Dossier d’œuvre architecture IA04001745 | Réalisé par
  • inventaire topographique
château de Villevieille
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Val-de-Chalvagne
  • Lieu-dit Villevieille
  • Cadastre 1817 E 47 ; 1983 243C3 754
  • Précisions anciennement commune de Villevieille ; commune rattachée à
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    château de Villevieille

Composition d'ensemble

Le château est situé en contrebas du village de Villevieille. Il est composé de deux bâtiments disjoints, le bâtiment 1 correspond à l'habitation et le bâtiment 2 est une dépendance agricole.

Bâtiment 1

Le bâtiment 1 est flanqué d'une tour côté est. Il est adossé perpendiculairement au sens de la pente et il comporte cinq étages : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage de comble.

L'étage de soubassement est distribué par un couloir couvert par une voûte d'arêtes à deux travées. La partie sud-est de l'étage de soubassement est occupée par deux pièces de logis (pièces 1 et 2), dont une est couverte par une voûte d'arêtes. Les encadrements des portes, en arc plein-cintre, sont façonnés au mortier de gypse imitant des pierres de taille avec chapiteaux moulurés. Un blason en gypserie rapportée est scellé sur un mur de la pièce 1, il devait porter des armoiries peintes. Les pièces 3, 4 et 5 sont des celliers, couverts par des voûtes en berceau segmentaire. Une citerne voûtée se trouve dans l'angle nord-ouest, elle était alimentée par les eaux de toiture.

La partie nord du rez-de-chaussée surélevé est occupée par une cuisine et une resserre, la cuisine possède un plafond à la française. La partie centrale du rez-de-chaussée surélevé est occupée par un grand salon. Une grande cheminée décorée est adossée au mur sud. Le décor en gypserie est comprend deux têtes zoomorphe cornues qui encadrent le foyer. Le panneau supérieur est décoré de motifs végétaux, gravés ou en bas-relief. Le médaillon central est surmonté par une tête zoomorphe grimaçante, encadrée par deux chiens couchés (dont un manquant). La partie sud du rez-de-chaussée surélevé est occupée par un petit salon. Une cheminée décorée est à demi-engagée dans le mur nord. Le décor, également en gypserie, comprend deux cariatides qui encadrent le foyer. Le panneau supérieur comporte un médaillon central qui est flanqué de deux anges-sirènes féminins, deux têtes zoomorphes grimaçantes sont placées au-dessus et en dessous. Le reste du panneau reçoit un décor en bas-relief de fruits et d'oiseaux.

Le premier étage carré était occupé par des chambres, une chapelle privée occupait l'angle nord-est. Le plafond à caissons est supporté par des solives moulurées. Le second étage carré servait probablement en partie au logement des domestiques. La partie sud de l'étage de comble correspond vraisemblablement à un ancien pigeonnier. Un autre pigeonnier occupe le sommet de la tour, son sol est en carreaux de terre cuite, il était accessible par une trappe. Il comprend environ 280 boulins constitué de tuiles creuses horizontales soutenues par des piètements en maçonnerie. Tous ces étages sont desservis par un escalier intérieur en vis sans jour, qui occupe la tour. Les premières marches sont en pierre de taille, les autres sont en maçonnerie.

L'ensemble du bâtiment 1 est construit en moellons calcaires, les chaînes d'angles sont en gros moellons équarris. L'enduit lisse est réalisé au mortier de chaux et de gypse. Entre le deuxième et le troisième niveaux de la tour, on note la présence d'un cordon en quart-de-rond en pierre de taille de tuf. L'enduit de la tour porte un décor gravé de faux appareil rustique. Les encadrements des ouvertures sont façonnés au mortier avec linteau en bois, les vestiges d'une fenêtre à meneaux sont visibles quatrième niveau du pignon sud. Le sommet de ce même pignon porte des lauzes saillantes qui servaient de reposoir à l'ancien pigeonnier. La charpente est à fermes et le toit à longs pans est couvert en tuile creuse. L'avant-toit est constitué de trois rangs de génoises maçonnées, la saillie de rive des pignons comporte un rang de génoise.

Bâtiment 2

Le bâtiment 2 est flanqué d'une tour à l'angle sud-ouest, l'arrachement d'une autre tour est lisible à l'angle sud-est. Il est adossé parallèlement au sens de la pente et il comporte deux étages : un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé.

L'étage de soubassement est occupé par deux étables qui possèdent des accès indépendants et qui ne communiquent pas entre elles. L'étable ouest est couverte par une voûte d'arêtes à deux travées. L'étable est possède un sol caladé et elle est couverte par une voûte en berceau segmentaire. Le rez-de-chaussée surélevé est occupé par deux fenils. Le sol du fenil est constitué de l'extrados de la voûte de l'étable située en dessous. Seule la tour sud-ouest subsiste, elle est occupée par un petite remise à chaque étage.

L'ensemble du bâtiment 2 est construit en maçonnerie de moellons calcaires, les chaînes d'angles sont en pierres de taille calcaires ou en gros moellons équarris. L'enduit est à pierres vues. Au premier niveau de l'élévation nord, les portes des étables possèdent un encadrement jumelé en pierre de taille calcaire, avec un arc segmentaire. Les autres encadrements des ouvertures sont façonnés au mortier avec linteau en bois.

Au sommet des élévations nord et sud, on note la présence de deux rangées de petites niches rectangulaire en tuf ou en calcaire, dont l'intérieur est en forme de L. Chacune de ces environ 200 niches est accompagnée d'une petite lauze saillante à l'extérieur, elles correspondent à un pigeonnier extérieur.

La charpente est à pannes et le toit à longs pans est couvert en tuile creuse. L'avant-toit est constitué de deux rangs de génoises maçonnées et la saillie de rive des pignons comporte un rang de génoise. Une cour pavée s'étend entre les deux bâtiments. Un mûrier noir est planté devant l'élévation sud du bâtiment 2.

Ce bâtiment est situé sur l'ancienne commune de Villevieille. Il est localement appelé "Le Château" et son origine pourrait remonter au 17e siècle. D'après Féraud, il s'agirait d'une ancienne maison de plaisance construite par les barons de Glandèves. A l'origine, le bâtiment 1 comportait deux étages et des fenêtres à meneaux. Il a connu de nombreuses reprises, dont une restauration vers 1705. Les aménagements intérieurs datent en partie du 18e siècle. Une chapelle était installée dans l'angle nord-est de ce bâtiment, au premier étage carré. Ne subsiste aujourd'hui que la pierre d'autel, installée dans une niche de la montée d'escalier. Le bâtiment 2 date vraisemblablement du début du 18e siècle. Au vu des programmes décoratifs des cheminées, ce château servait très probablement de pavillon de chasse. Sur la Carte de Provence des Ingénieurs Géographes militaires (1764-1765) au 1/14 000e environ, les deux bâtiments apparaissent et les tours du bâtiment 2 sont bien lisibles. Ils sont accompagnés de la mention "château". Ils sont également mentionnés sur la carte de Cassini (1780-1782). Ce château et ses possessions seigneuriales ont été vendues comme Biens Nationaux à la Révolution. Sur le plan cadastral de 1817, le bâtiment 1 est dessiné avec sa tour et avec un four à pain (aujourd'hui détruit) qui forme saillie du côté nord. Le bâtiment 2 est dessiné avec ses deux tours d'angles. A cette époque, ce château est la propriété de Durandy Louis Etienne à Guillaume, qui possède les terres immédiatement environnantes mais également le quartier du Monestier et la chapelle Saint-Nicolas. Sur l'état des sections de 1817, la parcelle bâtie est nommée "Le Château", le pré voisin (parcelle 48) est nommé "Le Jardin", le champ (parcelle 49) est appelé "Le Claux" et la parcelle 50 (terre labourable) est appelée "Sainte-Anne". Deux tuiles creuses gravées ont été retrouvées dans la couverture. L'une porte simplement l'inscription gravée : "Apprenez de moy que je suis deux". L'autre porte la date 1765, accompagnée de l'inscription gravée : "Apprez cette vie nous entrons dans une autre bien différente soit en bien soit en mal". La tour sud du bâtiment 2 possédait encore des vestiges d'élévation dans les années 1950.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 18e siècle
  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier en vis sans jour
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété privée, []
  • Éléments remarquables
    cheminée

Deux cheminées remarquables ont été étudiées dans la base Palissy (Références : IM04002242 et IM04002243).

Bibliographie

  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 518-520
  • GRAC, Fernande. Les villages du val de Chalvagne. Puget-Théniers : Les Editions du Mercantour, 2005, 176 p.

    p.147

Documents figurés

  • [Vue d'ensemble du château prise de l'est.] / Photographie, vers 1955. Collection particulière

  • [Vue d'ensemble du château prise du sud-est.] / Photographie, 1956. Collection particulière

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général