Historique
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1030 ; puis au 13e siècle sous le nom de Moriers.
Moriès dépend, sous l'Ancien Régime, du diocèse de Sénez et de la viguerie de Castellane. C'est alors une seigneurie, fief de la famille de Chailan (ou Chaillan) à partir de la fin du 16e siècle et jusqu'à la Révolution. Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. [Détail de la feuille 195-22 : vallée de l'Asse de Moriez].
Ces seigneurs de Chaillan font édifier dans le bourg de Moriez un premier château, dit Vieux Château, probablement dans la première moitié du 16e siècle. Vers le milieu du 17e siècle, la famille quitte ce Vieux Château, dont une partie est toujours visible, pour le Château Neuf qui se trouve de l'autre côté de la route de Saint-André à Hyèges. Leurs biens sont saisis à la Révolution.
La communauté de Moriez connaît sa plus forte croissance sous l'autorité de cette famille, juste avant la Révolution. Ainsi 5 chronogrammes sont relevés dans les bourgs de Moriez et Hyèges et ils sont compris entre 1721 et 1790 : 1721 (maison en A4 935), 1724 (maison en B5 1389), 1757 (maison en A4 843), 1785 (maison en B5 789), 1790 (maison, ancien château en B5 798).
Le long de la vallée de l'Asse de Moriez, se succèdent plusieurs hameaux constitutifs de la commune d'aujourd'hui, soit du Nord au Sud et de 1100 m à 900 m d'altitude en moyenne : le hameau du Castellet, le hameau des Chaillans, le hameau de Hyèges, les Granges-de-Boichon, le village de Moriez, et, un peu à l'écart, le Bouquet. Selon Achard, la communauté de Corchon (actuel Courchons sur la commune de Saint-André-les Alpes) est également rattachée à Moriez sous l'Ancien Régime, l'église de ce village alors indépendant est en effet une succursale de Moriez.
Au 19e siècle, l'histoire de Moriez est marquée notamment par l'arrivée du chemin de fer. La construction de la ligne de chemin de fer débute en effet en 1891 et le train parvient à Moriez en 1892 (réception des travaux du tronçon Digne-Saint-André). Le tronçon du chemin de fer Saint-André / Annot en 1911 permet de relier Digne à Nice (150 km environ). Autre voie de communication, la route de Digne à Nice est élargie et déplacée à cette même période. Et dans le 4e quart du 19e siècle, de nombreux terrains sont « cédés à la voie publique » pour l'élargissement de la route dite impériale (1870) puis nationale (1889).
Entre 1875 et 1890, l’État, via le service de la Restauration des Terrains de Montagne (RTM), entreprend le reboisement de la zone de Moriez.
Description
Située dans le canton de Saint-André-les-Alpes, à 4 km à l'ouest de cette localité, la commune de Moriez couvre aujourd'hui une superficie de 3718 ha, avec une altitude allant de 820 m à 1700 m, pour 187 habitants en 2006. Le territoire communal correspond à la Vallée de l'Asse dit de Moriez : au nord, depuis le col du Castellet, point culminant de la commune, jusqu'à la source de l'Asse de Moriez, au sud. Moriez fait partie de la réserve naturelle géologique des Alpes-de-Haute-Provence.Vue éloignée de la commune de Moriez.
La commune est traversée par la route nationale 202 de Digne-les-Bains à Nice, qui la relie directement à Barrême à l'ouest, à Saint-André-les-Alpes à l'est, en passant par le col des Robines. La route départementale part du bourg vers le nord, reliant les 3 hameaux. A partir des Chaillans pour rejoindre le Castellet, il faut emprunter une route carrossable. Le chemin de fer qui relie Digne à Nice passe également par Moriez depuis 1892.
L'habitat est principalement regroupé dans le bourg et deux hameaux plus au nord : Hyèges et les Granges-de-Boichon et, dans une moindre mesure, Les Chaillans. Ces hameaux ont été construits dans le fond de la Vallée de l'Asse de Moriez. Quelques grosses fermes, souvent ancien regroupement de plusieurs logis autour d'une activité agricole commune peuvent être mentionnées : Saint-Firmin, les fermes des Trémouilles, du Bouquet Haut et du Bouquet Bas, d'Aps.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.