Dossier d’œuvre architecture IA04000353 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
chapelle Saint-Jean-Baptiste
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Barrême
  • Commune Barrême
  • Lieu-dit Saint-Jean
  • Cadastre 1980 A 273 ; 1838 A 85
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Jean-Baptiste

La chapelle Saint-Jean a succédé sur le site du castrum à la première église paroissiale de Barrême mentionnée dans le 2e quart du 11e siècle.

Cette église, siège d'une des plus importantes paroisses du diocèse si l'on en croit les chiffres de ses contributions aux taxes ecclésiastiques du 14e au 16e siècle, fut abandonnée dans les années 1530 au profit de la chapelle Saint-Antoine située en contrebas dans le bourg. Elle était, semble-t-il, devenue trop petite et les habitants, désormais logés dans la vallée, rechignaient à monter sur la colline pour assister aux offices.

L'autorisation de transfert de la paroisse donnée en 1564 par l'évêque Jean Clausse, qui entérine l'usage établi déjà depuis une trentaine d'années (la dernière élection de sépulture dans le cimetière d'en haut remonte à 1529), donne aux habitants la permission d'employer les ruines de la vieille église pour agrandir la nouvelle, ce qui fut probablement fait. L'emplacement exact, les dimensions et la morphologie de l'ancienne église sont inconnus. La chapelle qu'on voit aujourd'hui résulte d'une reconstruction, peut-être celle opérée en 1664 à l'initiative du conseil de la communauté, qui délégua le consul Baussan pour passer le prix-fait. Les mandats de paiement délivrés la même année aux maîtres maçons Jaume Espitalier et Paul Bourrillon et au tuilier Jean-Baptiste Pellafort témoignent de la conduite effective du chantier, mais ne donnent aucune précision sur la nature des travaux. Il s'agit sans doute de l'actuelle chapelle latérale, dont la voûte à la brisure très marquée, sans doubleau ni cordon, n'est pas médiévale et peut effectivement avoir été réalisée à cette date ou dans les décennies précédentes, auquel cas la campagne de 1664 ne concernerait qu'une remise en état.

L'édifice s'appuie à l'est sur un mur plus ancien, de facture médiocre, dont on ne peut affirmer, en l'état actuel des connaissances, qu'il appartenait à l'ancienne église.

La nef actuelle fut achevée en 1732 à l'issue de 3 années de travaux financés non sans mal par la confrérie de Saint-Jean et la commune, qui venaient de faire l'acquisition d'un buste de leur saint patron.

La chapelle ainsi agrandie devint le lieu privilégié des festivités locales et ce rôle lui valut d'être épargnée par les violences révolutionnaires. L'aménagement du porche, qui permettait d'abriter le buste-reliquaire lors de son exposition annuelle à la piété des fidèles, date probablement de la seconde moitié du 18e siècle. Il est en tout cas antérieur à la confection du cadastre de 1838. Remis en état en 1848, son état actuel résulte visiblement d'une réfection très récente.

Quant à la sacristie gagnée sur le volume de la chapelle latérale par le montage d'une cloison, elle a été faite en 1850.

Description détaillée

L'édifice est composé d'une nef, d'une chapelle latérale et d'un porche.

La nef est un parallélogramme (aucun angle droit) divisé en 3 travées inégales (respectivement 3,50, 4,05 et 3,85 m) par deux doubleaux en anse-de-panier à simple rouleau peu saillant. Les voûtes d'arêtes surbaissées qui les couvrent trouveraient un appui insuffisant dans les murs gouttereaux assez minces (0,60 m) sans les contreforts, qui enveloppent les angles et étayent les retombées des doubleaux, et les 3 tirants en bois à clefs métalliques boulonnées.

Le volume a deux accès, une grande porte au sud, dont les piédroits et l'arc en plein-cintre à 6 claveaux symétriques sont taillés dans le tuf, et une petite porte communiquant à l'est avec le porche. Une arcade en plein-cintre ouvre la travée centrale sur la chapelle latérale. L'éclairage est assuré par 6 fenêtres, deux au sud de part et d'autre de la grande porte, trois à l'ouest et une à l'est, toutes en arc segmentaire et légèrement ébrasées vers l'intérieur.

La maçonnerie en blocage de moellons bruts liés au mortier de plâtre rose, n'est visible que sur les contreforts et le mur est de la 3e travée, partiellement dégagée par la chute de l'enduit au mortier de chaux gris qui la couvrait.

Ailleurs, un enduit ocre de facture récente couvre les parois extérieures et un enduit au plâtre blanc les parois intérieures.

La couverture en tuiles creuses repose apparemment sur l'extrados des voûtes, avec une saillie de rive sur chaque pignon et un avant-toit à génoise double sur chaque gouttereau.

Un petit clocher-mur, dont l'arcade en plein-cintre est couverte en bâtière, couronne le pignon sud.

La chapelle latérale qui flanque à l'est la 2e travée a un plan trapézoïdal très irrégulier. Ses murs nord et est ont la même épaisseur et forment un angle droit, mais le mur sud varie d'est en ouest de 0,95 à 1,90 m d'épaisseur et le volume interne est plus étroit à l'ouest (4,20 m) qu'à l'est (4,80 m) pour une longueur constante de 5 m.

La chapelle est couverte d'un berceau longitudinal fortement brisé, coupé par une cloison qui isole à l'est une petite sacristie.

Un enduit au plâtre blanc habille les parois internes et le même pavement en carreaux de terre cuite de 0,17 m de côté couvre son sol et celui de la nef. A l'extérieur, le vieil enduit à la chaux de couleur grise est resté en place, sauf sur la partie inférieure de l'élévation est, dont la maçonnerie assez grossière, mélange de moellons bruts et de moellons équarris liés au mortier de chaux blanc, fait à l'angle nord-est une saillie de 0,35 m d'épaisseur sur une hauteur de 3,05 m. Cette partie saillante conserve la base d'un mur plus ancien, d'alignement différent, dont l'angle nord était soutenu par un contrefort biais.

Elle repose tout du long sur un talus d'éboulis provenant de la démolition de la partie supérieure. Un toit à longs pans en tuiles creuses assis sur l'extrados de la voûte couvre la chapelle. Le porche, logé dans l'angle rentrant entre la 1ère travée de la nef et la chapelle latérale, est formé d'un simple appentis en charpente couvert de tuiles creuses, appuyé au sud sur deux piliers rectangulaires et fermé à l'est par une cloison.

Une petite porte piétonne ouvre à l'ouest sur la nef.

Un autel galbé en maçonnerie adossé au mur nord et un banc de même contre le mur est garnissent ce petit volume au sol bétonné et aux murs enduits à la chaux.

La chapelle Saint-Jean a succédé sur le site du castrum à la première église paroissiale de Barrême mentionnée dans le 2e quart du 11e siècle. Cette église fut abandonnée dans les années 1530 au profit de la chapelle Saint-Antoine située en contrebas dans le bourg où était désormais fixée la population. L'autorisation officielle de transfert de la paroisse date de 1564 et donne aux habitants la permission d'employer les ruines de la vieille église pour agrandir la nouvelle, ce qui fut probablement fait. L'emplacement exact, les dimensions et la morphologie de l'ancienne église sont inconnus. L'édifice s'appuie à l'est sur un mur plus ancien, de facture médiocre, dont on ne peut affirmer, en l'état actuel des connaissances, qu'il appartenait à l'ancienne église. La chapelle actuelle résulte d'une reconstruction en deux campagnes, aux 17e et 18e siècles. En 1664, le conseil de communauté fait faire des travaux de maçonnerie et de couverture, dont paiement est donné aux maîtres maçons Jaume Espitalier et Paul Bourrillon et au tuilier Jean-Baptiste Pellafort. Les archives ne précisent pas la nature des travaux mais il est probable qu'il s'agisse de la construction de l'actuelle chapelle latérale, dont la voûte à la brisure très marquée, sans doubleau ni cordon, peut effectivement avoir été réalisée à cette date. La nef actuelle est achevée en 1732 à l'issue de 3 années de travaux financés non sans mal par la confrérie de Saint-Jean et la commune. L'aménagement du porche, qui permettait d'abriter le buste-reliquaire du saint patron lors de son exposition annuelle à la piété des fidèles, date probablement de la seconde moitié du 18e siècle. Il est en tout cas antérieur au plan cadastral de 1838. Il a fait l'objet de travaux en 1848, mais son état actuel résulte visiblement d'une réfection très récente. Quant à la sacristie gagnée sur le volume de la chapelle latérale par le montage d'une cloison, elle a été faite en 1850.

L'édifice est composé d'une nef, d'une chapelle latérale et d'un porche. La nef est un paralléllogramme divisé en 3 travées inégales par deux doubleaux en anse-de-panier à simple rouleau peu saillant. Elle est couverte de voûtes d'arêtes surbaissées et étayée de contreforts. La chapelle latérale à l'est de la deuxième travée est de plan trapézoïdal, couverte d'un berceau longitudinal fortement brisé. Son volume est cloisonné à l'est pour former la sacristie. Le porche, logé dans l'angle rentrant entre la 1ère travée de la nef et la chapelle latérale, est formé d'un simple appentis en charpente couvert de tuiles creuses, appuyé au sud sur deux piliers rectangulaires et fermé à l'est par une cloison.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • tuf moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, []

Documents d'archives

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1708-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 18.

    1712 (p. 190-212), 1722 (p. 623-633)

Bibliographie

  • CRUVELLIER, J.-F. Histoire de Barrême. Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes,1 vol., 180 p.,1889

    p. 6, 11, 15-16, 36, 39, 40, 41-42, 61-62, 78, 101 : (1729-1732) Construction de l'actuelle nef.
  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Gap. Paris, Imprimerie Nationale, 1923, CLIII-315 p.

    p. 289, 292, 294
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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