Dossier d’œuvre architecture IA00128048 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château Fort
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil général des Alpes-Maritimes

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Coursegoules
  • Commune Bézaudun-les-Alpes
  • Lieu-dit le Village
  • Cadastre 1841 C 114 A 116 ; 1981 C 79, 80
  • Dénominations
    château fort
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    pigeonnier

Données historiques

Le château de Bézaudun apparaît pour la première fois dans les textes vers 1232, en tant que « castrum ». Il est très probablement fondé dans le premier tiers du XIIIe siècle, entre 1224 et 1231, lors des luttes opposant la noblesse locale au Comte de Provence et à son capitaine, Romée de Villeneuve. Après les combats, le château est entre les mains de ce dernier qui le donne à l'évêque de Vence en 1233. Par la suite le château et le fief de Bézaudun restent entre les mains des évêques de Vence jusqu'à la Révolution.

Analyse archéologique

Le château est de plan rectangulaire et comprend trois corps de bâtiment accolés : un donjon et deux logis, le second étant flanqué d'un pigeonnier.

Le donjon est visiblement le bâtiment le plus ancien conservé. Mais il remploie à la base de son élévation nord-ouest et sur une hauteur de 2 mètres, une construction plus ancienne. Celle-ci est faite de petits moellons de format souvent carré, assemblés en assises très régulières, à joints larges, sans cales.

Le donjon est un édifice de 5,35 x 6,20 m de côté, actuellement conservé sur une hauteur d'environ 8 m. Sa face nord-ouest est la seule encore visible. Elle montre des assises régulières de moellons de format plus gros que ceux de la partie remployée dans sa base. Une chaîne d'angle de pierres dressées à l'aiguille interrompt la maçonnerie de la base et descend jusqu'au rocher.

Une baie géminée s'ouvre dans cette élévation nord-ouest, à 6,50 m au-dessus du rocher. Sa niche, sans banquette, est haute de 1,05 m et large de 0,77 m ; elle est couverte d'un arc surbaissé. Une telle baie, ouverte au nordouest, se trouve dans la direction du mistral, vent qui peut être très violent. Elle n'était donc pas seulement destinée à l'éclairage mais avait aussi un rôle militaire de surveillance, du côté de l'accès. Ce type de baie se rencontre dans d'autres donjons de Provence orientale dont la construction est antérieure à l'apparition des archères, tel celui de La Bastide (Var).

Ces deux constructions (mur dont il ne reste qu'une portion en remploi et donjon) sont à placer au début du XIIIe siècle, avant 1233.La base du premier logis, accolé au sud-ouest du donjon, montre des assises de moellons plus grossiers, utilisant peu de cales et chaînées de bossages. Ce logis pourrait donc être l’oeuvre de l'évêque de Vence, dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

Vers le XVIe siècle ou le début du XVIIe siècle, le premier logis est surélevé puis un second logis lui est accolé, au sud-ouest. Le pigeonnier, qui s'élève au sud-est du second logis, utilise comme base l'angle sud et une portion du mur sud-ouest de la partie médiévale du premier logis.

Le château fort est mentionné pour la 1ère fois vers 1232, il a dû être construit peu avant. Il en subsiste le donjon. Il passe en 1233 de Romée de Villeneuve à l'évêque de Vence entre les mains duquel il reste jusqu'à la Révolution. L'évêque remanie le château à plusieurs reprises. Il construit le logis dans la 2e moitié 13e siècle. Il le surélève puis l'augmente d'un autre bâtiment vers le 16e siècle ou le début du 17e siècle.

Le château de plan rectangulaire comprend trois corps de bâtiment accolés : un donjon et deux logis, le second étant flanqué d'un pigeonnier ; le donjon et le premier niveau du logis central sont en moellons calcaires assises ; les chaînes d'angle du donjon sont en pierre de taille calcaire à bossages ; les chaînes d'angle du second logis et du pigeonnier sont en tuf.

  • Murs
    • calcaire
    • tuf
    • bossage
    • moellon
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
    • croupe
    • pignon découvert
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents figurés

  • État avant restauration : la façade postérieure vue du nord-ouest. Détail : liaison entre la construction initiale (à gauche) et le premier agrandissement (à droite). Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979., Collection particulière.

  • État avant restauration : la façade postérieure vue du nord-ouest. Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979. Collection particulière.

  • État avant restauration : vue intérieure depuis le sud (au centre : la fenêtre géminée, murée). Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979. Collection particulière.

  • État avant restauration : la façade postérieure vue du nord-ouest. Détail : l'appareil de la construction initiale. Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979. Collection particulière.

  • État avant restauration : la façade postérieure vue du nord-ouest. Détail : la fenêtre géminée. Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979. Collection particulière.

  • État avant restauration : la façade postérieure vue de l'ouest, la construction initiale (à gauche) et le premier agrandissement (à droite). Poteur, Jean-Claude, Photographie, 1979. Collection particulière.

Date d'enquête 1994 ; Date(s) de rédaction 1994
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Conseil général des Alpes-Maritimes
Articulation des dossiers