Dossier d’œuvre architecture IA84000126 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
Village
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Mirabeau
  • Cadastre 1946 C  ; 1837 C
  • Dénominations
    village

HISTORIQUE

L'état des sources documentaires, d'une extrême pauvreté en ce qui concerne Mirabeau, ne permet de connaitre que peu de choses des origines du village.

La plus ancienne mention, datée de 1118, y fait apparaitre un castrum, constitué, vraisemblablement, dans les deux ou trois décennies précédentes. Ce castrum est doté, à cette date, d'une église paroissiale et de plusieurs prieurés ruraux (Saint-Michel de Béjun, Notre-Dame de l'Etang) dépendant de l'abbaye de Saint-André de Villeneuve, qui en reçut la concession probablement peu avant 1118 (une pancarte pontificale, qui énumère les possessions de l'abbaye en 1096, ne mentionne aucune de ces églises) 1.

L'occupation humaine du territoire de Mirabeau avant 1118 n'est pratiquement pas connue, aucune fouille archéologique n'y ayant jamais été pratiquée. Une tradition orale, fondée sur quelques observations ou découvertes fortuites signale pourtant la présence d'au moins un oppidum, sur les falaises bordant le défilé de la Durance, et de quelques vestiges d'habitations gallo-romaines, notamment dans le vallon à l'ouest du village. A l'époque de sa formation, la valeur stratégique du castrum de Mirabeau parait avoir été assez réduite. Le passage de la Durance n'existait pas, les grandes voies de communication (en particulier les routes reliant Aix à Forcalquier et à Manosque, par Pertuis, Grambois et Beaumont) l'évitaient.

Le village doit donc probablement sa fondation à une volonté d'occupation et de mise en valeur d'un terroir vaste, mais montagneux et aride, où l'activité pastorale prenait le pas sur l'agriculture. Du XIIe siècle, on ne possède pour Mirabeau que de laconiques mentions d'existence, respectivement datées de 1143, 1165 et 1178 2. A cette dernière date apparait une nouvelle église rurale, celle de Sainte-Madeleine (alors appelée Sainte-Marie de Roque rousse). A peine plus prolixe, le XIIIe siècle nous livre cependant quelques informations (les premières) plus précises sur les habitants du lieu. Il s'agit en premier lieu d'une transaction, passée le 19 mars 1253, entre Guillaume Cornut, seigneur de Mirabeau, assisté de ses fils Hugues et Geoffroi, et ses sujets de Mirabeau et de Beaumont : se trouvant obligés de demander à leurs vassaux une importante contribution pour payer une dette de 100 livres de viennois, Guillaume Cornut et s es fils prennent l'engagement, en contrepartie, de ne plus les imposer à l'avenir que dans des cas précis (départ en croisade ou voyage à la cour impériale, chevalerie d'un fils , mariage d'une fille ou paiement d'une rançon) et selon un tarif fixe (18 sous pour ceux qui disposent d'un a1ttelage de bœufs, 12 pour ceux qui ont des ânes, 6 sous pour ceux qui n 'ont que leurs bras) ; le document cite 20 habitants de Mirabeau (dont 3 absents ), parmi lesquels on remarque plusieurs membres d'une famille ayant pour patronyme le nom du village (de Mirabello), probablement de petits nobles, châtelains ou écuyers au service des Cornut 3 . Guillaume Cornut et ses fils n'étaient pas les seuls seigneurs de Mirabeau. Une autre famille, appelée de Villana, y possédait également des droits. Reprenant un projet élaboré par son père Ximénès de Villana, Bertrand de Villana, assisté de son oncle Pierre, céda en 1287 au roi de Sicile et comte de Provence Charles II d'Anjou, ses droits sur Mirabeau et Beaumont en échange des droits que le roi possédait à Limans (Alpes-de-Haute-Provence) dont les Villana étaient co-seigneurs 4. La cour royale ne semble pas avoir gardé bien longtemps sa part de la seigneurie de Mirabeau (Beaumont, place stratégique et commerciale, l'intéressait davantage).

En· 1290, Guillaume Cornut possè1e seul, semble-t-il, le castrum de Mirabeau 5. En 1309, Bertrand Cornut est qualifié de seigneur de Mirabeau 6 et son fils Guillaume prête hommage, le 19 décembre 1337, entre les mains de Philippe de Sanguinet, sénéchal de Provence, pour la même seigneurie 7. Mais en 1364, le seigneur de Mirabeau est un descendant des anciens comtes de Forcalquier, Guillaume Auger de Forcalquier, qui se fait concéder, moyennant 200 florins d'or, par la reine Jeanne l'autorisation d'établir sur la Durance un bac et un port et d'y percevoir un droit de passage 8. On ignore dans quelles circonstances (mariage, héritage, vente ?) et à quelle date précise la famille de Fotcalquier succéda, à la tête de la seigneurie de Mirabeau, à la famille Cornut : cette dernière semble avoir alors été en voie d'extinction.

Le nouveau seigneur, en tout cas, par l'établissement du bac sur la Durance, devait donner à Mirabeau un avenir certain. Nul doute que ce port fluvial et le nouvel itinéraire qu'il créait, quelques modestes, dans ses débuts, qu'aient été les profits qu'en tiraient le seigneur et les habitants du village, ont favorisé, sinon permis, le maintien de la petite communauté d'habitants - Mirabeau comptait, en 1315, 37 feux de queste, soit à peine 200 habitants 9 - sur un site ingrat et à une époque où les troubles et les difficultés économiques provoquèrent la désertion, complète ou partielle, de nombre de localités d'importance équivalente, voir supérieure.

Mirabeau, en effet, durant toute la période "noire" de la fin du XIVe etdu XVe siècle, ne fut, semble-t-il, jamais déserté. Son taux de dépopulation parait même avoir été sensiblement inférieur à celui des agglomérations voisines, notamment Beaumont, qui perdit au cours de la même période près de trois quarts de ses habitants : en 1471, on dénombrait à Mirabeau 22 foyers habités, soit, probablement, environ une centaine d'habitants, moitié moins qu'en 1315 10. Les seules ressources du terroir, climatiquement et physiquement très défavorisé, n'auraient certes pas permis un tel résultat. Les effets de la crise auraient donc ici été atténués par le regain de vitalité apporté au village par le trafic portuaire (on observe, dans le même temps, un net déclin du port de Pertuis) et routier (c'est l'époque où commence à s'établir, sur les territoires de Mirabeau et de Beaumont, dans la vallée de la Durance, la chaine de relais et d'auberges qui jalonne la nouvelle route de Manosque). Antoine de Forcalquier, héritier de Guillaume-Auger, prit soin de se faire confirmer par le roi René et la reine Isabelle la propriété du bac de Mirabeau 11, dont il chercha à développer la clientèle. En 1442, il encouragea ses vassaux de Grambois à utiliser ce passage de préférence à celui de Pertuis, en leur accordant une exemption du droit de naulage 12. Par son testament du 19 août 1457, il partagea ses biens entre les trois filles qu'il avait eues de sa femme Jeanne d'Agoult, leur laissant à chacune, outre les 2000 florins de leur dot, plusieurs seigneuries. L'ainée, Louise, épouse de Jean de Villemus, reçut Viens, Oppède et Gignac ; Thomasse, mariée à Antoine de la Croix, seigneur de Corbières, eut Grambois, Mirabeau et Redortiers revinrent à la dernière, Marguerite (13), qui épousa peu après Guillaume de Sabran, baron d'Ansouis. Restée veuve, sans enfant,de celui-ci, Marguerite de Forcalguier épousa en 1484 Jacques Targue, fils d'Antoine, co-seigneur du Cannet {Var), auquel elle fit don, le 18 avril 1486de tous ses biens, annulant une précédente donation qu'elle avait fait peu de temps auparavant en faveur de son neveu Lazare de la Croix 13. Jacques Targue est effectivement qualifié de seigneur de Mirabeau et agit comme tel dans un contrat de vente de 1488, par lequel il acquit d'un marchand de Pertuis, Jean de Barban, une barque destinée à équiper le port de Mirabeau. Tout n' alla pas pour le mieux de ce côté, car le contrat prévoit la possibilité pour le seigneur de Mirabeau de rendre la barque au cas où son projet de remettre en service le bac échouerait pour des raisons naturelles (si contigerit... dimitere constructionem dicti portus) ou humaines (si contigerit habere molestiam pretextu portus) : la concurrence - de la part sans doute de Pertuis et de Manosque - était aussi redoutable sur ce point que la violence des éléments 14. Jacques Targue eut aussi quelques ennuis dans son ménage. Marguerite de Forcalquier, probablement beaucoup plus âgée que lui, lui reprochant d'entretenir ouvertement des maîtresses 15 dans son château de Mirabeau, révoqua en 1493 la donation qu'elle lui avait faite et la transféra à son cousin Raymond d'Agoult 16. Mais cette révocation ne semble pas avoir eu d'effet. Pierre Targue (probablement fils d'un second mariage de Jacques fit effectivement hommage et reconnaissance au roi pour la seigneurie de Mirabeau et son port, d'un revenu annuel d'environ 800 florins, en 1541 17 mais il dut peu après céder Mirabeau à un descendant légitime des Forcalquier en la personne de Gaspard de Glandevès, arrière petit-fils de Louise, sœur ainée de Marguerite de Forcalquier 18.

Le 13 février 1551, la communauté de Mirabeau, représentée par 96 chefs de famille (plus des deux tiers de la totalité), passe une transaction avec Pierre de Glandevès, agissant en tant que père et tuteur de Gaspard, encore mineur, au sujet des impositions et redevances diverses dues par les habitants à leur seigneur. On convint que les habitants continueraient, selon la coutume, à faire à leur seigneur hommage en reconnaissance de leurs biens, à lui verser, en cas de succession ou d'aliénation de propriétés, le droit de lods et trézain, à lui payer chaque année, dans son château, le jour de la Saint-Julien (28 août), les redevances en argent qu'ils lui devaient, les redevances en nature (tasques) étant prélevées par les officiers seigneuriaux sur les lieux de production, à moudre aux moulins banaux leur blé, moyennant le droit de mouture du vingtième, à utiliser exclusivement les poids et mesures seigneuriaux, à entretenir les routes et chemins riverains de leu~ propriétés ; il leur était interdit de faire sans autorisation des défrichements, de creuser, pour quelque raison que ce soit, le sol autour du château, d'aliéner des propriétés à des personnes ou institutions religieuses (exception faite de deux vignes accordées à la confrérie du Saint-Esprit), d'utiliser, pour des actes d'intérêt public, un autre notaire que celui de la seigneurie ; le seigneur se réservait le droit d'imposer des taxes aux marchands étrangers, le quasi monopole et le bénéfice des amendes de simple police, le droit de saisir des gages sur les contrevenants ; il obtint en outre une franchise totale de taille sur ses propriétés présentes et sur ses éventuelles acquisitions dans la limite d'une dizaine d'hectares. En contrepartie, la communauté obtenait l'abolition de la banalité et la propriété du four à pain, moyennant le versement annuel de deux émines de blé par famille, le droit de fixer chaque année la date des vendanges, la liberté totale de commercer dans les limites du territoire, le droit de détourner, pour arroser leurs terres, les eaux de la fontaine du village et des rivières, à l 'exception de celles qui alimentaient les moulins, de prendre du bois, pour usage interne ou pour vendre, dans la forêt, de faire paître sur le territoire du bétail étranger tenu en métayage, l'abolition définitive des clauses de la transaction de 1253 imposant aux habitants la prise en charge du quart des frais de construction ou réparation du château et le paiement de certaines contributions. Le seigneur, enfin, s'engageait à ne jamais louer les pâturages du territoire à des étrangers 19. Ces importants privilèges, ajoutés à ceux dont les habitants jouissaient déjà - en particulier la faculté de faire gérer et défendre leurs intérêts par trois syndics cooptés chaque année et un conseil composé des principaux chefs de famille du lieu 20 - furent entérinés et confirmés par l'autorité royale 21.

En 1570, la famille de Glandevès vendit la seigneurie de Mirabeau à Jean Riqueti, procureur consul de Marseille, descendant d'un noble italien installé en Provence au XIVe siècle. Jean Riqueti se fit exempter par l'administration royale du paiement des droits de mutation 22, mais dut aussi recourir à l'autorité de celle-ci pour prendre possession de son acquisition, qui lui était contestée par d'autres descendants ou ayant-droits des anciens seigneurs 23. Il ne s'en tint pas là. En 1576, il acheta de Jean-Louis-Nicolas de Bouliers, seigneur de Beaumont et baron de la Tour-d'Aigues, le fief de Négréoux (sur le territoire de Beaumont de Pertuis) et certains droits et censives sur le territoire même de Mirabeau 24. En 1584, du même Jean-Louis·Nicolas de Bouliers, il reçut en gage du paiement de fortes dettes que celui avait contractées envers lui, la seigneurie de Beaumont. Les dettes n'ayant pas été réglées, à la mort du baron de la Tour-d'Aigues, ses héritiers tentèrent de récupérer les biens vendus ou engagés. Après un long procès, la situation fut réglée par transaction amiable, le 24 juillet 1635, au profit des petits-fils de Jean Riqueti, Thomas, seigneur de Mirabeau, et Gaspard, seigneur de Négréoux : Gaspard de Bouliers, marquis de Cental, et son fils Alphonse, vicomte de Reillanne, durent abandonner toute prétention sur les fiefs et droits vendus en 1576 et s'engager à rembourser aux Riqueti une somme de 10 mille livres pour dégager la seigneurie de Beaumont 25 ; n'ayant pu réunir cette somme, ils préférèrent d'ailleurs peu après céder définitivement Beaumont à Thomas de Riqueti. Le fils de ce dernier, Honoré de Riqueti, obtint en 1685 l'érection de la seigneurie de Mirabeau en marquisat 26.

La famille de Riqueti poursuivit également au plan local une active politique d'acquisition de terres, ce qui lui valut de nombreux conflits et procès avec la communauté de Mirabeau. La transaction de 1551 avait en effet fixé une limite aux acquisitions de biens-fonds roturiers susceptibles de bénéficier de la franchise d'impôts. Or cette limite fut vite dépassée. Un premier accord, intervenu le 4 octobre 1604 entre la communauté et Honoré Riqueti (fils de Jean), conclut que le seigneur de Mirabeau devrait payer la taille pour certaines propriétés, évaluées à 15 livres cadastrales 27. Une seconde transaction, conclue en 1628, réduisit l'estimation des biens imposables du seigneur à 10 livres. Le marquis de Mirabeau ne désarma pas pour autant et fit rendre en sa faveur deux sentences arbitrales (1626 et 1632) assimilant ses propriétés à celles des étrangers, soumises au paiement d'une partie seulement des impositions communales : en vertu de quoi Jean-Antoine de Riqueti réclama à la communauté la restitution, avec intérêts, de la taille par lui surpayée depuis 30 ans. Le 26 décembre 1716, une dernière transaction aboutit à l'affranchissement total des biens seigneuriaux, la communauté s'étant trouvée incapable de rembourser au marquis la somme considérable qu'il lui demandait 28. La défaite de la communauté couronnait tout autant les efforts des Riqueti pour asseoir et étendre leur fortune foncière que l'évolution démographique et économique du village.

La transaction de 1551 avait marqué, pour les habitants de Mirabeau, un moment particulièrement favorable de leur histoire. Dans la première moitié du XVIe siècle, en effet, la croissance démographique avait été très nette : de 22 familles en 1471, on était passé, à la date de la transaction, à plus de 96. Autre signe - et non le moindre - de la relative prospérité et du dynamisme de la commune, c'est dans cette même période que fut édifiée l'enceinte fortifiée du village (IA84000127) et dans des proportions telles que l'agglomération, en dépit de sa croissance, ne devait franchir leur limite que plusieurs siècles après. La population de Mirabeau s'accrut encore bien davantage dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le premier cadastre communal, dressé en 1599, énumère 265 propriétaires, dont 17 étrangers seulement ; il recense, dans le village 116 maisons d'habitation, 36 casaux, 10 crottes, 14 écuries et jas, entremêlés de nombreux espaces non bâtis, cours et jardins ; il n'y a aucun faubourg et un très petit nombre seulement de bâtiments s'appuient, à l'intérieur, sur le mur d' enceinte. Plus significatif encore est l'aspect des campagnes : pas moins de 51 bastides (ou habitations rurales), avec 12 casaux et une vingtaine d'écuries et de jas, dont près de la moitié sont regroupées dans cinq hameaux (les Auquiers, le Jas, les Pardigons, le Rivet et la Font) ; presque toutes sont entre les mains de petits propriétaires ; au bord de la route de Manosque, on trouve aussi deux établissements hôteliers, le Grand Logis et le logis de Clapier, on note enfin, conséquence de la période de guerres et de troubles qui s'achève alors, une douzaine de bâtiments en ruine 29.

La croissance ralentit ensuite. Vers la fin du XVIIe siècle, les effectifs de population, loin d'avoir augmenté comme dans la plupart des villages voisins (exception faite des communautés protestantes), restent stationnaires, voire en légère diminution : le vicaire de Mirabeau compte, vers 1680, environ 450 personnes de communion 30 et les commissaires affouageurs, en 1698, 85 maisons habitées et 124 chefs de famille 31. La dépression s'accentue encore au début du XVIIIe siècle, l'état de la capitation dressé en 1717 enregistre 121 chefs de famille et 472 habitants, dont 328 ne possèdent rien (ouvriers,indigents) ou trop peu pour vivre de leurs seules propriétés (fermiers, métayers) 32. Le cadastre de 1714 dénombre effectivement 184 propriétaires, dont une dizaine d'étrangers, soit près d'un tiers de moins qu'en 1599. Les parcelles bâties sont également moins nombreuses - 192, contre 277 en 1599, dont 144 dans le village (113 maisons d'habitation) et 48 dans la campagne (28 bastides) - mais plus grandes : de nombreux' regroupements et quelques agrandissements sont intervenus, surtout en ce qui concerne les bastides, presque toutes passées aux mains de nobles et de bourgeois ; des 5 hameaux de 1599, un seul, celui des Pardigons, a échappé au mouvement de concentration un autre, celui de la Font, ne contient plus qu'une bergerie ; 8 bastides isolées, abandonnées, sont tombées en ruine, alors que 3 nouvelles ont été créées ; d'une manière générale, l'écart s'est creusé entre gros et petits propriétaires, au détriment des seconds : l'impression d'ensemble est bien celle d'un appauvrissement de la masse des villageois, qui rejoint et explique la malheureuse transaction de 1716 33. En effet le marquis de Mirabeau détenait, depuis quelques -décennies déjà, en plus du château et des trois moulins banaux, deux bastides importantes, l'auberge du Grand Logis et un grand nombre de terres 34. Il ne s'en tint pas là : en 1789, l'inventaire de ses biens ajoute aux propriétés déjà mentionnées un moulin à huile et quelques bâtiments d'exploitation rurale dans le village, huit bastides (dont quatre régies par des fermiers) parmi les plus considérables du terroir (les Pardigons, les Quatre Tours, Marconil), l'auberge de Clapiers et le Petit Cabaret, sans compter le bac sur la Durance, qui rapportait 2.700 livres par an et de nombreuses autres propriétés sur le territoire de Beaumont 35.

Pour la communauté de Mirabeau, la conjoncture devait rester plutôt défavorable durant le premier tiers du XVIIIe siècle : 108 chefs de famille en1720, d'après l'état de la capitation 36, 94 seulement (et 108 maisons habitées) en 1728 selon le procès-verbal d'affouagement 37. Elle s'améliora sans doute un peu par la suite, car on voit les chiffres se relever : 124 maisons habitées et 618 habitants en 1765 38, environ 700 paroissiens en1787 39.

[...]

Dans ces mêmes années se situent d'importants travaux à l'église, l'établissement de la nouvelle mairie et de l'école et l'amorce d'une sorte de petit faubourg au nord du vieux village, en direction de la route N. 573.

Vers le milieu du siècle cependant, les premiers effets de l'exode rural dû à la révolution industrielle commencèrent à se faire sentir. Mirabeau, en 1857, n'avait déjà plus que 678 habitants 40 et sa population continua, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à diminuer rapidement. L'établissement, en 1868, de la voie ferrée et de la gare de Mirabeau (ligne Marseille-Grenoble) ne fit que contribuer au dépeuplement, en provoquant le déclin de l'agriculture vivrière traditionnelle. En 1896, le nombre des habitants était tombé à 480 ; en dépit de sa situation en bordure de voies de communication importantes, le commerce et l'industrie étaient nuls à Mirabeau, la seule subsistante des trois anciennes foires annuelles, celle du mardi de Pentecôte, n'était plus du tout fréquentée, à cause de la concurrence du marché hebdomadaire de Pertuis 41 ; quant aux auberges, jadis florissantes, qui bordaient la route de Manosque, le remplacement du bac par un pont, d'abord puis la construction du chemin de fer leur avaient retiré leur clientèle.

Les deux guerres mondiales du début du XXe siècle ont achevé de vider le village. Depuis l'achèvement de la seconde, cependant, l'évolution des techniques et des productions agricoles, l'abandon progressif des anciennes cultures (blés à farine, amandier) ainsi que des activités pastorales et forestières (bois de chauffe et charbon de bois) au profit de la viticulture intensive, des blés à semoule et dans une moindre mesure, des cultures fruitières et maraichères (surtout dans la plaine) ont modifié profondément le paysage rural et les conditions de vie et contribué au ralentissement de l'exode rural. Le développement du tourisme, d'autre part, a créé de nouvelles activités, amené de nouveaux résidents. Surtout, l'installation, à faible distance de l'autre côté de Durance, du centre d'études nucléaires de Cadarache a apporté à Mirabeau (comme à son voisin, Beaumont) un regain de vitalité. La population,qui atteignait à peine 260 habitants en 1961, est remontée en 1968 à 287 et continue aujourd'hui à s'accroître. Le village lui-même s'est peu modifié, mais ses abords, en particulier au nord et à l'ouest, se sont couverts de pavillons entourés de jardins.

DESCRIPTION

Situation

Le territoire communal de Mirabeau, l'un des plus vastes du canton (3 200 hectares) est aussi l'un des plus accidentés et des plus pauvres. Près des deux tiers de sa superficie sont boisés. Une haute chaîne de collines (point culminant, Saint-Sépulcre, 589 m) borde, au sud, la Durance qu'elle resserre dans un étroit défilé. Au nord, d'autres chaînes plus petites occupent les confins vers Grambois et Beaumont. Le terrain cultivé se situe au centre, dans une bande formée, à l'ouest, par de hauts plateaux suspendus entre les collines, à l'est par les vallées du Rivet et de la Conche, deux petits affluents de la Durance qui descendent des plateaux. Le village s'est implanté au milieu de la zone de culture, entre les deux vallons de la Conche (au nord) et du Rivet (au sud), sur la pente ouest d'une longue colline dont l'autre versant regarde la plaine de Durance. Climatiquement, le site, assez exposé au mistral, vaut davantage par sa salubrité que par son agrément.

A l'égard des voies de communication, la situation a beaucoup évolué au cours des temps. Assez défavorisé à l'origine, puisque placé dans une zone montagneuse, à l'écart des grands axes de circulation auquel il n'était relié que par des chemins vicinaux (par Pertuis, Grambois ou Beaumont), Mirabeau a ensuite conquis un avantage avec la création du bac sur la Durance. Le développement du trafic de ce bac, à partir de la fin du XVe siècle, lui a assuré, plusieurs siècles durant, une position privilégiée à proximité de la route d'Aix à Manosque et Sisteron. Malgré l'importance prise par cette route aujourd'hui, la situation de Mirabeau parait, paradoxalement, moins avantageuse : le remplacement du bac par un pont lui a retiré son rôle d'étape. Les anciens chemins vicinaux ont également beaucoup perdu d'importance, à l'exception de celui de Pertuis, devenu la R. N. 573 (route de Cavaillon à Mirabeau, raccordée à la R. N. 96 d'Aix à Sisteron).

Milieu naturel

Le site du village est constitué par le versant et le pied d'un éperon prolongeant le flanc ouest de la colline. Le château occupant le sommet de l'éperon, l'agglomération s'est d'abord concentrée sur la pente, assez vive, en contrebas, puis s'est étalée, plus bas encore, sur le replat qui sépare les deux vallons de la Conche et du Rivet ; plus récemment enfin, elle s'est étendue, au nord, sur les coteaux du vallon de la Conche.

Milieu construit

Le milieu construit s'adapte étroitement au terrain. Sur la pente, où s'est établie la partie la plus ancienne du village, le parcellaire est fragmenté, irrégulier, desservi par d'étroites ruelles parallèles aux courbes de niveau. Dans la partie plane, plus récemment construite, le parcellaire s'élargit, s'aère (nombreux jardins, cours et espaces vides), les rues deviennent plus spacieuses et rectilignes. Les accroissements modernes se présentent sous la forme d'un habitat pavillonnaire dispersé sans ordre.

Date

Feux

de

queste

Chefs

de

famille

Maisons

Propriétaires

Communiants

Habitants

1315

37

1471

22

1551

+ de 96

1599

169

248

vers 1680

450

1698

124

85

1714

155

174

1717

121

472

1720

108

1728

94

108

1765

124

618

1787

env. 700

1800

555

1836

736

1842

195

721

1857

678

1896

480

1961

259

1968

287

Evolution de la population

URBANISME

Limites

Le village médiéval ne parait pas avoir jamais été fortifié. Une clause de la transaction passée en 1253 entre le seigneur et les habitants obligeait ces derniers à contribuer pour le quart aux dépenses de construction et d'entretien du château seigneurial, ce qui fait supposer que celui-ci servait, en cas de besoin, de refuge aux villageois dépourvus de moyens de défense. L'agglomération à cette époque lointaine n'a donc probablement pas connu de limites précises. Son étendue même demeure, faute de documents, hypothétique. Elle devait s'étendre approximativement sur la moitié oriental du village actuel, sur les pentes de l'éperon, et couvrait peut-être le talus assez abrupt situé immédiatement au pied du château - talus aujourd'hui vide de toute construction et en majeure partie annexé au château, mais occupé, au milieu du XIXe siècle encore, par quelques bâtiments privés.

Au XVIe siècle, la croissance démographique provoqua la construction d'un nouveau quartier, entre le vieux village et l'église. Une enceinte fortifiée fut érigée vers le milieu du siècle (avant 1564), dont l'ample périmètre devait, jusqu'à la fin de l'ancien régime, suffire à contenir l'agglomération. La limite qu'elle constituait ne fut en effet dépassée, bien timidement, qu'au XIXe siècle. Aujourd'hui encore , malgré l'extension de l'habitat périphérique, la majeure partie de l'agglomération reste confinée dans le périmètre des anciennes fortifications.

Circulations

Vue aérienne verticale prise de l'est.Vue aérienne verticale prise de l'est.

Le réseau interne des voies de circulation a peu évolué. Les ruelles étroites en demi-cercles concentriques, qui desservent le vieux village n'ont pratiquement pas subi de modification de tracé. Quelques-unes, par endroits, ont été élargies par le rachat et la démolition de certaines parcelles anciennement construites.

L'ancienne place, située au bas de la pente nord-ouest, à la jonction entre le vieux village et le quartier de l'église, a conservé son rôle de centre d'animation. Agrandie, au sud, par la destruction partielle d'une maison (parcelle 260 du cadastre de 1837), elle a vu doubler sa superficie par l'aménagement, au début du XXe siècle, d'une vaste esplanade ombragée de platanes sur l'emplacement de l'une des portes et d'un tronçon de l'ancienne enceinte fortifiée. De cette place partaient, en étoile, les principales voies de communication : au nord, par la porte fortifiée contigüe, les chemins vers Beaumont, Grambois et la Tour-d'Aigues ; à l'est, la rue menant au château ; au sud-est, la rue de la Madeleine, vers la porte du même nom ouvrant sur le chemin du bac ou du pont ; au sud, la rue et la porte du Rivet ; à l'est, la rue et la porte de l’Église, en direction de Pertuis et La Bastidonne. Ce système n'a pas changé topographiquement mais a perdu totalement son rôle depuis la création de la route N. 573, qui détourne hors du village toute la circulation entre Pertuis et la route des Alpes (N. 96), et l'abandon du vieux chemin du pont (qui descendait le vallon du Rivet) ; il ne sert plus, aujourd'hui, qu'à la circulation interne.

Répartition des fonctions

Elle a connu, pour autant qu'on puisse le savoir (en l'absence de toute information sur la période médiévale), assez peu de modifications. La place regroupe toujours les quelques établissements de commerce du village, l'église demeurant à l'écart, dans l'angle sud-ouest de l'agglomération. Depuis le début du siècle, la mairie s'est établie, avec l'école et la poste, à peu de distance au nord de la place, dans la rue reliant celle-ci à la R.N. 573.

ANALYSE ARCHITECTURALE

Si aucune maison n'a été jugée digne d'être étudiée, on peut cependant se faire une idée de l'importance du village par les vestiges conservés sur les élévations extérieures, à parts égales pour la ville haute et pour la ville basse où se trouvent cependant des maisons en meilleur état.

Sur les vingt six maisons qui conservent un élément de décor ou de structure notable, douze ont encore une ou plusieurs croisées ou demi-croisées, soit isolées, soit ayant manifestement fait partie d'une ordonnance, croisées : 277 - 256 - 239 - 167 - 325 ; demi-croisées : 211 - 253- 168 ; fenêtre à meneau : 319 (avec cavets) ; tel est le cas des maisons 316, 278. Mais on pourrait y ajouter par exemple la maison 324 dont la porte, datable du XVIIe siècle devait s'accompagner de croisées dans les étages. Les baies sont dépourvues de décor à l'exception d'un appui mouluré parfois (listel, quart-de-rond, listel). Seule la maison 234 conserve une porte et une croisée d'angle de même modénature que l'on pourrait dater de la fin du XVIe siècle.

Maison. Vue d'ensemble prise de l'ouest.Maison. Vue d'ensemble prise de l'ouest.

Si l'on excepte deux portes à accolade (164 - 325), les vestiges les plus anciens sont représentés par quelques maisons :

- maison 164 avec sa porte couronnée d'une sorte d'entablement (actuellement détruit) ouvrant sur une cage d'escalier rampe sur rampe dont les arcs d'entrée gardent la même modénature ainsi que les impostes.

- maison 239 : son degré extérieur abrité par un auvent est une disposition de type rural dont la datation reste incertaine. La croisée chanfreinée s'accompagne, dans un intérieur très dénaturé, de deux éviers de pierre aménagés dans l'épaisseur des murs.

- maison 227 : porte en plein cintre avec une grosse clé végétale grossièrement sculptée - début XVIIe siècle ?

- maison 194 : porte en plein cintre chanfreinée.

- maison 249 : porte comparable à celle de la maison 324 ; entre l'arc et l'oculus, on a regravé dans le ciment la date de 1650.

Toutes ces maisons de caractère massif et sobre ont été remodelées et repercées au XVIIe siècle avec des baies en arc en segment, généralement plus petites que les croisées. Le décor reste inexistant ou fort simple (283, 294) une seule date 1788 est gravée sur la clé de la porte en arc en segment d'une maison démolie (217).

Une seule maison de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe présente une porte au décor architecturé et une travée de quatre niveaux : au troisième un balcon est porté par deux consoles reposant sur les piédroits de la fenêtre du deuxième niveau. Cette fantaisie architecturale est assez inattendue ici. Maison. Façade nord, vue d'ensemble.Maison. Façade nord, vue d'ensemble.

Notons, pour le XIXe siècle, quelques éléments intéressants :

- maison 254 : un cadran solaire peint mais illisible.

- maison 220 : façade peinte en ocre jaune avec fausses fenêtres peintes en noir.

- maison 324 : porte charretière ouvrant dans la façade postérieure sur l'impasse ; anse de panier creusée d'un profond chanfrein, avec clé et impostes cubiques ; chasse-roues polygonaux.

Enfin, seul élément visible de distribution intérieure, une conduite semi cylindrique creusée sur la façade de la maison 319, en provenance d'un évier.

1BM Avignon, ms. 2401, Histoire de l'abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon par Dom Chantelou, f° 152 v°. 2 Ibidem, f° 156 v°, 159 v° : ALBANES (chanoine J.H.), Gallia Christiana Novissima, tome I, Aix, Instrumenta, X. 3A.C. Beaumont, II 8, Vidimus de la transaction passée en 1253 entre Guillaume Cornut et ses vassaux de Mirabeau et de Beaumont, 11 décembre1309 (copie du XVIe siècle). 4A.D. 13 (Marseille), B 384.5A.D. 13 (Marseille), B 814, f° 4.6A.C. Beaumont, II 8, Vidimus de la transaction passée en 1253 entre Guillaume Cornut et ses vassaux de Mirabeau et de Beaumont, 11 décembre1309 (copie du XVIe siècle).7A.D. 13 (Marseille), B 514.8Vente confirmée en 1440 par le roi René (AD 13 (Marseille), B 12, f° 144.9BARATIER (Ed.), la démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris, 1961, p. 169.10Ibidem.11A.D. 13 (Marseille), B 12, f° 144 et 145.12B.M. Carpentras, ms. 709, pièce 74, Confirmation des franchises et privilèges de la communauté de Grambois par Antoine de Forcalquier, 20 mars1442.13A.D. 13 (Marseille), B 26, f° 190 v° et suivants.14A.D. 84, Série E Notaires, Etude Barriol de Pertuis, n° 32.15On trouve, en 1551, parmi les membres du conseil de la communauté, un sieur Eriey Targue : est-ce un bâtard légitimé de l'ancien seigneur de Mirabeau ?16B. Arbaud, Aix, ms. MQ 503, f° 131.17A.D. 13 (Marseille), B 790, f° 205.18La cession dut se faire par transaction : Pierre Targue garde Redortiers dont il est encore seigneur en 1573 et qu'il transmettra à ses filles (cf. ISNARD (M-Z.), Etat documentaire et féodal de la Haute-Provence, Digne, 1913, p. 303).19A.C. Mirabeau, AA 1.20A.C. Mirabeau, BB 1, f° 3, 10.21Notamment, en 1564, par le roi Charles IX, A.D. 13 (Marseille), B 58, f° 144. 22A.D. 13 (Marseille), B 62, f° 298-299.23A.D. 13 (Marseille), B 63, f° 1, Arrêt du conseil portant main-levée sur la seigneurie de Mirabeau au profit de Jean Riqueti, 9 février 1572 ; B 1302, f° 484, Procès-verbal de saisie de la seigneurie de Mirabeau, 21 avril 1572.24A.C. Mirabeau, AA 1, Transaction du 24 juillet 1635.25Ibidem.26A.D. 13 (Marseille), B 111, f° 215.27A.C. Mirabeau, AA1.28Ibidem.29A.C. Mirabeau, CC 1.30A.D. 13 (Marseille), G 310, pièce 7.31BARATIER (Ed.), op. cit., p. 169.32A.C. Mirabeau, CC 3.33A.C. Mirabeau, CC 2.34A.C. 13 (Marseille) , B 800, f° 108, Dénombrement du marquisat de Mirabeau, 26 novembre 1687. 35B.M. Aix, ms 1624. (1489).36A.C . Mirabeau, CC 3 ; une autre pièce du même fonds, non cotée, estime à la même date, la population à environ 800 habitants : ce chiffre est manifestement erroné et ne peut être retenu (il s'agit d'un rôle des habitants en état de porter les armes pour la garde du bac pendant l'épidémie de peste de 1720).37BARATIER (Ed.), op. cit., p. 169.38Ibidem.39ACHARD, Description... de la Provence ancienne et moderne . .. , Aix, 1787, tome II, p. 133.40COURTET (J.), Dictionnaire... des communes du département de Vaucluse, Avignon, 1857, p. 223.41BANCAL (M.), Arrondissement d'Apt, monographies communales, Cavaillon,1896, p. 190.

Petit bourg castral créé entre 1096 et 1118, contrôlant un passage secondaire de la Durance ; développement limité jusqu'au milieu du 14e siècle ; site de versant à pente assez forte, plan en éventail sous le château, voirie radio concentrique, tissu dense, église extérieure ; 37 feux de queste en 1315 ; entre 1358 et 1470, diminution d'environ 50% de la population ; au 16e siècle, croissance rapide favorisée par l'activation du trafic routier (nouvel itinéraire Aix-Manosque) ; construction de l'enceinte fortifiée englobant l'église et un grand quartier neuf à voirie orthogonale ; 16 maisons en 1599 ; appauvrissement massif des habitants et chute démographique au 17e siècle (85 maisons en 1698) , remontée après 1730 (618 habitants en 1765, 700 en 1787) , stagnation dans la 2e moitié du 19e siècle, Exode rural précoce et important (277 habitants en 1968) ; renouveau actuel dû à la proximité du centre d'études nucléaires de Cadarache, 410 habitants en 1975.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : Temps modernes , (incertitude)
  • Typologies
    bourg castral du 12e siècle à plan en éventail
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • Confirmation par le roi René en faveur d'Antoine de Forcalquier de la possession du bac de Mirabeau, 11 avril 1440 ; même confirmation par la reine Isabelle, 21 mai 1440. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 12.

    f° 144-145.
  • Actes divers concernant la seigneurie de Mirabeau, 1444-1486. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 26.

    f° 190 v° et suivants.
  • Confirmation des privilèges de la communauté de Mirabeau par le roi Charles IX, 1564. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 58.

    f° 144.
  • Remise de lods à Jean Riqueti pour l'achat de la seigneurie de Mirabeau, 1570. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 62.

    f° 298-299.
  • Arrêt du conseil portant main levée sur la seigneurie de Mirabeau en faveur de Jean Riqueti, 9 février 1572. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 63.

    f° 1.
  • Erection en marquisat de la seigneurie de Mirabeau, juillet 1685. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 111.

    f° 215.
  • Echange des seigneuries de Limans et de Mirabeau et Beaumont entre le roi Charles Ier et Bertrand de Villana, 13 août 1287. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 384.

  • Hommage rendu au roi Robert par Guillaume Cornut pour la seigneurie de Mirabeau, 19 décembre 1337. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 514.

  • Aveu et dénombrement de la seigneurie de Mirabeau, 16 novembre 1541. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 790.

    f° 205.
  • Aveu et dénombrement du marquisat de Mirabeau, 26 novembre 1687. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 800.

    f° 108.
  • Reconnaissances en faveur de la cour royale à Pertuis, 1290. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 814.

    f° 4.
  • Procès-verbal de saisie de la seigneurie de Mirabeau, 21 avril 1572. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : B 1302.

    f° 484.
  • Réponse du vicaire de Mirabeau à un questionnaire de l'archevêché concernant sa paroisse, s.d. (vers 1680). Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : G 310.

    Pièce 7.
  • Etude notariale Barriol de Pertuis. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : série E notaires.

    N° 32, vente par Jean de Barban à Jacques Targue, seigneur de Mirabeau, d'une barque, 1488.
  • Vidimus, établi le 11 décembre 1309, de la transaction passée entre Guillaume Cornut, seigneur de Mirabeau, et ses fils Hugues et Geoffroy, seigneurs de Beaumont, et leurs hommes de Mirabeau et de Beaumont, au sujet de la levée des impôts, en 1253. Archives communales, Beaumont-de-Pertuis : II 8.

  • Transactions passées entre le seigneur et la communauté de Mirabeau, 1551-1716. Archives communales, Mirabeau : AA 1.

  • Délibérations du conseil de la communauté de Mirabeau, 1556-1557. Archives communales, Mirabeau : BB 1.

  • Cadastre de la communauté de Mirabeau, 1599. Archives communales, Mirabeau : CC 1.

  • Cadastre de la communauté de Mirabeau, 1714. Archives communales, Mirabeau : CC 2.

  • Etats de la capitation [Mirabeau], 1717-1720. Archives communales, Mirabeau : CC 3.

  • Histoire de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon par dom Chantelou. Bibliothèque municipale, Avignon : ms 2401.

    f° 152 v°, 156 v°, 159 v°.
  • Censier général de la baronie de la Tour-d'Aigues, XVIe-XVIIIe siècle. Musée Arbaud, Aix-en-Provence : ms. MQ 503.

    f° 131.
  • Confirmation des privilèges de la communauté de Grambois par Antoine de Forcalquier, 20 mars 1442. Bibliothèque municipale Inguimbertine, Carpentras : ms. 709.

    Pièce 74.
  • Papiers concernant la famille Riqueti de Mirabeau, XVIIIe siècle. Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence : ms. 1624 (1489).

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    Vol. 2, p. 303.
  • ALBANES, Joseph-Hyacinthe. Gallia Christiana Novissima. Tome 1 : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron. Montbéliard : Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.

  • BANCAL, M. Monographies communales d'après les documents recueillis par les instituteurs. Arrondissement d'Apt. - Cavaillon : Imprimerie-librairie Mistral, 1896, 227 p.

    P. 190.
  • BARATIER, Edouard. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle. Paris : S.E.V.P.E.N. , 1961, 255 p.

    P. 169.
  • COURTET, Jules. Dictionnaire géographique, historique, archéologique et biographique des communes du département du Vaucluse. Avignon : Bonnet fils, 1857, 385 p.

    P. 223.
  • ISNARD, Marie Zéphirin. Etat documentaire et féodal de la Haute-Provence. Digne : imprimerie Vial, 1913, 496 p.

    P. 303.
Date(s) d'enquête : 1970; Date(s) de rédaction : 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers