Il existait deux chapelles associées au couvent des Augustins. Seule la plus ancienne et la plus petite des deux a survécu jusqu'à nos jours. Les ogives lombardes et les chapiteaux de son chœur laissent penser qu'elle date du 13e siècle et qu'elle est contemporaine de l'église paroissiale Saint-Victor. Elle pourrait avoir été construite peu de temps après le 15 février 1281, date du don par Charles II, comte de Provence, d'un pré aux Augustins de Castellane pour qu'ils puissent y installer leur couvent. L'église la plus grande a été édifiée plus tardivement et sa destruction date de 1875. Elle occupait toute l'aile nord du cloître selon une orientation est-ouest. L'église qui nous est parvenue occupe, elle, la moitié nord de l'aile ouest de ce même cloître selon un axe nord-sud. Les deux nefs étaient donc perpendiculaires. Ces deux églises ont été de nombreuses fois endommagées (acte de 1582 pour le rétablissement de la couverture ruinée par les guerres de religion ; église alors reconstruite par Jean Féraud ; estimation (8 janvier 1748) des dommages provoqués par les armées pendant la guerre contre l'Autriche en 1746, quand les magasins et l'hôpital furent installés dans l'église). On ne sait pas comment les deux églises se rattachaient l'une à l'autre, ni même si elles communiquaient. Certains auteurs pensent que le chœur de la chapelle actuelle était alors utilisé comme sacristie de la chapelle principale. Il n'est pas en tout cas dissocié de la grande chapelle sur le relevé cadastral de 1834. En revanche, selon les états de section de 1834, les deux travées sud de la chapelle actuelle servaient d'écurie. Elles n'ont probablement été transformées en lieu de culte qu'en 1875, lorsqu'il fallut détruire l'église la plus grande pour agrandir la route nationale qu'elle bordait. Le chœur actuel de la première église et l'écurie de 1834 devinrent alors la chapelle de l'institution Notre-Dame-du-Roc qui occupait les lieux. L'élévation nord, avec son petit clocher, date vraisemblablement de cette époque. Le 20e siècle n'a apporté que peu de transformations : les vitraux et l'enduit qui recouvre toute la maçonnerie des deux travées sud remontent sans doute aux années 1950.