Que les blocs soient utilisés comme frise ou comme ais d'entrevous, l'iconographie demeure la même. Il s'agit d'une figuration d'une scène de chasse. La cynégétique est, au Moyen Age, un art à part entière, nécessitant des compétences reconnues, codifié et réservé à une élite. La figuration de ce thème dans une pièce d'apparat d'un édile local n'est certes pas due au hasard mais bien l'affirmation d'une appartenance à un certain milieu social.
En mettant certains blocs bout à bout, on obtient par raccord des motifs, une frise continue qui montre des seigneurs chassant à la fois le sanglier et sans doute le cerf (ou peut-être le chevreuil). 
Il peut être intéressant de comparer ces figures avec les enluminures illustrant le Livre de chasse de Gaston Phébus (ces enluminures sont tirées du manuscrit français 616 de la Bibliothèque nationale de France) datées du début du 15e siècle. Ce livre est un véritable traité de cynégétique, chaque animal y est notamment décrit ainsi que la manière de le chasser.
Le sanglier est, d'après Gaston Phébus, "une orgueilleuse et fière bête et périlleuse". Le cerf semble être, pour cet auteur, la plus noble bête que l'on puisse chasser. Le chevreuil est "une très bonne petite bête et agréable à chasser". Outre la correspondance dans le choix des bêtes représentées, on observe des similitudes dans la manière de les figurer ; ces illustrations présentent le même mouvement dynamique des chasseurs traquant les animaux : les seigneurs à cheval, armés d'épieu ou de lance, les valets à pied, traquant le gibier ou le rabattant.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.