Le premier cimetière de Colmars se trouvait, d'après Adrien Roux, au quartier de La Coste, à l'est du bourg. Selon cet auteur, quand en 1886, la route d'Allos fut déviée sur la propriété Audemard, une grand quantité d'ossements a été mise au jour.
Une date pour le changement d'emplacement est proposée par Adrien Roux qui se fonde sur un acte notarié daté du 28 mai 1716 par lequel la communauté acquiert le terrain de l'actuel cimetière. De toute évidence, cet emplacement est déjà occupé un peu avant cette date puisque dans la visite pastorale de 1700, l'évêque évoque l'état déplorable du cimetière et le situe "à cinq cens pas de la ville", "au voisinage de la Citadelle [qui lui est] supérieure", soit à l'emplacement actuel, en contrebas du Fort de France. Le cimetière est décrit comme "ouvert de tous côtés et à tous les passans, dans le milieu une croix de bois tout penchée, le terrain du plain pied exposé à toutes les inondations d'en haut, sans fossé, sans haye ni mur".
En 1712, la situation ne semble pas s'être améliorée, dans le compte rendu de sa visite, l'évêque écrit "le cimetière est si éloigné, si ouvert de tous côtés et si indignement profané par les animaux sous prétexte de la guerre que notre douleur est grande". L'évêque ordonne donc de le clôturer et d'y placer en son centre une croix de pierre.
En 1723, ces travaux semblent avoir été faits puisque l'évêque mentionne qu'au cimetière "il ne manque qu'un verrou à la porte". On peut donc dater le cimetière du 1er quart 18e siècle dans la mesure où il s'est progressivement constitué comme tel au cours de cette période. En 1788, des réparations sont engagées sur le mur de clôture.
Dans la visite pastorale de 1858, le cimetière est décrit comme en bon état, avec une clôture "intacte" et une croix du milieu "très convenable". Dans celle de 1876, si la clôture est en bon état, la croix du milieu "a été brisée par un coup de vent, il importe de la remplacer". Elle est remplacée en 1893 grâce au legs d'Antoine Tiran, curé doyen de Colmars.
Sur le cadastre napoléonien de 1827, le cimetière ne présente pas exactement la même emprise au sol qu'actuellement. La route a été déplacée vers le sud, elle ne longe plus le cimetière. Ainsi en 1894, lorsque la commune décide d'agrandir le cimetière, elle le fait vers le sud, à l'emplacement de cette route nationale 208, emplacement qui a été cédé à la commune par l'administration des Pont et Chaussées ; l'accord du préfet des Basses-Alpes pour cet agrandissement n'est octroyé qu'en septembre 1900. Dans la délibération correspondant à cette décision, le conseil mentionne "l'état déplorable dans lequel se trouve le cimetière", l'entassement des tombes, les murs extérieurs qui "tombent en ruine". Par délibération du 7 juin 1908, après avoir fait faire les travaux de réparations et d'agrandissement, le conseil décide d'examiner un projet "d'aménagement du cimetière [...] qui consisterait dans ses grandes lignes à tracer des allées dans le cimetière et à règlementer l'ordre dans lequel doivent être creusées les fosses". Il faut attendre une délibération de 1938 pour que ce projet voit le jour et que le cimetière soit réellement organisé ; jusque là il n'existait aucune concession, les familles choisissant leur emplacement. En 1940, les travaux d'aménagement "de deux grandes allées et de plusieurs allées transversales" sont en cours. En 1984, le conseil municipal demande le concours des services de l'Equipement pour un nouvel agrandissement du cimetière.