Dossier d’œuvre architecture IA06003884 | Réalisé par
Prédal Christophe (Rédacteur)
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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  • recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
Cinéma dit Idéal puis Studio 34, actuellement boutique
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Nice - Nice
  • Commune Nice
  • Lieu-dit Médecin
  • Adresse 6 rue Maréchal-Joffre , 9 rue Longchamp
  • Cadastre 2019 KT 0011
  • Dénominations
    cinéma
  • Appellations
    Idéal, Studio 34
  • Destinations
    boutique
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

En juillet 1908 est déposée une demande de permis de construire pour élever dans le jardin de la maison Cauvin un bâtiment de deux niveaux, accolé à celle-ci (permis 2T220 654). Le déposant est un certain Gilbert Poyet et l'architecte Honoré Durante. Le terrain est triangulaire car la maison Cauvin (aussi appelée Garacci-Bensa) suivait un alignement antérieur à la création de l'actuelle rue Maréchal-joffre. Le permis ne mentionne pas la création d'un cinéma et le dessin de l'élévation de la future façade y montre des boutiques. Le nom de variétés sur le fronton peut par contre laisser penser à un établissement de loisirs. Ce sera pourtant un cinéma qui sera édifié puisque un cinéma Ideal ouvre à cette adresse (alors 4 rue Cotta, aujourd'hui 6 rue Maréchal-joffre) dès 1908 et annonce dans les journaux locaux.

En juillet 1912 l'architecte Jules Febvre dépose, pour le compte de la Société Cinématographique de la Côte d'Azur, un permis de transformation du cinéma (permis 2T271 353). Les plans de la salle correspondent à ce qui demeure aujourd'hui. Il n'y a pas d'élévation de façade et il n'est pas possible de dater la décoration de la façade actuelle (1908 ou 1912 ou avec une reprise plus tardive encore dans les années 1930) car les illustrations manquent.

En 1934, le cinéma Idéal devient Studio 34 en référence au Studio 28 créé à Paris en 1928. Il se spécialise, comme l'établissement parisien, dans la projection de films "de qualité" et de V.O. (ancêtre des cinémas classés "art et essai"). Le Studio 34 se spécialise en cinéma pornographique dans les années 1970 et ferme en 2000. Il est aujourd'hui transformé en boutique (voyagiste ) mais conserve sa façade et une partie de ses volumes intérieurs.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1908, daté par source
    • 1912, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Durante Honoré
      Durante Honoré

      Architecte niçois. Auteur de l'hôtel Carlton à Menton en 1912.

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    • Auteur :
      Febvre Jules
      Febvre Jules

      Architecte niçois, diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris le 27 mars 1890 (notamment élève de Laloux). Il revient à Nice en 1891. En 1893, il y remporte le premier prix du concours ouvert à l’ensemble de la profession pour le projet du monument du Centenaire de la réunion de Nice à la France. En 1894-1896, il fut membre du comité des bâtiments civils du département. Administrateur des Hospices, il fut aussi architecte de la Mense épiscopale et réalisa plusieurs édifices à caractère religieux : le Grand Séminaire de Cimiez en 1896, l’agrandissement du Petit Séminaire en 1930, la façade de l’église du Port en 1896, l’église Saint- Etienne de la rue Vernier en 1908, l’église Notre-Dame-Auxiliatrice en 1926-1933, Notre-Dame du Perpétuel Secours en 1927. Dans le domaine de l’architecture publique, il construisit le Mont de Piété, le pavillon des Bains, exécuta plusieurs travaux à l’Asile d’aliénés. L’architecture bancaire niçoise lui doit la Caisse d’Epargne dont il fut aussi un directeur fondateur, et le hall de la Société Générale. Il fut également l’architecte des grands magasins A la Riviéra. Il est aussi auteur de nombreux immeubles et maisons d’habitation. Il fut l’un des artisans du plan Cornudet, plan régulateur de la ville voté en 1924 et appliqué jusqu’au début des années 1960. Reconnu, il exerça des responsabilités dans la profession. Membre de la Société des Architectes du Sud-Est, puis de l’Association Provinciale des Architectes Français dont il fut le président à deux reprises, il fut nommé vice-président de la Fédération Générale des Architectes Français en 1919. Après la Première Guerre mondiale, il fut nommé architecte en chef des régions dévastées, exerçant son activité dans la région d’Arras. Sa riche carrière ne l’empêcha pas d’exercer des fonctions municipales, d’abord comme adjoint chargé des Travaux Publics et des Beaux-Arts dans la municipalité Goirand, en 1912. Réélu en 1928, le maire Jean Médecin lui confia le poste de troisième adjoint, puis de premier adjoint l’année suivante. Titulaire de nombreux ordres étrangers, plusieurs fois décoré, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur (Texte Marie-Odile Giraud).

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La salle de cinéma remplissait la quasi-totalité de l'édifice en triangle ainsi qu'une partie de la maison Cauvin-Garacci-Bensa (au rez-de-chaussée et premier étage). Néanmoins deux petites boutiques (avec étage) pouvaient prendre place dans deux coins du triangle situés sur la future rue Maréchal-Joffre. L'entrée de la salle se faisait sur la petite rue Longchamp et la sortie par la rue Maréchal-Joffre (une des vitrines actuelles de la boutique). Le cinéma, très contraint par l'exiguïté de l'espace, la faible hauteur des niveaux et l'irrégularité du plan, réussissait à développer un petit hall, un bar, un parterre s'enfonçant profondément sous la maison existante et un balcon avec deux petits retours latéraux. Ces retours latéraux, très fréquents dans les plans de cinémas de cette époque, permettaient de multiplier les bonnes places de bord de balcon, voire d'y installer des loges. Des baignoires de quatre fauteuils sont représentées en fond de balcon sur le plan de juillet 1912. La salle présente actuellement une décoration de moulures et de bandes verticales scandant le mur légèrement courbe autour de l'écran. Une partie du garde-corps du balcon en maçonnerie a disparu, remplacé par un garde-corps en verre.

L'entrée sur la rue Longchamp demeurait modeste, comme le montrent des photographies anciennes. Toute la décoration annonçant la salle se trouvait sur la nouvelle rue Maréchal-Joffre, grande artère commerçante. Sur la façade principale, ayant aujourd'hui perdu la majeure partie de son décor et la régularité de ses ouvertures, demeure une grande décoration sous fronton central. Ce pan de mur légèrement convexe (soutenu par des corbeaux) comprend un fronton courbe portant l'inscription "idéal cinéma-théâtre" avec décoration de papillons et de volutes de feuillages. Il surmonte quatre colonnes engagées entre lesquelles se situent des masques de théâtre sur un plan concave. Cela donne l'impression de constituer l'arrière d'un mur de scène. En réalité cet ensemble décoratif est décalé par rapport à la salle de cinéma, afin de constituer la centralité du bâtiment construit dans le triangle, et ne correspond pas à l'écran de la salle.

Si le rejet de l'entrée sur la face latérale peut être la conséquence de la difficulté d'établir un plan cohérent, il faut aussi le voir comme la possibilité d'insérer deux boutiques sur une artère commerçante. Enfin, il n'est pas impossible aussi, dans cette période où le cinéma est encore vu comme une distraction populaire, d'avoir ici la preuve d'une volonté de cacher quelque peu les foules faisant la queue sur le trottoir. En effet, si la parcelle est proche de la grande avenue de la ville, lieu de loisirs (l'actuelle avenue Jean-médecin), elle est aussi en limite d'un quartier en devenir recherchant la clientèle bourgeoise. D'ailleurs la façade n'arborait-elle pas la dénomination de "cinéma-théâtre" alors que la salle ne possédait ni scène ni loges.

  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Représentations
    • tête
  • Précision représentations

    Cinq masques de théâtre ornent la façade d'apparat

Z Nice repérage

  • 01-DENO lieu culturel
  • 02-CHRONO 1860-1919
  • 03-CARACTERE éclectique
  • 04-TENDANCES
  • 05-INTEGRITE partielle
  • 06-VISIBILITE bonne
  • 07-SITUATION formant ilot
  • 08-IMPLANTATION sur rue
  • 09-MATERIAUX oui
  • 10-MACONNERIE
  • 11-SUR FACADE corps en avancée
  • 12-ENTREE
  • 13-TOIT
  • 14-COMBLES
  • 15-DOME
  • 16-BELVEDERE non
  • 17-FRISE
  • 18-CERAMIQUE
  • 19-MATERIEUX GROS OEUVRE béton armé
  • 20-SITE
  • 21-LOTISSEMENT
  • 22-PERGOLA non
  • 23-JOINTS
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Nice, demande de permis de construire pour la maison Cauvin par Honoré Durante architecte, 1908. Archives communales, Nice : 2T220 654.

  • Nice, demande de permis de transformation du cinéma par Jules Febvre architecte, 1912. Archives communales, Nice : 2T271 353.

Bibliographie

  • PREDAL, René. Les cinémas à Nice des années 30 à nos jours. Dans : Revue de la cinémathèque de Nice, 2010. Collection Hors-série. 169 p. ; 22 cm.

    p. 126
  • STEVE, Michel. L'architecture à Nice 1920-1940. Nice : Serre éditeur, 2002. 207 p ; 30cm.

    p. 50

Documents figurés

  • Maison Cauvin, location Poyet [Nice], [plan de situation]. / Dessin à l'encre sur papier. Honoré Durante. 1908. Archives communales, Nice : 2T220 654.

  • Maison Cauvin, location Poyet [Nice], élévation sur rue Cotta. / Tirage de plan. Honoré Durante. 1908. Archives communales, Nice : 2T220 654.

  • Salle de cinéma rue Longchamp [cinéma idéal, Nice], plan du rez-de-chaussée. / Tirage de plan. Jules Febvre. 1912. Archives communales, Nice : 2T271 353.

  • Salle de cinéma rue Longchamp [cinéma idéal, Nice], plan du 1er étage. / Tirage de plan. Jules Febvre. 1912. Archives communales, Nice : 2T271 353.

  • Salle de cinéma rue Longchamp [cinéma idéal, Nice], coupe. / Tirage de plan. Jules Febvre. 1912. Archives communales, Nice : 2T271 353.

Date d'enquête 2019 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Ville de Nice
Prédal Christophe
Prédal Christophe

Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.

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