres grossièrement équarries.

Les façades donnant sur les rues commerçantes ou les places ont au contraire souvent été rénovées à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. Les maisons comportent généralement deux étages. Les façades ordonnancées sont couvertes d'un enduit lisse coloré et sont ornées de balcons en ferronnerie et d'un faux-appareil peint ou façonné autour des baies et sur les chaînes d'angle. Les baies en pierre de taille sont plus rares que dans les hameaux ruraux du canton.

La plupart des bâtiments étudiés comportent une façade principale rénovée et une façade secondaire peu soignée.

Les devantures de boutiques à panneaux de bois de la fin du XIXe siècle et du début du XXe sont encore assez fréquentes à Saint-Bonnet, mais toutes les modes successives en la matière sont représentées.

Toitures

Les toitures ont, comme les façades, souvent été rénovées fin XIXe ou début XXe siècle.

a. Forme :

La forme dominante est le toit à longs pans à pignons couverts. Seulement deux pignons découverts, sans doute vestiges de toitures en chaume, ont été repérés, parcelle 661 place de la Tour (cf. dossier correspondant) et parcelle 537 rue de Chaillol. Les parcelles d'angle et les maisons isolées comportent généralement un toit à croupes, les fabriques de jardin un toit en pavillon.

b. Matériau :

Au début du XVIIIe siècle les maisons du bourg étaient couvertes de paille de seigle. Après l'incendie de 1722 ce matériau fut interdit et les habitants reçurent un secours pour couvrir leurs maisons en tuile ou en ardoise. En 1789 c'était chose faite. "Le bourg de Saint-Bonnet est entièrement couvert en tuiles et ardoises, à l'exception de quatre maisons qui le sont en paille, et quatre autres en planches... Les hameaux sont entièrement couverts en paille" 5. Il n'existait pourtant à cette date ni fabrique de tuile ni carrière d'ardoise dans la communauté. Les ardoises étaient importées de Bourg-d'Oisans ou d'Orcières.

Actuellement la grande majorité des maisons est couverte de tuiles plates en écaille provenant des fabriques du Gapençais. Quelques-unes sont couvertes de fausses ardoises en fibro-ciment.

c. Avant-toit :

Au-dessus des façades non rénovées l'avant-toit est la plupart du temps ouvert. Au-dessus des façades XIXe l'avant-toit est fermé par une génoise à deux ou trois rangs parfois soulignée par une frise en briques ou un trait de peinture. Plus rarement les toitures sont fermées par une fausse corniche constituée par un lambris de bois plâtré ou par un lambris.

d. Décor :

Les toitures à croupes comportent des épis de faîtage et des girouettes en tôle découpée ou emboutie. Certaines sont figuratives.

Ex. : maréchal-ferrant au travail, parcelle 1609, sur le Champ de Foire

tonnelier ou vigneron au travail, parcelles 1153-54 route de la Motte (cf. dossier MAISON-MAGASIN DE COMMERCE-GARAGE).

e. Charpente :

Certaines grosses demeures ont, au moins partiellement, une charpente à fermes formées de deux arbalétriers, d'un poinçon, d'un entrait et d'un faux-entrait. (Cf. dossiers MAISON, place du Chèvreril/place de la Tour (parcelle 661), MAISON ?-IMMEUBLE, 2A place Grenette (parcelle645).

Mais la plupart des maisons visitées ne comportent pas de fermes de charpente. Les pannes sont simplement fixées dans les murs pignons. Cf. dossiers : MAISON rue des Maréchaux/rue Saint-Jacques (parcelle ). MAISON rue Saint-Jacques (parcelle 650). MAISON de commerçant place Grenette (parcelle 634). MAISON de commerçant impasse de l'Hôpital/rue Saint-Jacques (parcelle 671), MAISON de journalier, maison jumelée, rue du Coq (parcelles 847-48).

Nous n'avons recensé aucune charpente à fermes formées de deux arbalétriers croisés sous la faîtière et d'un entrait pourtant très fréquentes dans les hameaux ruraux.

Distribution intérieure

La plus grande partie des maisons visitées ont un escalier intérieur. Celui-ci est souvent placé dans une cage d'escalier ouvrant directement sur la rue.

Quelques maisons à logis à l'étage comportent un escalier de distribution extérieur. Il s'agit soit de grosses demeures fin XIXe ou début XXe dont le rez-de-chaussée est occupé par des dépendances soit de maisons dont les fonctions agricoles sont importantes (cf. par exemple MAISON de journalier, maison jumelée, rue du Coq) difficiles à distinguer des fermes. Il faut noter que les fermes du bourg de Saint-Bonnet ont parfois un logis à l'étage alors que les fermes du reste du canton ont toujours leur logis au rez-de-chaussée.

B. Les maisons de la périphérie

Il s'agit soit d'anciennes fermes transformées, soit de constructions du XXe siècle. Elles n'ont qu'une fonction d'habitation et illustrent toutes les modes internationales ou néo-régionales depuis le début du XXe siècle à nos jours. Elles ne forment pas un corpus suffisamment important ou cohérent pour donner lieu à des observations générales.

C. Les immeubles à logements

Datation

Adresse

Etudié

Observations

Fin XVIe-Début

XVIIe siècle

Maison?-Immeuble

2A place Grenette

11 place Grenette

x

x

groupe de 3 maisons en 1837.

Transformé en immeuble à

logements vers 1930 ?

5 route de la Corniche

x

Construit en 1937 par

E. Belmont

2e quart XXe siècle

Parcelle 1365, rue de

Chaillol

Construit en 1934 par

E. Belmont

4e quart XXe siècle

Parcelle 1276, péri-

phérie est

Parcelles 1271, 1272,

1273, périphérie est

Nouveau tableau

1J. Roman. Répertoire archéologique des Hautes-Alpes, 1888.2Cet escalier qui n'a pas été vu lors de l'enquête est mentionné par Luc Bazin dans Espace et organisation sociale d'un village des Alpes : Saint-Bonnet-en-Champsaur. Thèse de 3e cycle, Université de Provence, 1984.3Extrait du registre paroissial (1722-1742), A. C. de Saint-Bonnet, cité par L. Bazin, op. cit., p. 155.4L. Bazin, op. cit. p. 199.5Chanoine P. Guillaume. Le Cahmpsaur et le Valgaudemar en 1789. Les réponses des communautés de l'élection de Grenoble aux Etats du Dauphiné. Dans B.S.E.H.A., 1912, p. 138-145.

Château du 17e siècle ; maisons de village des 17e, 18e, 19e et 1ère moitié 20e siècle ; fermes du 18e ou 19e siècle ; immeubles à logements du 2e quart du 20e siècle

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Typologies
    un château ; 3 demeures de maître ; 17 maisons de village ; 4 maisons fermes de village ; 4 fermes ; 3 immeubles à logements
  • Toits
    ardoise, tuile en écaille, tôle ondulée
  • Murs
    • pierre
    • moellon
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudié 33
    • repéré 105
    • bâti INSEE 388

Annexes

  • Liste des édifices étudiés
Date d'enquête 1985 ; Date(s) de rédaction 1990
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général