Dossier d’œuvre architecture IA84000302 | Réalisé par ; ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
demeure (bastide)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Pertuis
  • Lieu-dit Castellane
  • Cadastre 1937 F 28
  • Dénominations
    demeure
  • Précision dénomination
    bastide
  • Parties constituantes non étudiées
    colombier, réservoir

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

Castellane, comme la plupart des bastides riveraines de la Durance à Pertuis (la Simione, le Giron, la Garderelle, la Loubière...) est située à la rupture de pente du versant, chacune occupant cette situation à sa convenance. Castellane est construite en terrain plat en haut du versant, boisé de pins.

Façade ouest, vue d'ensemble.Façade ouest, vue d'ensemble. Pigeonnier. Façade antérieure (sud).Pigeonnier. Façade antérieure (sud).

L'édifice (45 x45 m) comprend un corps de logis et des dépendances groupés en U autour d'une cour fermée par un mur percé d'une porte cochère. C'est un édifice composite, dont le noyau initial n'était constitué que de l'actuel corps de logis, lui-même disposé en U autour d'une cour intérieure (cour A), aujourd'hui encombrée d'appentis et fermée du côté nord par de grandes remises et écuries.

Les dépendances au nord du corps de logis et autres de la cour B n'ont été construits que progressivement comme en témoignent les collages qui constituent le raccord de tous les corps de bâtiment.

Un pigeonnier carré, isolé dans la pinède à quelque distance de l'édifice, a été lui-même progressivement englobé dans une maison annexe.

Matériaux et mise en œuvre

- corps de logis

Appareil de moellons et de cailloux, encadrement de baies et chaînes d'angle en pierre de taille soigneusement crépis. Seul le chambranle de la porte et les arcades aujourd'hui murées sur le côté oriental de la cour A sont en pierre de taille apparente.

- dépendances

Appareil de moellons et de cailloux grossièrement assisé à joints beurrés. Baies couvertes de linteaux de bois.

Parti général, plan, coupe

Plan en U, ouvert au nord, constitué de trois corps simples en profondeur, à un étage carré et un étage en surcroît. Chacun des corps dispose, dans la distribution actuelle, de sa propre circulation verticale. Dans le corps principal, au sud, la cage de l'escalier, centrale, commande une pièce de chaque côté ; les autres escaliers, également centraux, sont simplement encloisonnés.

Dans l'état actuel, qui respecte sans doute la disposition initiale, l'aile orientale abrite l'appartement des fermiers.

Élévations extérieures

- élévation antérieure

Ordonnancée à 5 travées. Les deux niveaux inférieurs sont constitués de baies segmentaires au nu du mur, à appui torique, à clé saillante, passante ; le troisième niveau, sauf à la travée centrale, où il y a une petite fenêtre segmentaire, est un niveau d'oculi ovales oblongs.

Façade sud, vue géométrale.Façade sud, vue géométrale. Logis. Façade latérale droite (est).Logis. Façade latérale droite (est).

- élévation latérale

Elles ont été sensiblement altérées mais ne présentent pas d'ordonnance initiale ; les deux élévations, dissemblables, reproduisent l'organisation intene des ailes sans souci de symétrie.

° l'élévation droite est la plus régulière. A chacune des 4 divisions en plan correspond une travée semblable à celles de l'élévation antérieure ; seule la fenêtre du corps principal, qui appartient à l'appartement des maîtres, possède un appui. Le premier niveau a été entièrement repensé ; il comprenait essentiellement une porte cochère en anse de panier, aujourd'hui murée, donnant vraisemblablement sur un passage.

° élévation gauche : aux trois divisions en plan correspondent non des travées mais des groupements de baies. Au premier niveau, toutes les ouvertures ont été refaites avec un linteau droit ; au deuxième niveau, on trouve de gauche à droite : deux fenêtres segmentaires sans appui, une grande fenêtre segmentaire entre deux petities fenêtres droites, dont une murée, une petite fenêtre segmentaire ; au troisième niveau sont des oculi.

- élévation sur la cour A

Ces élévations ont été en grande partie oblitérées par la construction d'appentis contre les élévations méridionale, occidentale et dans l'angle nord-est. Du côté est, deux grandes arcades en plein-cintre, à clé saillante, ouvraient sur le passage signalé plus haut ; du côté ouest, une porte segmentaire à joints vifs est recoupée par moitié.

Le surcroît est ici percé d'ouvertures rectangulaires oblongues.

Combles et couvertures

Toit à longs pans. La charpente comprend deux fermes d'arêtiers aux angles sud-est et sud-ouest, une panne faîtière et une panne sur chaque versant ; les chevrons portent un voligeage de mallons.

Tuiles creuses. Génoise à trois rangs à angles arrondis sur les élévations externes, à 2 rangs sur la cour A.

Le surcroît est occupé par les greniers carrelés de mallons carrés (15 x 15 cm) ou rectangulaires ( 23 x 10 cm).

Distribution intérieure

Les plafonds sont à poutres apparentes plâtrées (est-ouest), sauf dans l'ancienne cuisine (d), où elles sont disposées nord-sud aux deux étages. Les sols sont carrelés de mallons carrés ou de tomettes octogonales, quand ils ont été refaits.

- rez-de-chaussée

Salon a : décor de gypseries constitué de deux panneaux, un sur le trumeau, dont il ne subsiste que la frise, l'autre au-dessus de la cheminée adossée à conduit incorporé. Manteau en marbre blanc (début XIXe siècle)

Salon, panneau au-dessus de la cheminée.Salon, panneau au-dessus de la cheminée. Palier du deuxième étage, détail de la rampe.Palier du deuxième étage, détail de la rampe.

Salle b : n'a conservé aucune disposition remarquable.

Salle-à-manger c : est dotée de deux buffets d'encoignure à deux corps aux angles nord-est et sud-est ; ce dernier a été transformé en passe-plat et en passage vers la nouvelle cuisine e, construite en appentis dans la cour A, en remplacement de l'ancienne cuisine d, désaffectée.

cuisine des fermiers f : est aménagée dans ce que l'on peut interpréter comme un passage ouvert de deux arcades en plein-cintre sur la cour A et d'une porte charretière en anse de panier sur l'extérieur. Escalier à une volée à quartier tournant à marches de pierre et marches maçonnées, carrelées de mallons carrés, à nez de bois.

- premier étage

Distribution en enfilade ; tous les décors et toutes les cheminées ont été refaites.

Il existait une chapelle, dont l'emplacement n'a pu être précisé.

L'aile orientale est occupée par deux chambres, sans communication avec l'appartement des maîtres : chambre sud carrelée de mallons (17 x 17 cm), chambre nord de tomettes.

- escalier

Escalier tournant suspendu à deux volées de 9 marches tournant sur un repos. Volée du premier étage à quartier tournant (9 marches droites, 9 marches balancées). Marches maçonnées, carrelées de mallons carrés (récents) pour les premières volées, rectangulaires pour celle du premier étage. Nez de bois.

Rampe en fer forgé de type classique, à alternance de barreaux droits et ondulés sous une frise de volutes. Pilastre de départ coiffé d'une boule de laiton.

La plupart des baies (portes d'enfilades, portes des paliers, fenêtres) conservent leurs menuiseries (vantaux, volets) anciennes. La porte d'entrée conserve en outre sa serrure et ses pentures initiales.

NOTE DE SYNTHÈSE

La constitution de cet édifice, par collages successifs de corps de bâtiments, donne par son ampleur (multiplication de la surface initiale par 4,5) et sa progressivité, une image exemplaire du processus classique de formation de la plupart des maisons dispersées du pays d'Aigues.

La date, semble-t-il tardive, du logis, qui en constitue le noyau initial (fin XVIIIe, début XIXe siècle) en fait d'autre part une des ultimes bastides aristocratiques de ce pays.

Bastide de la famille de Pontevès, passée par alliance à la famille de Castellane, édifiée vers la fin du 16e siècle, entièrement reconstruite et agrandie dans la 2e moitié du 18e siècle, remaniée au 19e siècle

Vaste ensemble de corps de bâtiment disposés autour de 2 cours fermées ; corps de logis à plan en U avec élévations ordonnancées, étages desservis par un escalier principal à rampe en ferronnerie et 2 escaliers secondaires ; colombier de plan carré au sud ; réservoir au nord ; dans le corps de logis, cheminée en marbre à hotte en gypserie, menuiseries de baies

  • Murs
    • molasse
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour suspendu
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Représentations
    • tête
    • carquois
    • torche
    • rose
  • Précision représentations

    sujet : symbole de l'amour, support : dessus de cheminée

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 1968 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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