Dossier d’œuvre architecture IA04002564 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château puis hôtel de voyageurs : Hôtel Trotabas puis Grand Hôtel du Parc
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Saint-André-les-Alpes
  • Lieu-dit Bas-Village
  • Adresse place Charles-Bron
  • Cadastre 1838 D19 3  ; 2014 AC 159
  • Dénominations
    château, hôtel de voyageurs
  • Appellations
    Hôtel Trotabas, Grand Hôtel du Parc

Historique :

Il existe à Saint-André, dès le 17e siècle au moins, et probablement bien avant, un château seigneurial qui se trouve place du Castel (actuelle place Charles-Bron), près de l'église paroissiale. Cependant la communauté de Saint-André, si elle se trouve bien soumise à une pension féodale en faveur du seigneur ainsi qu'aux droits seigneuriaux sur les mutations de propriété, le seigneur ne réside jamais au village, laissant à son lieutenant juge le soin de veiller à ses affaires, déléguant les pouvoirs locaux à des représentants de la communauté. Il en résulte une ruine de l'ancien château seigneurial : en 1723 lors de la vente d'une part de la seigneurie de Saint-André, il est mentionné que "le château est entièrement détruit" (voir Alain Collomp p. 296.)

En 1721, la seigneurie de Saint-André passe aux mains de la famille de Laugier, mentionnée également en 1774 dans le "procès-verbal de situation des territoires des communautés de Saint-André-de-Méouilles et de Troins", document dans lequel elle est dite en possession du château. Le nouveau seigneur a donc fait reconstruire un modeste château, à l'emplacement de l'ancien, sans doute dans le 3e quart du 18e siècle. Le seigneur semble passer quelques fois au cours du 18e siècle dans le village, on trouve trace de son passage dans les archives. Alain Collomp mentionne cette bâtisse comme le "château seigneurial, en face de l'église, jamais habité par les seigneurs, mais loué à plusieurs manants, guère plus grand que les auberges ou les maisons de notables". Cette datation pour le bâtiment principal sur la place de l'Eglise est confirmée par l'analyse architecturale : un édifice de type bastide avec ouvertures en arc segmentaire.

Ce seigneur, vend, peu de temps avant la Révolution, sa demeure qui est alors affectée à l'usage d'hôtellerie et reste propriété de la même famille, Trotabas, jusqu'en 1936. En 1936, sans doute à la mort de Gustave Trotabas, l'hôtel devient propriété de Mme Niel, veuve, née Jeanne-Adeline Trotabas (mentionnée dans les matrices cadastrales). Au moment de l'enquête, le bâtiment était toujours propriété d'une Mme Niel.

L'hôtel est mentionné, et recommandé, dans un guide touristique paru en 1839 : il y est question de "notre excellent hôtelier, M Trotabas. Nous avions trouvé chez lui un gîte confortable, des soins empressés, une loyauté et un bon sens parfaits." Ainsi que l'explique Raymond Collier, dans le 4e quart du 19e siècle, l'hôtel est en pleine activité avec l'arrivée du chemin de fer. C'est sans doute avec l'intensification de cette activité que la remise et les garages formant une aile en retour à l'arrière du bâtiment sont construits (ils n'apparaissent pas sur le cadastre de 1838, ni sur le plan dessiné au moment de la construction de la nouvelle église en 1847). [Carte postale] Vue générale de l'Eglise et de l'hôtel depuis l'est, 4e quart 19e siècle (?).[Carte postale] Vue générale de l'Eglise et de l'hôtel depuis l'est, 4e quart 19e siècle (?).

L'hôtel ferme une première fois juste avant la Première Guerre mondiale.

En juin 1924, Henri-Louis-Auguste Saquet (futur propriétaire de l'Hôtel Lac et Forêt, référence : IA04002581) en devient le gérant. L'hôtel change alors de nom : d'Hôtel Trotabas, il devient Grand Hôtel du Parc et est enregistré sous ce nom dans le registre du commerce. Le changement de nom en Grand Hôtel du Parc est certes lié au changement de gérant mais aussi, sans doute, à l'aménagement d'un parc d'agrément à l'arrière de l'édifice, servant également d'annexe au restaurant à la belle saison. [Carte postale] Vue générale depuis le sud-est, 1ère moitié 20e siècle.[Carte postale] Vue générale depuis le sud-est, 1ère moitié 20e siècle..

En 1942, c'est Louis-Armand Ferrier (également propriétaire de l'Hôtel Bel-Air) qui en prend la gérance et l'hôtel fait alors l'objet de travaux de rénovation. La grande salle à manger du rez-de-chaussée est créée (ou réaménagée) avec le percement de deux grandes portes-fenêtres en plein cintre donnant sur la place. Une baie du rez-de-chaussée (la deuxième) est agrandie en porte d'entrée, sans doute en raison d'une distribution intérieure différente, et notamment la création du café. Jusque là on accédait au bâtiment uniquement par une entrée désaxée, placée dans le bâtiment dans le prolongement.

Comme beaucoup d'hôtels de Saint-André, l'établissement connaît une période d'affluence au moment de la construction du barrage de Castillon, au milieu du 20e siècle.

L'hôtel est aujourd'hui fermé et laissé à l'abandon.

Description :

L'édifice a été construit au centre du vieux village, à proximité immédiate de l'église paroissiale.

Le bâtiment, dont la façade principale est tournée vers l'est, est organisé autour de la partie d'angle selon un plan général en L. Sans doute construite en premier, le bâtiment d'angle, ancienne demeure, de plan carré, présente une élévation ordonnancée à quatre travées et à trois niveaux, un rez-de-chaussée et deux étages carrées de hauteurs décroissantes ; les ouvertures sont arc segmentaire, à l'exception de la porte d'entré, plus tardive. L'ensemble est couvert d'un toit de tuiles creuses, à longs pans avec génoise à trois rangs faisant retour sur le pignon.

Cette première demeure est prolongée, au nord, par un corps de bâtiment, dont l'élévation possède un niveau de moins et dont l'étage carré est légèrement en-dessous du niveau de celui de la demeure, pour autant la communication intérieure est possible. Le bâtiment d'angle est prolongé d'autre part, à l'ouest, par une aile en retour d'équerre, formant ainsi un plan en L, abritant remises et garages sur deux niveaux.

La distribution intérieure permet une communication fluide entre les différents corps de bâtiments. Au rez-de-chaussée, en façade, on trouve deux petites pièces contiguës occupées par un café (dont l'état est bien visible sur les cartes postales [Carte postale] Vue intérieure du café, 2e quart 20e siècle.[Carte postale] Vue intérieure du café, 2e quart 20e siècle.), aux beaux jours, une terrasse était installée devant la façade. A l'arrière de ces deux pièces, se trouvent la cuisine et la buanderie qui communiquent avec les dépendances à l'arrière du bâtiment. Toujours au rez-de-chaussée, au nord du bâtiment, la grande salle à manger, double en profondeur, ouvre sur la place par trois grandes portes-fenêtres en plein cintre. On accède au premier étage par un hall tout en longueur avec un escalier tournant en fond de parcelle, hall situé à la jonction entre le bâtiment d'angle et son prolongement au nord. Ce premier étage carré et le second (pour le bâtiment d'angle) sont entièrement dédiés aux chambres.

A l'arrière du bâtiment, un grand parc a été aménagé. Des tables du restaurant y sont placées à la belle saison [Carte postale] Vue du parc.[Carte postale] Vue du parc., mais il s'agit également d'un parc d'agrément où l'on trouve encore trace de quelques fabriques comme le kiosque toujours en place au moment de l'enquête .

Demeure sans doute construite dans le 4e quart du 18e siècle par le dernier co-seigneur de Saint-André, Jean-François de Calvi. Celui-ci la vend peu avant la Révolution, elle est immédiatement transformée en hôtel, ce qu'elle restera jusqu'à sa fermeture dans le 4e quart du 20e siècle et notamment après quelques transformations et agrandissements dans les années 1930.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle

L'édifice a été construit au centre du vieux village, à proximité de l'église paroissiale.

De plan général en L, les bâtiments donnant sur la place sont principalement occupés par les pièces de réception au rez-de-chaussée et les chambres aux étages. L'aile en retour à l'arrière du bâtiment sert de remise et garage.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant
  • Énergies
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Procès-verbal de situation des territoires des communautés de Saint-André-de-Méouilles et de Troins. Novembre 1774. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : C 0024.

  • Registre analytique des commerçants, tribunal de commerce de Castellane. 1920-1944. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1026 W 007.

    Numéro d'ordre et date de l'enregistrement au registre : n°497 du 17 juin 1924.
  • Matrices cadastrales de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838-1914. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 P 1019.

  • HONNORAT, André. Conférence relative à mon pays natal. 1936. Non coté, non publié, dactylographié. Archives communales, Saint-André-les-Alpes : non coté.

    p. 9

Bibliographie

  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 271
  • COLLOMP, Alain. La maison du père : famille et village en Haute-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : P.U.F., 1983.

    p. 62, 293-299.
  • JULLIEN, J. Album pittoresque. Le touriste dans les Basses-Alpes. Digne à Saint-André. Dans : La France littéraire, tome XXXV, p.243-252, 1839.

    p. 250

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838. / Dessin à l'encre. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 073 / 001 à 028. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : AC 173 / 001 à 031 et 105 Fi 173 / 21.

    105 Fi 173
  • Haute Vallée du Verdon / St-ANDRE-les-ALPES - Station estivale (alt. 892 m.). - La Place / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 2e moitié 19e siècle. Collection particulière.

  • Gd Hôtel du Parc [de Saint-André-les-Alpes] / Carte postale, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • Route des Alpes - Saint-André-les-Alpes (B-A.) Station estivale. - Grand Hôtel du Parc / Tout le confort - Grand garage - Tel. 3 / Edit Vial - Digne / Carte postale, Edit. Vial, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • [Place de l'église à Saint-André-les-Alpes avec le Grand Hôtel du Parc] / Carte postale, Edit. Tardy, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • [Le Grand Hôtel du Parc de Saint-André-les-Alpes vu du sud-est] / Carte postale, Edit. Tardy, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • Grand Hôtel du Paric Restaurant Ferrier [de Saint-André-les-Alpes] / Carte postale, milieu 20e siècle. Collection particulière.

  • Le Gd Hôtel du Parc Restaurant Ferrier [de Saint-André-les-Alpes] / Carte postale, Edit. Tardy, 3e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • GRAND HOTEL DU PARC / ST ANDRE LES ALPES - SON LAC / Carte postale, 4e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • GRAND HOTEL DU PARC RESTAURANT / SAINT-ANDRE-LES-ALPES / (ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE) / Carte postale, 4e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • Vallée du Verdon / Auberge du Parc / FERRIER Père & Fils / St-André / LES ALPES / Carte postale, 4e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • [Grand Hôtel du Parc à Saint-André-les-Alpes, vue intérieure du bar] / Carte postale, 2e quart 20e siècle. Collection particulière.

  • [Le Grand Hôtel de Saint-André-les-Alpes, vue intérieure de la salle à manger. / Carte postale, Edit. Tardy, 2e moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • Route des Alpes - SAINT-ANDRE-les-ALPES (B.-A) / Grand Hôtel du Parc. - Confort Moderne - Grand garage - SAQUET, Propriétaire / Carte postale, Edit. Vial, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • [Le Grand Hôtel du Parc de Saint-André-les-Alpes, vue extérieure du parc] / Carte postale, Edit. Tardy, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • Haute Vallée du Verdon / Saint-André-les-Alpes / Place de l'église sous la neige. / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 4e quart 19e siècle (?). Collection particulière.

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2015
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général